Voicitoutes les réponses Action faite de soi-même, sans réflexion. Cette question fait partie du jeu populaire CodyCross! Ce jeu a été développé par Fanatee Games, une société de jeux
Le 19 juin 2010, Ars Industrialis tenait une séance publique au théâtre de la Colline sur le thème des techniques de soi. Intervenaient Robin Renucci, Marc Valleur, Julien Gauthier et moi introduction générale aux techniques de soi. Vous retrouverez ici l'enregistrement vidéo de cette séance Image empruntée à Chris Ware Sur le site d'Ars Industrialis, vous trouverez l'enregistrement audio de la deuxième séance de l'atelier des techniques de soi, que j'anime avec Julien Gauthier et Cécile Cabantous. Mon intervention portait sur deux points une introduction générale, reprise et améliorée dans la séance publique ultérieure au théâtre de la Colline, et une première version d'un travail sur la lecture comme technique de soi. Image empruntée à Chris Ware Le 13 décembre dernier, l'association Ars Industrialis s'essayait à une forme de réflexion collective nouvelle pour elle un atelier d'une demi - journée, sans véritable conférence, et faisant une place plus large aux débats. Une vingtaine de personnes participait à cette réunion. Le sujet retenu était " les techniques de soi ". Je reprends ici la courte introduction qui m'avait été demandée, en y intégrant quelques notes. Elle comprend peu d'éléments originaux. Il s'agissait en quelque sorte de donner un témoignage sur ce qu'un membre de l'association comprenait et retenait de cette notion, quelle place elle pouvait prendre dans son propre travail, et quelles perspectives elle lui semblait dessiner du point de vue des objectifs communs. CULTURE DE SOI , TECHNIQUES DE SOI UNE NOTE D'INTRODUCTION J'examinerai la position de la question ; son vocabulaire ; à titre d'exemple, ce que ce thème m'a apporté à propos de la lecture; et, pour ouvrir la discussion, ce que peut signifier la culture de soi pour Ars Industrialis. Une bibliographie vous est proposée. Bernard Stiegler a ajouté le livre de Jacques Derrida que je n'ai pas lu. 1/ La position de la question Elle est résumée dans le livre de Bernard Stiegler "Prendre soin de la jeunesse et des générations" . Foucault, ayant entrepris, dans les années 1980, une histoire de la sexualité, avait interrompu la publication de ses recherches après le premier tome La Volonté de savoir . Il expliquait lui même que, si l'analyse des pratiques discursives et l'analyse des relations de pouvoir et de leurs technologies lui étaient familières, " en revanche, l'étude des modes selon lesquels les individus sont amenés à se reconnaître comme sujets sexuels me faisait beaucoup plus de difficultés ". Comment l'être humain avait-il constitué cette expérience historique à travers laquelle il s'était finalement pensé comme homme de désir ? Michel Foucault entreprenait alors un long détour par ce qu'il a appelé " l'herméneutique du sujet ", la relation entre subjectivité et vérité. Cette recherche était l'occasion de ce qu'il considérait comme un nouveau point de départ théorique le " souci de soi " " épiméléia seautou " ou " cura sui ". Foucault essaie ainsi de proposer une histoire de cette démarche du souci ou du soin de soi, de Platon aux stoïciens de la période hellénistique ; et, sur cette base, il construit une notion plus générale de " culture de soi ". Il rejoint ainsi la démarche théorique de Pierre Hadot qu'il reconnaît comme une de ses sources. Pierre Hadot a un point de départ différent c'est la critique d'une certaine manière traditionnelle de lire les philosophes grecs pour en dégager des idées ou des doctrines. Contre cette lecture, Hadot souligne que la philosophie critique est d'abord la conversion à une certaine forme de vie, un travail de soi sur soi à travers un ensemble d' " exercices spirituels " la philosophie elle même est un tel exercice. Entre Pierre Hadot et Michel Foucault, il existe de nombreuses différences, notamment mais pas seulement, sur le contenu de la notion de culture de soi et sur son histoire, sur lesquelles le premier s'est exprimé de manière explicite. Pour l'un comme pour l'autre, le souci de soi se constitue à travers des pratiques. Michel Foucault parle des " arts de soi-même " Ecriture de soi, p 1234, de la " pratique de soi " idem, p 1239, des " techniques de soi ", parmi lesquels " l'écriture de soi " ; Pierre Hadot parle d' " exercices spirituels " préparant à un " art de vivre ", un " style de vie ". Le soin repose sur l'exercice ; il consiste d'abord en une pratique. Parmi les différences, une est particulièrement significative pour nous c'est le rôle que Foucault attribue aux hypomnemata dans la mise en place des techniques de soi " Self technology " en anglais. 