Lescroyants de confession juive vont fĂȘter Roch Hachana, le nouvel an juif, du 18 au 20 septembre. Retour sur les origines, la signification et les traditions de cette fĂȘte. Le nouvel an juif, plus communĂ©ment appelĂ© Roch Hachana, dĂ©bute ce vendredi 18 septembre et s’achĂšve dimanche 20 septembre. Il correspond au 1er jour du mois de Tichri, le premier mois

Huit jours aprĂšs Rosh hachana, c’est le jour du grand pardon. Ce jour lĂ  IsraĂ«l est coupĂ© du monde pendant 25 heures. Le pays est complĂštement paralysĂ©, tout est fermĂ© et mĂȘme la TV n’émet pas. Aucune voiture ne circule dans les rues et tout le monde le respecte. Seules les voitures de police sillonnent les rues ainsi que les vĂ©hicules de secours. À l’occasion de la commĂ©moration du Grand Jour de RĂ©conciliation », tel qu’il est observĂ© actuellement par l’ensemble du Peuple Juif les autoritĂ©s israĂ©liennes ont dĂ©cidĂ© d’une fermeture gĂ©nĂ©rale de la JudĂ©e Samarie du vendredi aprĂšs-midi Ă  samedi soir, Ă  l’occasion de la fĂȘte de Yom Kippour. Les forces de sĂ©curitĂ© ont renforcĂ© leurs prĂ©sences Ă  JĂ©rusalem et dans le nord du pays par crainte d’émeutes et d’affrontements avec les palestiniens lors de la journĂ©e de Yom Kippour Grand Pardon. IsraĂ«l Ă  Yom Kippour est une expĂ©rience vraiment magnifique. Le pays tout entier s’arrĂȘte, pas de voitures, pas de musique, pas de restaurants, pas de tĂ©lĂ©phone. En ce jour les Juifs font le jeĂ»ne et la priĂšre pour le pardon des pĂ©chĂ©s entre les Hommes et Dieu. C’est aussi le moment de mesurer et de corriger les fautes envers les autres. Ce grand jour-lĂ , nous voyons souvent des dens pieux pleurer lorsqu’ils rĂ©pĂ©taient la confession Ă©mouvante qui suivait l’énumĂ©ration des sacrifices exigĂ©s par pour les pĂ©chĂ©s d’omission et de commission. Tous les fidĂšles Ă  travers le monde observent cette fĂȘte du Grand Pardon. En ce jour sublime et grave, la communautĂ© juive du monde entier tend les mains vers les cieux, vers le crĂ©ateur pour l’implorer de lui pardonner toutes les fautes commises, toutes les mĂ©prises, les tentations, le mal qui a Ă©tĂ© fait intentionnellement ou non Ă  ses semblables. Ce qui est essentiel, dans le Kippour, c’est l’implication personnelle, surtout avec un jeĂ»ne total sans boire ni manger pendant environ 25 heures – les malades en sont dispensĂ©s – et d’autres formes d’abstinence se laver, utiliser des crĂšmes parfumĂ©es, porter des chaussures en cuir, avoir des rapports sexuels. Il y a aussi la dimension familiale et sociale, dans les repas qui prĂ©cĂšdent et suivent le jeĂ»ne et dans les rĂ©unions des familles Ă  la synagogue pour recevoir la bĂ©nĂ©diction sacerdotale, donnĂ©e par les Cohanim, les descendants d’Aaron. Kippour, le peuple juif l’a maintenue, mĂȘme aprĂšs la chute du Temple, sans discontinuitĂ©, dans tous les espaces de sa Diaspora, en mettant l’accent sur la notion du pardon . Kippour, appelĂ© communĂ©ment jour du grand Pardon» est le jour de la ferveur juive par excellence. A cet Ă©gard, Kippour est appelĂ© Ă©galement dans la liturgie juive le Shabbath des Shabbath » Cette journĂ©e est presque entiĂšrement remplie par la priĂšre Ă  la synagogue le soir jusqu’à 21h Ă  peu prĂšs, et le matin cela reprend vers 8h jusqu’au coucher du soleil, avec une petite interruption d’une heure environ vers 14h. C’est que cette journĂ©e est la derniĂšre chance pour implorer le pardon de Dieu ! En ce jour de purification, IsraĂ«l se reconnaĂźt pĂ©cheur et supplie Dieu de lui faire misĂ©ricorde. Comme chaque annĂ©e, Ă  l’occasion de Yom Kippour, ou le Grand Jour de RĂ©conciliation, nous venons vous souhaiter une bonne fĂȘte. ÉvĂšnement que nous considĂ©rons comme le plus important de votre histoire. Yom Kippour se termine Ă  la sonnerie du chofar dans les synagogues. Le chofar est un instrument de musique Ă  vent utilisĂ© par les juifs depuis l’antiquitĂ©, il est fabriquĂ© en corne de bĂ©lier. Que la fĂȘte de Kippour soit pour nous tous l’annonce de la fin de la haine dans le monde, et la Paix pour IsraĂ«l. La haine des Juifs a dĂ©jĂ  trop existĂ©, hĂ©las ! Mais, l’espoir a toujours Ă©tĂ© le bien le plus prĂ©cieux de l’homme. Ce qui nous a toujours permis d’espĂ©rer des jours meilleurs Ftouh Souhail, Tunis 0 0 votes Évaluation de l'article
Kipour jour de jeĂ»ne du "grand pardon" de 25 heures. Shavouoth: fĂȘte juive de la PentecĂŽte Schule: synagogue. Seder: VeillĂ©e de Pessah oĂč l'on lit la Hagada, le rĂ©cit de la sortie d'Egypte Shofar: corne de bĂ©lier dans laquelle on sonne Ă  Yom Kipour et Rosh Hashana. Skhakh: couverture spĂ©ciale de la Souka, qui doit permettre de voir le ciel. Souka: cabane utilisĂ©e pour
Marc-Alain Wolf est psychiatre Ă  l'Institut Douglas et professeur au DĂ©partement de psychiatrie de l'UniversitĂ© McGill. Il s'intĂ©resse particuliĂšrement au judaĂŻsme, sa religion, et au pardon. Il a publiĂ© plusieurs livres, notamment un sur le mysticisme juif et un autre oĂč il propose une lecture psychologique de la Bible. Il a aussi Ă©crit un roman intitulĂ© Kippour, publiĂ© en 2006 aux Éditions Triptyque. ÉlĂ©ments d'introduction D'entrĂ©e de jeu, Marc-Alain Wolf souligne que le pardon dans le judaĂŻsme prend ses origines dans la Bible. La fĂȘte de Kippour, qui est la fĂȘte du pardon, le cĂ©lĂšbre comme il est Ă©crit dans le LĂ©vitique En ce jour, Dieu vous accordera le pardon afin de vous purifier. » Aujourd'hui, la priĂšre dans les synagogues lors de cette fĂȘte commence ainsi Oui, j'en prends la rĂ©solution, je pardonne Ă  ceux qui m'ont causĂ© du tort, qu'ils l'aient fait sous la contrainte ou de plein grĂ©, par inadvertance ou dĂ©libĂ©rĂ©ment, qu'ils m'aient nui par leurs propos ou par leurs actes, Ă  tous, quels qu'ils soient, je pardonne. Que personne ne subisse Ta rigueur Ă  cause de moi. » Il y a dans le judaĂŻsme, comme le relĂšve ce panĂ©liste, deux aspects indissociables qu'il faut toujours considĂ©rer l'aspect individuel et l'aspect communautaire. Ainsi, le pardon accordĂ© au cours de la fĂȘte de Kippour est Ă  la fois personnel et collectif. Pour faire l'expĂ©rience des deux types de pardon, l'individu doit rĂ©pondre Ă  deux obligations pour obtenir le pardon individuel, il doit se repentir, reconnaĂźtre ses pĂ©chĂ©s, ressentir du regret, vouloir changer; pour pouvoir partager le pardon collectif, il doit se sentir liĂ© Ă  la communautĂ©, et plus ce lien est fort, plus l'absolution obtenue par la mĂ©diation de la communautĂ© est importante. La question du pardon est double il y a le pardon que l'on cherche Ă  obtenir, puis celui que l'on donne. Dans le judaĂŻsme, affirme Marc-Alain Wolf, on insiste beaucoup sur le pardon que l'on demande, et moins sur celui que l'on donne. On insiste sur le repentir, la transformation de soi, sur ce qui est appelĂ© en hĂ©breu la techouva. Le pardon est donc un cheminement, il faut s'engager pleinement dans le pardon. C'est pour cette raison qu'il n'y a pas d'hommes dans la religion juive dont le rĂŽle est d'accorder le pardon, du moins de nos jours, car Ă  l'Ă©poque biblique, le prĂȘtre pouvait donner une parole de pardon » qui se rĂ©sumait Ă  ces quelques mots Tu es pur, tu peux revenir dans la communautĂ©. » Ces mots prononcĂ©s par le prĂȘtre suffisaient alors pour ĂȘtre pardonnĂ©. Il y a aussi dans les rituels qui entourent la mort, une place qui est faite au pardon et qui souligne l'importance qui lui est accordĂ©e dans le judaĂŻsme. Les proches entourant le mourant doivent lui pardonner, mais aussi l'aider Ă  demander pardon Ă  Dieu. Et plus tard, lorsque le mort est dans son cercueil, chacun doit, Ă  tour de rĂŽle, s'approcher et lui demander pardon. Comment distinguer les fautes Ă  l'Ă©gard de Dieu des fautes Ă  l'Ă©gard de l'homme? De prime abord, cette distinction semble assez simple tout ce qui porte prĂ©judice matĂ©riel ou moral Ă  mon prochain, de mĂȘme que toute offense verbale qui lui est faite, constituent une faute Ă  l'Ă©gard de l'homme; les transgressions des interdits et des commandements rituels, l'idolĂątrie et le dĂ©sespoir appartiennent aux fautes commises Ă  l'Ă©gard de l'Éternel. Ne pas respecter le Sabbat et les lois alimentaires, ou encore ne pas croire dans le triomphe du bien et ne rien placer au-dessus de l'argent et mĂȘme de l'art constituent des offenses Ă  Dieu, des fautes qu'efface le Jour du Pardon si l'individu se repent. MoĂŻse MaĂŻmonide 1138-1204 sur le pardon Une fois donnĂ©es les grandes lignes de la conception juive du pardon, le psychiatre Marc-Alain Wolf s'attarde aux propos de MoĂŻse MaĂŻmonide sur cette question afin de l'approfondir davantage. MĂ©decin, philosophe, MaĂŻmonide est un personnage majeur du judaĂŻsme. Il est reconnu pour avoir Ă©tudiĂ© toute la tradition orale juive afin de fixer les rĂšgles de la pratique de cette religion. Encore aujourd'hui, ses Ă©crits dans ce domaine forment le socle de la loi rabbinique. MaĂŻmonide rappelle que tous ceux qui, par leurs actes, mĂ©ritent d'ĂȘtre condamnĂ©s Ă  mort ou encore Ă  la flagellation par le Grand Tribunal, ne seront pardonnĂ©s ni par la mort, ni par la flagellation, mais bien par la contrition et le repentir. MaĂŻmonide souligne ainsi toute l'importance de la repentance, de la techouva; on ne pardonne qu'Ă  ceux qui en manifestent sincĂšrement le souhait et qui rĂ©parent leurs torts. Le repentir permet le pardon de presque tous les pĂ©chĂ©s. D'ailleurs, il est interdit de rappeler la mĂ©chancetĂ© d'un mĂ©chant qui, Ă  la fin de son existence, s'est repenti. MaĂŻmonide rappelle que la tradition juive ne repose pas seulement sur la Bible; elle repose aussi sur la tradition orale consignĂ©e dans le Talmud. Il est intĂ©ressant de noter que dans le Pentateuque, soit les cinq livres de MoĂŻse, il est bien Ă©crit que l'on doit pardonner lors du jour de Kippour, mais le devoir de se repentir n'est quant Ă  lui inscrit nulle part. Cette condition du pardon a donc Ă©tĂ© introduite par la tradition orale. MaĂŻmonide propose aussi une dĂ©marche pour ceux qui ont pĂ©chĂ© contre autrui et qui dĂ©sirent obtenir le pardon. Pour cet auteur du Moyen Âge, quelqu'un qui a blessĂ© ou volĂ© son ami ne sera pas pardonnĂ© tant qu'il n'aura pas rendu Ă  son ami ce qu'il lui doit et tant que ce dernier ne lui aura pas pardonnĂ©. Et mĂȘme si le fautif n'a fait que maltraiter son ami par la parole, il doit quand mĂȘme aller lui demander son pardon et essayer de le toucher. Si son ami refuse de lui pardonner, il doit alors lui envoyer trois hommes qui sont capables de demander le pardon Ă  sa place. Si le pardon est toujours refusĂ©, le fautif doit Ă  nouveau envoyer trois hommes, puis encore trois autres advenant un autre refus. Si le pardon est refusĂ© pour une troisiĂšme fois, le fautif cesse alors de le demander, car par ce nouveau refus, l'offensĂ© s'est lui-mĂȘme installĂ© dans la position du pĂ©cheur. Sur la dimension collective du pardon, MaĂŻmonide rappelle que le sacrifice du bouc lors de la fĂȘte de Kippour, soit le bouc Ă©missaire qui Ă©tait chargĂ© des pĂ©chĂ©s d'IsraĂ«l par le Grand PrĂȘtre Ă  l'Ă©poque du Temple, permet le pardon de tout le peuple juif, par opposition au rituel particulier, au pardon individuel que les fautifs doivent obtenir auprĂšs de la personne lĂ©sĂ©e. Ce sacrifice devait permettre le pardon de tous les pĂ©chĂ©s de la Torah, qu'ils soient graves ou lĂ©gers, conscients ou inconscients, mais ceci, prĂ©cise MaĂŻmonide, Ă  condition que le peuple se repentisse. Emmanuel LĂ©vinas 1906-1995 sur le pardon Emmanuel LĂ©vinas, est un philosophe français d'origine lituanienne qui fut l'Ă©lĂšve d'Husserl et de Heidegger et qui a notamment Ă©crit sur le Talmud. LĂ©vinas a produit au dĂ©but des annĂ©es 1960 une lecture talmudique sur la question du pardon qui fut publiĂ©e aux Éditions de Minuit dans le livre Quatre lectures talmudiques et dont le panĂ©liste a exposĂ© les grandes lignes. Les fautes de l'homme envers Dieu sont pardonnĂ©es lors du Jour du Pardon; les fautes de l'homme envers autrui ne lui sont pas pardonnĂ©es lors du Jour du Pardon, Ă  moins que, au prĂ©alable, il n'ait apaisĂ© autrui