2/ Le Vocabulaire [ autour du souci de soi] Grec Mélétè1 soin ; 11 souci ; 12 sollicitude2 action de s'occuper de ; 21 pratique, exercices, ex pratique des fatigues, de la mort, chez les Spartiates ; 22 exercice de préparation oratoire ; 23 sujet d'étude, étude avec Mathèsis Epiméléia1 soin ; 2 surveillance, gouvernement, administration construit à partir de mélétè comme surveillance à partir de veille Epiméléia séauthouSoin, souci de soi Mélétao1 prendre soin ; 11 en général ; 12 en médecine2 s'occuper, exercer, pratiquer un art, en particulier l'art oratoire MélétèmaEtude, exercice pratique Epiméléomai1 avoir soin, s'occuper, veiller2 prendre soin d'une chose, gouverner, contrôler3 s'appliquer à , s'exercer MédéoPrendre soin de, protéger Thérapéia1 soin ; 11 soin religieux ; 12 soin pour les parents ; 13 soins attentifs, sollicitudes ; 14 soins quotidiens, traitements médicaux2 le train des serviteurs, la suite Askèsis1 exercice, pratique d'un art2 exercices gymniques, genre de vie des athlètes3 genre de vie, profession, part. en parlant des philosophes Phrontis1 souci, inquiétude2 manière de penser3 sujet de méditation4 pensée, réflexion, méditation. Latin Cura1 soin, gouvernement2 administration d'une chose publique3 travail, ouvrage de l'esprit4 souci, inquiétude5 souci amoureux Curo1 avoir soin, soigner, veiller2 s'occuper, faire le nécessaire3 administrer4 méd soigner, traiter, guérir5 payer, faire payer, régler Medeor1 soigner, traiter, remédier, guérir2 être bon pour un médicamentForme active medeo ; medicus médecin MeditorFréq. de medeor1 méditer, penser à , réfléchir2 préparer, méditer qque chose, avoir en vue3 travailler, étudier Meditatio1 réflexion, méditation2 préparation à la mort, apprentissage, préparation de discours3 pratique habituelle, habitude [autour de la culture] Chez les Grecs, paideuo et paideia veulent dire éduquer, enseigner et éducation, enseignement ; culture et civilisation ; instruction de l'esprit. Paideusis a un sens proche de paideia. Paideutès le maître ; paideuma l'élève, le savoir, l'école. Pour " enseigner " le grec a aussi didaskein, didaskalia et o didaskalos, le maître. Latin classique Cultus1 action de cultiver, de soigner2 action de cultiver ou d'honorer une chose culte des arts libéraux ; culte des dieux3 la manière dont on est cultivé, le genre de vie, l'état de culture ou de civilisation." Homines ad hunc humanum cultum civilemque deducere " Amener les hommes à cette culture civile et humaine. Cicéron, De recherche, luxe élégance Cultio1 action de cultiver2 vénération, culte Cultura1 action de cultiver2 agriculture3 sens figurés 31 culture de l'esprit, de l'âme. " Cultura animi philosophia est " La philosophie est la culture de l'esprit. Cicéron, action de cultiver quelqu'un, de lui faire sa cour33 action d'honorer, de vénérer, culte. En ce sens, comme Pierre Legendre le fait remarquer, il s'agit non pas de la religion officielle religio mais des petits cultes familiaux ancêtres, génie des lieux. Gaffiot et Bailly Dans un article très érudit Cultura Cicéron et l'origine de la métaphore latine , Antoinette Novara rappelle que les grecs classiques n'utilisent pas la métaphore de l'agri - culture pour la paideia. Philon d'Alexandrie - précisément un des classiques de la culture et des techniques de soi, auteur du traité De la vie contemplative sur la communauté des " Thérapeutes "- parlera de la " géorgique de l'esprit " " psuchès georgikè " ; mais Philon est postérieur à Cicéron et a probablement voulu traduire en grec l'invention latine. La métaphore originale est donc due à Cicéron. A. Novara remonte, en deçà de la célèbre citation des Tusculanes, au De finibus dans lequel Cicéron aurait " imaginé la fiction de l'auto-culture d'une vigne animée qui symbolise l'être humain ". Cette " auto-culture " qu'elle dégage du texte cicéronien est - on ne peut plus - proche de la " culture de soi ". Si cette interprétation était la bonne, il faudrait alors convenir que l'image fondatrice de la paideia comme culture coïncide précisément avec la conception de la culture comme culture de soi. 3/ Quelques enseignements personnels La liste classique des techniques de soi classique, c'est à dire identifiées à l'époque qu'étudient Foucault et Hadot comprend l'écriture comme écriture de soi, la lecture, la méditation, la déambulation marche concentrée, les retraites, régimes, entraînements. Parmi ces différents exercices, pratiques ou techniques de soi, figure donc, pour Michel Foucault comme pour Pierre Hadot, la lecture. Leurs références, jusqu'à un certain point, sont ici les mêmes Philon d'Alexandrie, Epictète, Sénèque. La lecture de Hadot, exercice intellectuel parmi les exercices spirituels, diffère cependant de la lecture, technique constitutive de la culture de soi, chez Foucault. Dans le premier cas, les exemples pratiques de lecture sont assez classiques lecture des sentences, explication de textes philosophiques, leçon professorale, jusqu'à l'éxégèse, littérale ou allégorique, elle même définie comme exercice spirituel. Foucault a développé sa théorie de l'écriture de soi en attribuant un rôle très important aux hypomnemata, et, sur cette base, il propose une vision tout à fait originale de la lecture. Cette théorie est présentée dans L'Ecriture de soi 1983 qui reprend les