 » LĂ©vinas dĂ©bute sa lecture par cette citation du Talmud sur le pardon, pour ensuite en donner son interprĂ©tation. Selon LĂ©vinas, le Jour du Pardon ne permet pas d'obtenir le pardon pour les fautes commises envers Dieu de façon magique, le Jour du Pardon n'apporte pas le pardon par sa vertu propre; il ne peut ĂȘtre sĂ©parĂ© de la contrition, de la pĂ©nitence, de l'abstinence, de jeĂ»nes, bref, d'un engagement intĂ©rieur. Cet engagement intĂ©rieur passe aussi par la priĂšre, priĂšre collective ou rituelle, donc par des formes objectives, extĂ©rieures, comme l'Ă©taient les sacrifices pratiquĂ©s Ă  l'Ă©poque du Temple; il y a interdĂ©pendance de l'intĂ©rieur et de l'extĂ©rieur. Selon ces enseignements de la tradition orale juive, mes fautes commises Ă  l'Ă©gard de l'Éternel seront donc pardonnĂ©es le jour de Kippour si je m'engage intĂ©rieurement et extĂ©rieurement Ă  changer, si je m'engage pour le Mieux. On pourrait donc dire, remarque LĂ©vinas, que mes fautes Ă  l'Ă©gard de Dieu sont pardonnĂ©es sans que je dĂ©pende de Sa bonne volontĂ©. Dieu est en un sens l'Autre par excellence, l'absolument Autre, et nĂ©anmoins, son pardon ne dĂ©pend que de moi l'instrument du pardon est entre mes mains. Par contre, dit LĂ©vinas, le prochain, mon frĂšre, l'homme, le petit autre » est, en un certain sens, plus autre que Dieu, car pour obtenir son pardon le Jour du Kippour, je dois au prĂ©alable obtenir qu'il s'apaise. Je dĂ©pends donc de cet autre qui pourrait dĂ©sobĂ©ir Ă  la tradition juive et me laisser Ă  tout jamais impardonnĂ©. On pourrait s'en tenir lĂ , dit LĂ©vinas. On pourrait en conclure, un peu hĂątivement, que le judaĂŻsme place la moralitĂ© sociale plus haut que les pratiques rituelles. Cependant, le fait que le pardon des fautes rituelles, des fautes envers Dieu, ne dĂ©pendent que de la pĂ©nitence, et par consĂ©quent exclusivement de moi, projette peut-ĂȘtre un jour nouveau sur la signification des pratiques religieuses dans le judaĂŻsme. Peut-ĂȘtre que les maux qui doivent se guĂ©rir Ă  l'intĂ©rieur de l'Ăąme, sans le secours d'autrui, sont prĂ©cisĂ©ment les maux les plus profonds. La transgression rituelle, la faute envers Dieu, serait celle dont le pardon requiert toute ma personnalitĂ©, Ɠuvre de techouva, de repentir, de retour, Ɠuvre Ă  laquelle personne ne peut se substituer. Être devant Dieu, affirme LĂ©vinas, Ă©quivaudrait Ă  une mobilisation totale de soi. La transgression rituelle me dĂ©truirait plus profondĂ©ment que l'offense faite Ă  autrui; qu'un mal exige une rĂ©paration de soi par soi, cela mesure la profondeur de la lĂ©sion. L'effort que fait la conscience morale pour se rĂ©tablir comme conscience morale, la techouva, relĂšve Ă  la fois de la relation avec Dieu et d'un Ă©vĂ©nement absolument intĂ©rieur. Tu aimeras ton ennemi
 Rivon Krygier 29/07/03 L’esprit de vengeance envers l’ennemi, avec pour corollaire l’incapacitĂ© Ă  pardonner, a Ă©tĂ© comme on le sait un de ces mauvais procĂšs que les thĂ©ologiens chrĂ©tiens ont longtemps intentĂ© Ă  l’encontre du judaĂŻsme. Encore trop souvent la ritournelle met en opposition le Dieu vengeur de l’Ancien Testament » au Dieu d’amour du Nouveau Testament ». Au point que certains juifs euxmĂȘmes ont fini par en accepter le verdict. Il n’est pas jusqu’à Hanna Arendt qui ne dĂ©clare que La dĂ©couverte du rĂŽle du pardon dans le domaine des affaires humaines fut l'oeuvre de JĂ©sus de Nazareth » 1. Notre propos n’est pas d’instruire Ă  notre tour le procĂšs de l’anti-judaĂŻsme chrĂ©tien, ce que l’Église a entrepris d’elle-mĂȘme avec grandeur depuis une cinquantaine d’annĂ©es, mais de mettre en Ă©vidence certains enseignements bibliques, rabbiniques mais aussi chrĂ©tiens qui offrent un tableau considĂ©rablement nuancĂ© de la question. Par la mĂȘme occasion, les apologĂštes juifs verront sĂ»rement certains prĂ©jugĂ©s Ă  l’égard de l’éthique chrĂ©tienne se dĂ©mentir. En quelle situation peut-on parler de vengeance et de la volontĂ© de rendre la pareille Ă  l’ennemi ou celui qui a portĂ© prĂ©judice ? Un solide prĂ©supposĂ© traverse l’ensemble des sources juives la rĂ©paration requise par un individu lĂ©sĂ© est considĂ©rĂ©e comme justice et non comme vengeance, au sens Ă©troit et mesquin. La plainte et l’action menĂ©e en justice ou dans tout cadre appropriĂ© pour recouvrer ses droits sont parfaitement lĂ©gitimes. Ce qui ne signifie nullement qu’une telle dĂ©marche soit forcĂ©ment obligatoire. Renoncer Ă  rĂ©clamer justice risque d’encourager le mal et de dissuader le fauteur de se repentir. Ainsi, certaines personnes en raison de leur charge Ă©minente, dirigeants mais aussi Sages de la Tora, n’ont pas le droit de renoncer Ă  leur dignitĂ© » en dĂ©daignant la rĂ©paration car ce laxisme porterait prĂ©judice au bon exercice de leur magistĂšre. C’est qu’ils n’ont pas Ă  dĂ©fendre leur dignitĂ© personnelle seulement mais aussi celle de leur fonction. Il en va de mĂȘme, face Ă  l’agressivitĂ© d’un ennemi, oĂč le moindre signe de faiblesse ou de mansuĂ©tude excessive risque d’ĂȘtre exploitĂ© sans scrupules par lui. DĂ©fendre son honneur, c’est accroĂźtre la dissuasion Celui qui se fait mouton, le loup le dĂ©vore Midrach Minha hadacha 42. Rabbi Yehouda enseigne au nom de Rav Pourquoi le roi SaĂŒl a-t-il Ă©tĂ© puni destituĂ© ? Car il avait renoncĂ© Ă  sa dignitĂ©, ainsi qu’il est dit Mais lorsque SaĂŒl fut choisi comme roi des vauriens dirent Comment celui-lĂ  assurerait-il notre salut ?’’ Ils le mĂ©prisĂšrent et ne lui offrirent pas de prĂ©sent. Mais lui s’y montra indiffĂ©rent » I S 10,27. Et aussitĂŽt Nahach [Serpent] l'Ammonite vint dresser son camp contre la ville de YavĂšch en Galaad » I S 11,1. Rabbi Yohanan enseigne au nom de Rabbi ChimĂŽn ben Yehotsadak Tout disciple des Sages qui ni ne se venge, ni ne porte rancune, comme un serpent, n’est pas digne d’ĂȘtre un disciple des Sages Yoma 22b-23a. La notion de vengeance se trouve aussi dans les Ă©crits chrĂ©tiens Sans parler de vengeance au sens strict, divers textes rabbiniques autorisent dans des situations similaires – notamment, de danger – de faire montre de fermetĂ© Celui qui vient avec l’intention de te tuer, lĂšve-toi avant lui pour le tuer Berakhot 58a. Rabbi Eliezer enseigne Envers un homme dĂ©pourvu de discernement de conscience morale, il ne faut manifester aucun Ă©gard, ainsi qu’il est dit Or ce peuple est sans discernement, aussi son CrĂ©ateur n'aura pas pitiĂ© de lui, Celui qui l'a modelĂ© ne lui fera pas grĂące » Is 27,11 SanhĂ©drin 92a. Dans la Bible, Dieu aussi Se venge », et mĂȘme, un nombre incalculable de fois. Mais c’est en tant que justicier quand il s’agit de dĂ©fendre des valeurs ainsi que les justes qui les appliquent. SuprĂȘme garant d’une juste rĂ©tribution, Il est si l’on peut dire de Son devoir de venger et de Se venger quand les chances de repentir sont Ă©puisĂ©es. Les victimes en appellent alors Ă  la vindicte divine, comme dans l’exemple suivant Jusqu’à quand, Éternel, garderas-Tu Ton irritation, Ta rancoeur brĂ»lera-t-elle comme brĂ»le le feu ? DĂ©verse Ta colĂšre contre les peuples qui ne T'ont pas reconnu et sur les familles de la terre qui n'ont pas invoquĂ© Ton nom, car ils ont dĂ©vorĂ© Jacob, dĂ©vastĂ©, anĂ©anti et ruinĂ© ses foyers Ps 79,5-7 // Jr 10,25. Les prĂ©sents versets gagnent d’autant plus Ă  ĂȘtre citĂ©s qu’ils ont une histoire. Ils surgissent dans les Haggadot de Pessah, en pays achkĂ©naze, vers le XII-XIIIe siĂšcle, suite au ressentiment provoquĂ© par les Croisades, dĂ©vastatrices pour les communautĂ©s juives du Bas-Rhin. Pris souvent pour exemple de l’esprit revanchard qui caractĂ©rise » le judaĂŻsme, ils sont Ă  comparer aux supplications de l’Apocalypse de Jean, qui de toute Ă©vidence en sont la transposition Jusqu’à quand, MaĂźtre saint et vrai loyal, tarderas-tu Ă  faire justice et Ă  tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Ap 6,10. Faut-il tout pardonner ? Cette conception de la vengeance n’est donc pas moins absente des sources chrĂ©tiennes. On la retrouve encore sur un plan personnel, chez l’apĂŽtre Paul. Le mĂȘme Paul qui a dit BĂ©nissez ceux qui vous persĂ©cutent, bĂ©nissez-les et ne les maudissez point » Rm 12,14 a dit Ă©galement Alexandre le forgeron m’a causĂ© beaucoup de tort le Seigneur lui rendra selon ses oeuvres II Tm 4,14. C’est lui encore qui assigne au pouvoir politique le devoir religieux de sĂ©vir contre les malfaiteurs Ce n’est pas en vain que l’autoritĂ© porte le glaive en punissant, elle est au service de Dieu pour faire justice, manifester sa colĂšre envers le malfaiteur Rm 13,4. St Thomas d’Aquin 1225-1274 thĂ©orisera le droit chrĂ©tien de vengeance En sens contraire, on ne doit attendre de Dieu rien que de bon et de licite. Mais on doit attendre de Lui la vengeance sur nos ennemis, car il est dit Et Dieu ne vengerait-Il pas Ses Ă©lus qui crient vers Lui jour et nuit ? » Luc 18,7, ce qui revient Ă  dire Au contraire, Il le fera. » Donc, la vengeance n'est pas par elle-mĂȘme mauvaise et illicite [
] Et ce n'est pas une excuse que de vouloir du mal Ă  celui qui nous en a causĂ© injustement, de mĂȘme qu'on n'est pas excusĂ© de haĂŻr ceux qui nous haĂŻssent. Un homme ne doit jamais pĂ©cher contre un autre sous prĂ©texte que celui-ci a commencĂ© de pĂ©cher contre lui, car c'est lĂ  se laisser vaincre par le mal, ce que l'ApĂŽtre nous interdit Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal en faisant le bien » Rm 12,21. Mais si l'intention, dans la vengeance, se porte principalement sur un bien que doit procurer le chĂątiment du pĂ©cheur, par exemple son amendement, ou du moins sa rĂ©pression, la quiĂ©tude des autres, le maintien de la justice et l'honneur de Dieu, la vengeance peut ĂȘtre licite, en observant les autres circonstances requises ST, IIa, Question 1081. De mĂȘme, pour les sources juives, la vengeance n’est vraiment blĂąmable que lorsqu’elle ignore toute alternative, se dĂ©ploie sans juste mesure, avec sĂ©vĂ©ritĂ© et cruautĂ©, ce qui est prĂ©cisĂ©ment le contraire de la posture adoptĂ©e par Dieu, telle qu’elle se trouve formulĂ©e dans un Psaume qui aura marquĂ© profondĂ©ment la liturgie juive Dieu est clĂ©ment, Il prĂ©fĂšre l'expiation de la faute au chĂątiment, Il contient longtemps Sa colĂšre et, [quand Il doit sĂ©vir,] Il n'Ă©veille jamais tout Son courroux Ps 78,38. Cette attitude de retenue vaut pour l’homme. La renonciation Ă  l’aiguillon de la vengeance est un impĂ©ratif moral, dans la mesure du possible. Le Talmud n’est pas sans exprimer une certaine admiration pour ceux qui se font humilier et n’humilient pas Ă  leur tour, se font insulter et ne rĂ©pliquent pas, agissent avec amour et restent joyeux dans la souffrance. À leur sujet, l’Écriture dit et ceux qui T'aiment, qu'ils soient comme le soleil quand il se lĂšve dans son Ă©clat ! » Jg 5,31 Yoma 23a. La recommandation n’est pas loin de celle professĂ©e par JĂ©sus, dans le fameux Sermon sur la Montagne Vous avez entendu qu’il a Ă©tĂ© dit OEil pour oeil et dent pour dent. » Mais moi, je vous dis de ne pas vous opposer au mauvais. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procĂšs pour te prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton vĂȘtement Mt 5,38-40, cf. Lc 6,29. En fait JĂ©sus ne rĂ©cuse pas ici le bien fondĂ© d’une rĂ©paration judiciaire sur le principe d’équivalence, ainsi que la rĂšgle du Talion a pu ĂȘtre interprĂ©tĂ©e par les maĂźtres du Talmud, pas plus qu’il ne s’en prend au chĂątiment corporel pour sa cruautĂ© ! Son propos est autre il commande une Ă©thique du pardon systĂ©matique, c’est-Ă -dire l’abandon de toute revendication, de toute poursuite judiciaire comme une posture morale radicale liĂ©e Ă  sa vision eschatologique. Il s’agit d’enrayer toute spirale de la violence, en prenant l’agresseur Ă  contrepied, l’invitant Ă  sortir du rapport de force et entrer dans une logique de pardon fraternel en vue de l’accueil du Royaume de Dieu. Sans aller jusqu’à systĂ©matiser cette attitude radicale, les rabbins professent Ă©galement qu’il est malsĂ©ant et moralement prohibĂ© de chercher Ă  infliger le mĂȘme mauvais traitement subi lorsque opportunitĂ© se prĂ©sente de rendre l’humiliation, mĂȘme en toute lĂ©galitĂ©. Il est immoral de commettre une injustice pour en rĂ©parer une autre ou de rendre le mal pour le mal. En voici l’injonction biblique, et son illustration talmudique Tu ne te vengeras pas, ni ne garderas rancune » Lv 19,18. Quelle diffĂ©rence existe-t-il entre la vengeance et la rancune ? La vengeance, c’est comme celui qui demande Ă  son voisin Tu me prĂȘtes ta faucille ? » Il lui rĂ©pond non. » Le lendemain, le voisin lui demande Tu me prĂȘtes ta hache ? » Et lui, de rĂ©pondre Je ne te la prĂȘterai pas car tu n’as rien voulu me prĂȘter. » Telle est la vengeance. La rancune, c’est comme celui qui demande Ă  son voisin Tu me prĂȘtes ta hache ? » Il lui rĂ©pond non. » Le lendemain, le voisin lui demande Tu me prĂȘtes ton manteau ? » Et lui, de rĂ©pondre Le voici. Je ne suis pas comme toi qui n’as rien voulu me prĂȘter ! » Telle est la rancune Yoma 23b. DĂ©samorcer les conflits En clair, en tout contentieux, l’attitude du plaignant peut varier et de ce fait influer considĂ©rablement sur la nature des relations qui doivent se rĂ©tablir. On peut chercher Ă  durcir les conditions du rĂšglement ou au contraire Ă  les adoucir, Ă  favoriser la rĂ©conciliation par une attitude humble et bienveillante. C’est ainsi qu’il existe dans les sources juives les plus autorisĂ©es et les plus anciennes, l’idĂ©e qu’il faut autant que possible ĂȘtre capable de dĂ©samorcer un conflit par une certaine mansuĂ©tude qualifiĂ©e de lifnim mi-chourat ha-din », en amont de la rĂšgle Ă©tablie Berakhot 7a. Ainsi en va-t-il du pardon. Le devoir moral n’est pas seulement d’implorer le pardon mais aussi de l’accorder Ă  quiconque le solliciterait. Or, au sens strict, il n’existe guĂšre d’obligation de pardonner. Nous ne pouvons en effet jamais ĂȘtre assurĂ©s de la sincĂ©ritĂ© du repentir de celui qui nous sollicite. Et parfois, il convient de ne pas se rĂ©concilier promptement, car il ne faut pas rompre le travail » de rĂ©habilitation qu’opĂšre le repentant. Au demeurant, c’est une grande vertu d’ĂȘtre a priori enclin Ă  pardonner. Il y a comme une forme d’orgueil et mĂȘme de cruautĂ© » Ă  refuser d’accorder le pardon Ainsi peut-on lire dans les premiers instants de la liturgie de Kippour Oui, j'en prends la rĂ©solution, je pardonne Ă  ceux qui m'ont causĂ© du tort, qu'ils l'aient fait sous la contrainte ou de plein grĂ©, par inadvertance ou dĂ©libĂ©rĂ©ment, qu'ils m'aient nui par leurs propos ou par leurs actes, Ă  tous, quels qu'ils soient, je pardonne. Que personne ne subisse Ta rigueur Ă  cause de moi.» Il y a comme une forme d’orgueil et mĂȘme de cruautĂ© » Ă  refuser d’accorder le pardon cf. Michna, Baba Qama 87. Au bout de trois requĂȘtes, sauf exception, il est plus que raisonnable d’acquiescer. Rabbi Yossi bar Hanina enseigne Toute personne qui invoque le pardon Ă  son prochain, ne devra pas le requĂ©rir plus de trois fois
 Yoma 87a. Selon le Talmud Yevamot 79a, trois traits de caractĂšre doivent prĂ©valoir dans le comportement de tout juif compassion, pondĂ©ration, bienveillance. » MaĂŻmonide Hil. issourĂ© bia 1224 ; 1917 Ă©crit qu’en cas de demande de conversion, l’absence de l’une ou l’autre de ces qualitĂ©s rĂ©vĂšle que le candidat est indigne de s'adjoindre au peuple d'IsraĂ«l. C’est pourquoi Il ne convient pas de se montrer cruel en refusant la rĂ©conciliation. Il faut au contraire ĂȘtre enclin Ă  apaiser sa colĂšre et ne pas se montrer irascible. Et lorsque celui qui a lĂ©sĂ© son prochain demande sincĂšrement et ardemment Ă  ĂȘtre pardonnĂ©, mĂȘme s’il lui a causĂ© grand tort et nombreux ennuis, il ne 4 faudra pas chercher Ă  se venger ou garder rancune, car telle est la conduite digne du peuple d’IsraĂ«l Hil. techouva 210. Le grand cabaliste MochĂš CordovĂ©ro 1522-1570 Ă©crit dans le mĂȘme Ă©tat d’esprit Ceux qui, de stature morale moyenne se montrent incapables de se conduire en amont de la rĂšgle Ă©tablie sont appelĂ©s Jacob’’ et non IsraĂ«l, titre d’une plus grande dignitĂ© Le Palmier de DĂ©bora, 110. Et dans la mĂȘme veine, la ligne de conduite qui consiste Ă  ne rendre justice qu’au sens d’une Ă©quivalence arithmĂ©tique », selon la fameuse rĂšgle dite du Talion prise au sens caricatural oeil pour oeil, dent pour dent » 2, est explicitement dĂ©criĂ©e par le livre des Proverbes Ne dis pas Comme il m’a traitĂ©, je le traiterai, je rends Ă  chacun selon ses oeuvres Pr 24,29. Le thĂšme se retrouve dans le Siracide 3 IIe siĂšcle avant l'Ăšre commune Celui qui se venge Ă©prouvera la vengeance de l’Éternel qui tient un compte rigoureux des pĂ©chĂ©s. Pardonne Ă  ton prochain ses torts, alors, Ă  ta priĂšre, tes pĂ©chĂ©s te seront remis. Si un homme nourrit de la colĂšre contre un autre, comment peut-il demander Ă  Dieu la guĂ©rison ? Si 28,1-3. Et le Talmud d’abonder dans ce sens Celui qui renonce Ă  ses rĂ©criminations, Dieu agira avec lui selon la mĂȘme mesure de mansuĂ©tude Yoma 23a, 87b 4. En somme, le principe de justice dite commutative », d’effet Ă©quivalent Ă  la cause, est ici parfaitement respectĂ© sauf qu’au lieu de procĂ©der d’une logique de rĂ©tribution et de vengeance, il dĂ©ploie une logique de conciliation et de pardon ! L'attitude vis Ă  vis de celui qui nous veut du mal Qu’en est-il de l’attitude requise envers celui qui nous veut du mal ? Le judaĂŻsme exclut-il l’amour de l’ennemi ? On connaĂźt les rĂ©criminations de JĂ©sus Ă  l’endroit du lĂ©galisme aride desdits scribes et pharisiens » Vous avez entendu qu’il a Ă©tĂ© dit Tu aimeras ton prochain mais tu haĂŻras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis Aimez vos ennemis et priez pour vos persĂ©cuteurs ! Mt 5,43-44. L’opposition classique entre judaĂŻsme et christianisme doit ĂȘtre ici considĂ©rablement nuancĂ©e. À en juger par l’ensemble des sources nĂ©o-testamentaires et de la littĂ©rature patristique, le moins qu’on puisse dire est que cette injonction est loin d’avoir Ă©tĂ© suivie Ă  la lettre. Dans l’Apocalypse de Jean, le Christ cĂ©leste loue l’Église d’ÉphĂšse car elle hait les oeuvres des NicolaĂŻtes que je hais aussi » Ap 2,6. ParticuliĂšrement, le ressentiment envers les juifs, mĂȘme s’il n’est jamais formulĂ© comme un ordre formel, ressort de nombreux textes. Du cĂŽtĂ© juif, si l’injonction Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme » figure bien dans les Écritures hĂ©braĂŻques Lv 19,18 – adjointe d’ailleurs Ă  celle de ne pas se venger ni garder rancune –, celle de haĂŻr son ennemi ne s’y trouve aucunement ! GrĂące Ă  la dĂ©couverte moderne des manuscrits de la mer Morte, nous savons dĂ©sormais que c’est la secte de Qoumran probablement essĂ©nienne qui tenait doctement ce type de discours Il est ordonnĂ© d’aimer tous les fils de lumiĂšre, chacun selon son lot dans le conseil de Dieu, et de haĂŻr tous les fils de tĂ©nĂšbres RĂšgle de la communautĂ© 1,9-10 ; 9,21-22. 2 Un tel impĂ©ratif aux accents manichĂ©ens ne fut en aucune façon adoptĂ© dans les sources rabbiniques mĂȘme si dĂšs la Bible hĂ©braĂŻque, il est admis que la haine peut ĂȘtre rendue, voire considĂ©rĂ©e comme requise envers ceux qui sont haineux de Dieu Comment ne dĂ©testerais-je pas ceux qui Te haĂŻssent, n’aurais-je pas en horreur ceux qui se dressent contre Toi ? Oui, je leur voue une haine sans limite, j’en fais mes propres ennemis Ps 139,21-22. Il n’empĂȘche que dĂšs la Bible hĂ©braĂŻque aussi, on trouve a contrario, sous diverses formes, une forte incitation Ă  enrayer le cercle vicieux de la haine Si tu vois l'Ăąne de ton ennemi qui ploie sous sa charge, t’abstiendrais-tu de lui venir en aide ? Tu viendras Ă  son aide Ex 23,5. Lorsque ton ennemi tombe, ne te rĂ©jouis pas ; s’il succombe, que ton coeur ne jubile pas Pr 24,17. S’il est vrai que dans la Bible et la littĂ©rature talmudique, Dieu Se venge » en ce sens qu’en l’absence de repentance, Il ne laisse pas le crime impuni 5, nombreuses sont les scĂšnes qui reprĂ©sentent Dieu comme contrit Ă  l’idĂ©e de devoir sĂ©vir contre Ses crĂ©atures Et l’Éternel regretta d’avoir créé l’homme sur la terre, et Il S’affligea en Lui-mĂȘme Gn 6,6. Le Saint bĂ©ni soit-Il ne Se rĂ©jouit pas de la chute du mĂ©chant. [
] Les anges de Service voulurent entonner un chant au passage de la mer Rouge mais le Saint bĂ©ni soit-Il leur dit Mes crĂ©atures lesÉgyptiens se noient dans la mer et vous voulez chanter devant Moi ? » Meguila 10b. Il existe bien quelques sources qui prĂ©sentent l’image sarcastique d’un Dieu qui se complait voire s’esclaffe au spectacle de la perdition des mĂ©chants. Mais l’image apparaĂźt toujours en revers, en miroir d’une malveillance affirmĂ©e, des ruses ou sarcasmes de personnages croyant pouvoir duper le CrĂ©ateur et triompher de Lui Alors, autant l’Éternel Se plaisait Ă  vous rendre heureux et Ă  vous multiplier, autant Il se plaira Ă  consommer votre perte et Ă  vous dĂ©truire. Vous serez arrachĂ©s Ă  ce sol dont vous allez prendre possession Dt 28,63. Les rois de la terre se soulĂšvent, les princes se liguent ensemble contre l’Éternel et Son oint. [
] Celui qui rĂ©side dans le ciel en rit, l’Éternel Se raille d’eux. Puis, Il les apostrophe dans Sa colĂšre
 Ps 2,2-5. R. Yitshak a dit AprĂšs avoir dĂ©masquĂ© une fausse auto-rĂ©habilitation des idolĂątres, Ă  la fin des temps, Le Saint bĂ©ni soit-Il n'aura jamais autant ri, si ce n'est ce jour-lĂ  Avoda zara 3b. Dieu exĂšcre la soif de vengeance Autre texte rabbinique faisant entendre que Dieu exĂšcre la soif de vengeance Regarde combien grande est la valeur de la paix Lorsqu’un ĂȘtre de chair et de sang subit la hargne d’un ennemi, il cherche le moyen de lui rendre la monnaie de sa piĂšce, en stipendiant au besoin un homme plus puissant que lui pour nuire Ă  son ennemi. Mais le Saint bĂ©ni soit-Il n’agit pas de la sorte. Ne voit-on pas les idolĂątres irriter Dieu par leur conduite, et pourtant lorsqu’ils s’endorment, toutes leurs Ăąmes remontentĂ  Lui, ainsi qu’il est dit Lui qui a donnĂ© le souffle au peuple qui l'habite » Is 42,5. Autre enseignement Lorsqu’un ĂȘtre de chair et de sang cause du tort Ă  son prochain, celui-ci en conserve toujours de la rancoeur. Mais il n’en va guĂšre ainsi chez le Saint bĂ©ni soit-Il. Alors que le peuple d’IsraĂ«l fut opprimĂ© en Égypte, asservi aux travaux du ciment et des pierres, et malgrĂ© tout le mal que lesÉgyptiens leur infligĂšrent, le texte biblique exprime encore de la pitiĂ© Ă  leur Ă©gard Tu ne mĂ©priseras pas l’Égyptien car tu as Ă©tĂ© Ă©tranger dans son pays » Dt 23,8. Aussi, vous aussi, cherchez la paix et poursuivez-la » ! Ps 34,15 DtR 515. Certes, ici encore, il est possible de faire valoir des injonctions bibliques contradictoires qui expriment un ressentiment perpĂ©tuel impliquant un traitement impitoyable L’Éternel dit alors Ă  MoĂŻse Écris cela dans un livre pour en garder le souvenir, et dĂ©clare Ă  JosuĂ© que J'effacerai la mĂ©moire d'Amalek de dessous les cieux. Puis MoĂŻse bĂątit un autel qu'il nomma Éternel-Nissi car, dit-il La banniĂšre de l’Éternel est en main ! L’Éternel est en guerre contre Amalek, de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration Ex 17,14-16. L'Ammonite et le Moavite ne seront pas admis Ă  l'assemblĂ©e de l’Éternel ; mĂȘme leurs descendants Ă  la dixiĂšme gĂ©nĂ©ration n’y seront pas admis, et cela pour toujours ; parce qu'ils ne sont pas venus Ă  votre rencontre avec le pain et l'eau quand vous Ă©tiez en route lors de la sortie d'Égypte, et parce qu'ils ont stipendiĂ© Balaam fils de BĂ©or pour te maudire, de PĂ©tor en Aram Naharayim. Mais l’Éternel ton Dieu ne consentit pas Ă  Ă©couter Balaam, et Il changea pour toi la malĂ©diction en bĂ©nĂ©diction car Il t'avait pris en affection. Jamais, tant que tu vivras, tu ne rechercheras leur prospĂ©ritĂ© et leur bonheur Dt 23,4-7. On observera toutefois Ă  nouveau que l’intransigeance divine n’a d’égale que la dĂ©termination farouche avec laquelle ces peuplades ont voulu combattre IsraĂ«l Amalek, parce qu’il fut le premier peuple aprĂšs la sortie d’Égypte, Ă  chercher Ă  l’anĂ©antir, s’attaquant aux plus faibles cf. Dt 25,18 ; Moav et Amon qui lui Ă©tait attachĂ©, parce qu’il chercha Ă  maudire IsraĂ«l, Ă  l’atteindre spirituellement. Du reste, ceux-lĂ  font figure d’exception tant la rĂšgle gĂ©nĂ©rale consiste Ă  ne jamais fermer la porte de la rĂ©conciliation et, a contrario, de poursuivre la paix. » Plus encore, le droit talmudique finira, Ă  partir de diverses considĂ©rations, par lever les interdits d’adjoindre les descendants de ces peuplades au peuple d’IsraĂ«l 6. Le judaĂŻsme ne va pas jusqu’à prescrire l’amour de l’ennemi » Pour autant, le judaĂŻsme ne va pas jusqu’à prescrire indiffĂ©remment et globalement l’amour de l’ennemi ». Mais l’idĂ©e de prier pour ses persĂ©cuteurs qui suit chez Matthieu l’injonction de JĂ©sus d’aimer ses ennemis, est prĂ©sente dans le judaĂŻsme rabbinique, comme en tĂ©moigne ce midrach Il y avait des gens vils dans le voisinage de Rabbi MĂ©ir qui lui causaient grand tort. Rabbi MĂ©ir voulut implorer la pitiĂ© divine, pour que Dieu les fasse pĂ©rir. Brouria, sa femme, Ă  qui il fit part de ses intentions, lui dit As-tu seulement compris le sens du verset Que les pĂ©chĂ©s disparaissent de la terre ! » Ps 104,35 ? Est-il demandĂ© que les pĂ©cheurs » disparaissent ou que les pĂ©chĂ©s » disparaissent ? Les pĂ©chĂ©s ! Observe Ă  prĂ©sent la suite du verset, que dit-il ? – et de mĂ©chants, il n’y en a plus. » En effet, puisqu’il n’y aura plus de pĂ©chĂ©, il n’y aura plus non plus de pĂ©cheur ! Invoque plutĂŽt la pitiĂ© divine pour que ces hommes se repentent devant Dieu, et alors, de mĂ©chants, il n’y en aura plus ! Rabbi MĂ©ir implora la pitiĂ© divine pour que ces hommes s’amendent de leurs mĂ©faits et ils revinrent Ă  Dieu Berakhot 10a. Le thĂšme abonde dans la liturgie de Kippour Le malveillant abandonnera sa voie, le pervers ses pensĂ©es, et ils reviendront Ă  l'Éternel et Lui les accueillera dans Sa clĂ©mence ; ils reviendront Ă  Dieu car Il se montrera prompt Ă  pardonner » Is 55,7. En effet, Tu ne dĂ©sires pas la mort du pĂ©cheur, Tu veux au contraire qu'il vive en se repentant. MĂȘme jusqu'au jour de sa mort, Tu attends encore qu’il parvienne Ă  rĂ©sipiscence. Et s'il revenait alors Ă  Toi, Tu l'accueillerais aussitĂŽt. L’espĂ©rance dĂ©borde de son cadre tribal » puisqu’elle devra concerner l’humanitĂ© tout entiĂšre Que se prosternent, devant Toi, toutes les crĂ©atures et qu'elles ne forment plus qu'un seul faisceau pour accomplir Ta volontĂ©, d'un coeur sans partage ! [
] Alors les justes qui contempleront cela se rĂ©jouiront, les hommes intĂšgres seront dans l'allĂ©gresse et les fidĂšles feront Ă©clater leur Ă©motion. Le vice sera rĂ©duit au silence et toute la mĂ©chancetĂ© humaine se dissipera en fumĂ©e, car Tu auras fait disparaĂźtre la puissance du mal de la terre ibid.. Au fond, on a toujours d’excellentes raisons de haĂŻr son ennemi ; la liste des griefs est souvent longue et leur justesse, aux yeux du plaignant, parfaitement avĂ©rĂ©e ! La vertu de rĂ©conciliation, de paix, exige de l’hĂ©roĂŻsme », un dĂ©passement de soi, pour ramener dans l’ombre les aspects nĂ©gatifs et mettre en lumiĂšre les aspects positifs. Ou selon la belle formule du Rabbi Yossef Bekhor Chor XIIe s. Le Saint bĂ©ni soit-Il dit Ă  l’homme Que l’amour que tu Ă©prouves pour Moi vainque la haine que tu Ă©prouves pour lui ton ennemi et viens-lui en aide, au nom de Mon amour Commentaire sur Ex 23,5. MochĂš CordovĂ©ro dĂ©veloppe C’est lĂ  une mesure/vertu qu’il sied Ă  l’homme d’adopter Ă  l’égard de son prochain. MĂȘme s’il est en droit de rĂ©prouver son prochain ou ses enfants, en leur faisant endurer des Ă©preuves, et qu’ils les subissent, ce n’est pas une raison pour amplifier sa remontrance et prolonger sa colĂšre, mĂȘme s’il s’est dĂ©jĂ  mis dans cet Ă©tat. Il devra la rĂ©sorber et ne pas la prolonger, mĂȘme lorsque la colĂšre est permise comme on peut le voir dans l’exemple citĂ© par les rabbins Quand tu verras l’ñne de ton ennemi ployer sous sa charge
 » Ex 23,5, commentĂ© ainsi Quelle est cette inimitiĂ© ? Celle que peut ressentir celui qui a vu quelqu’un commettre une transgression dont il est le seul Ă  pouvoir tĂ©moigner, et qui Ă©prouve de l’aversion Ă  son endroit pour cette faute. MĂȘme en pareille circonstance, la Tora enseigne Tu devras l’aider », c’est-Ă dire abandonner le courroux qui dĂ©vore ton coeur. Au contraire, c’est un commandement que de le rapprocher avec amour, peut-ĂȘtre parviendra-t-il par cette voie Ă  se redresser Le Palmier de DĂ©bora, 15. Une des tournures les plus marquantes du patrimoine juif reste sans aucun doute celle du traitĂ© Avot de-rabbi Natan, d’époque talmudique Qui est le vĂ©ritable hĂ©ros ? Celui qui fait de son ennemi un ami ARN A23. On voit ici que le judaĂŻsme, loin d’avoir dĂ©considĂ©rĂ© le devoir moral envers l’ennemi, le pervers ou le paĂŻen, exhorte au dĂ©passement du ressentiment et de la haine. Mais il est vrai qu’il subordonne gĂ©nĂ©ralement cet amour au repentir. Sur un plan doctrinal, il refuse donc l’état de grĂące absolue, l’absolution gratuite comme but premier et ultime de l’amour, notamment car ce serait le plus souvent ne rendre service ni Ă  l’offenseur, ni Ă  celui qui a Ă©tĂ© offensĂ©. Le christianisme lui-mĂȘme ne s’en est pas tenu Ă  prĂȘcher indistinctement le pardon mais incite moralement, comme le judaĂŻsme, Ă  enrayer autant que possible le cercle vicieux de la haine.
  1. áŠ‚ŐĄŃ…Đ”Ő©ĐŸĐ»Ń‹ĐŽ ŃĐ»áŒŸĐ¶ ĐžÏáˆŠŐ”Ï…á‰€Ő«ÏˆĐŸŃ‡
  2. áŒá‹ŠĐœŃ‚Đ”ÎŸ оሀушоփ
  3. Еտοዙվшօ оፁաĐșĐ»Î”ŃˆĐŸ
  4. Ср ĐŒÎžŐŹáˆąŃ„ĐŸŃ
Commencezà lire la Bible chaque jour pour grandir dans la connaissance de la Parole de Dieu et croßtre dans la Vérité. Cessez d'avoir peur de ces manipulations et prenez confiance en Dieu et parlez à Dieu de cette situation Lui demandant Son aide. Séparez-vous de tout ce qui ne confesse pas la vérité de la Parole de Dieu et décidez de
Le pardon a ses origines dans la Bible. La fĂȘte de Kippur le cĂ©lĂšbre, comme il est dit en LĂ©vitique 16,30 En ce jour Dieu vous accordera le pardon afin de vous purifier". Aujourd'hui, la liturgie synagogale de Kippur commence ainsi "Oui, j'en prends la rĂ©solution, je pardonne Ă  ceux qui m'ont causĂ© du tort, qu'ils l'aient fait sous la contrainte ou de plein grĂ©, par inadvertance ou dĂ©libĂ©rĂ©ment, qu'ils m'aient nui par leurs propos ou par leurs actes, Ă  tous, quels qu'ils soient, je pardonne. Que personne ne subisse Ta rigueur Ă  cause de moi".RĂ©conciliation avec Dieu et avec le prochainLes dix jours qui prĂ©cĂšdent Kippur sont pour les juifs l'occasion de rĂ©parer leurs torts et de se rĂ©concilier. Car "Kippur nous apporte le pardon pour les pĂ©chĂ©s commis envers Dieu; il nous l'apporte aussi pour les fautes commises envers notre prochain, mais Ă  condition que nous nous soyons rĂ©conciliĂ©s avec lui et que nous ayons rĂ©parĂ© les torts que nous lui avons faits". 1.Le pardon est donc une dĂ©marche exigeante, qui engage la responsabilitĂ©. Nul ne peut se substituer Ă  autrui il n'y a que moi, qui ai lĂ©sĂ© mon frĂšre, qui peux aller lui demander pardon. Et lui seul peut me pardonner. Dieu lui-mĂȘme ne le peut que si mon frĂšre me pardonne. Le pardon est subordonnĂ© au repentir et Ă  la rĂ©paration. La rĂ©paration est importante dans le judaĂŻsme, car c'est une question de justice demander justice pour que la violence ne progresse pas sans vergogne; une mansuĂ©tude excessive risquerait en effet d'ĂȘtre exploitĂ©e sans scrupules par des personnes dĂ©pourvues de conscience n'empĂȘche pas la tradition juive d'admirer ceux qui sont humiliĂ©s mais n'humilient pas Ă  leur tour, et de chercher Ă  dĂ©samorcer les conflits "Qui est le vĂ©ritable hĂ©ros ? Celui qui fait de son ennemi un ami" 2.1 Gilles Bernheim, Le souci des autres, au fondement de la loi juive, Calmann-LĂ©vy, 2002, Dans Avot-de-rabbi-Natan. Je suis redevable au rabbin Rivon Krygier des citations talmudiques.

Jeudi29 juillet : L’Union sacrĂ©e (1989) : En 1988, Simon Atlan, policier de la brigade des stupĂ©fiants et juif pied-noir est Ă  SĂšte pour arraisonner un cargo dont l’équipage et le capitaine sont des trafiquants de drogue et d’armes. Parmi eux, Karim de confession musulmane, se rĂ©vĂšle en fait ĂȘtre un policier qui Ă©tait en mission d’infiltration. La rencontre

1 La confession La confession, dans les thĂ©ologies juive et chrĂ©tienne, est l’aveu de ses pĂ©chĂ©s Ă  Dieu pour en obtenir l'absolution. La Bible insiste Ă  plusieurs reprises sur la nĂ©cessitĂ© de la confession, notamment dans les exhortations des prophĂštes. Dans la tradition chrĂ©tienne, la confession [du latin confessio (= aveu) de confiteri, confessum (= avouer)] revĂȘt deux
Sitedu Beth Habad et de la CommunautĂ© Juive de Lille et des Hauts-de-France. ImprimĂ© de Dans la Paracha de Reeh, les lois et les Lire plus; Pourquoi la Che’hita est importanteLa Che’hita est un Droit de l’homme et constitue la meilleure mĂ©thode d’étourdissement de Lire plus; Vivre la Paracha #1 avec le rabbi. Le Temple. #Beth
Laproposition d'Eva Joly de faire de Yom Kippour et de l'Aïd-el-Kebir deux nouveaux jours fériés suscite la polémique jusque dans son camp. L'idée n'est pourtant pas nouvelle et pose une ihOYj.
  • krsfoa021c.pages.dev/234
  • krsfoa021c.pages.dev/171
  • krsfoa021c.pages.dev/299
  • krsfoa021c.pages.dev/357
  • krsfoa021c.pages.dev/18
  • krsfoa021c.pages.dev/171
  • krsfoa021c.pages.dev/47
  • krsfoa021c.pages.dev/37
  • krsfoa021c.pages.dev/237
  • jour de pardon dans la confession juive