éléments du Cours au Collège de France 3 mars 1982, transcris dans L'herméneutique du sujet . Dans ces deux textes, Foucault commente la lettre 84 de Sénèque à Lucilius qu'il présente comme un véritable traité de la lecture. L'art de lire de Sénèque s'appuie sur les hypomnemata, des aide-mémoire, individuels ou collectifs, le plus souvent sous forme de tablettes. Sénèque conseille de recopier sur ces tablettes des extraits des textes lus, de les classer, et de bien les " digérer " afin de les faire passer " dans notre intelligence, non dans notre mémoire ". L'interprétation de Foucault est d'abord centrée sur le lien entre lecture et méditation. La fin de la lecture philosophique n'est pas de prendre connaissance de l'œuvre d'un auteur. Il s'agit essentiellement par la lecture de donner une occasion de méditation " la constitution pour soi d'un équipement de propositions vraies, qui soit effectivement à soi ". Foucault insiste ensuite sur le rôle de l'écriture. Il semble bien avoir pensé que le lien lecture/ méditation passait nécessairement par l'écriture de soi. Cette approche de la lecture comme technique de soi a grandement éclairé et contribué à réorienter les deux travaux sur la lecture que je menais parallèlement sur un maître de lecture du XIIème siècle, et sur la lecture numérique. En ce qui concerne Hugues de Saint Victor, le lien entre lecture et méditation, dont je voyais le rôle central dans le Didascalicon et d'autres textes s'éclairait de cette continuité mélétè/meditatio. Pour la lecture numérique, il apparaissait clairement que la lecture d'étude, celle dont je soutiens que le web ne la permet pas ou mal, doit être envisagée comme technique de soi, et plus généralement qu'elle participe de la culture de soi. La présentation faite à Ars industrialis, et le livre en préparation correspondent à cet éclairage nouveau, par exemple par rapport à l'étude remise en 2007 au ministère de la Culture. 4/ La Culture de Soi et Ars Industrialis Ars Industrialis s'approprie ces notions de technique de soi et de culture de soi. Je vais en donner trois exemples. Le premier est la conception des techniques de soi en tant que " technologies de l'esprit ", là où Michel Foucault part d'une coupure techniques de soi/ techniques du langage ou du pouvoir, bien qu'il accorde le plus d'importance à l'écriture, la lecture et la méditation. Ce point est évidemment crucial pour traiter tout ce qui relève des industries de l'information. Le deuxième est la théorie du " pharmakon ", de la technique comme poison et remède. La critique du pharmakon est inhérente à la technique de soi, comme le montre précisément le texte de Sénèque visé par Foucault. Au cours de la réunion, Sylvain Gauthier lira cet extrait où Sénèque critique les excès dans la lecture ou l'écriture. Pour le troisième point, je renvoie à la critique que Bernard Stiegler adresse à Michel Foucault sur l'école, à propos de la paideia qui est précisément le contexte historique des techniques de soi. Plus classiquement, on pourrait rappeler que la finalité de la cultura comme culture de soi est l'humanitas, ce qui ne s'intègre pas simplement dans les conceptions de Foucault. Pour Ars Industrialis, synthétiquement, la culture de soi et les techniques de soi, c'est, d'un point de vue négatif, ce que nous opposons à la confluence des industries culturelles, du marketing et des industries de l'information et, d'un point de vue positif, c'est au sens large une affaire de " design ", c'est à dire d'imagination, de conception et d'appropriation de ces techniques de soi. Evidemment, la liste de ces pratiques ou techniques de soi est différente de la liste classique qu'il faut " actualiser ". C'est un travail qu'Ars Industrialis devrait entamer. D'un certain point de vue, le noyau central semble bien être le même, d'où l'importance de la relation entre écriture/lecture/méditation. D'un autre point de vue, il paraît que toute technique ce pour quoi il faut une pensée générale de la technique peut être réorientée comme une technique de soi dès lors qu'elle est envisagée dans la perspective du souci de soi. L'art des jardins, au Japon, ou celui de la cuisine, en sont des exemples. Mais même l'observation ou le calcul, techniques apparemment caractéristiques de la connaissance objective, peuvent doivent être reprises dans cette perspective, dans un temps où l'expérience est industrialisée exemple des traders. Il y a certainement une question, que je ne fais que citer le rapport entre la culture de soi et la " doctrina ", c'est à dire entre la pratique et le contenu, sachant qu'en tout cas culture de soi n'est pas culture du " moi ". 5/ Eléments bibliographiques Platon, Alcibiade, Garnier Flammarion, 1999 deux autres éditions, Livre de poche et Belles lettres ; je ne sais pas quelle est la meilleure. Sénèque, Entretiens et Lettres à Lucilius , en particulier Lettre 84, édition Paul Veyne, Robert Laffont, Bouquins, 1993. Pierre Hadot, Exercices spirituels, Annuaire de la Vème section de l'EPHE, 1977, Un dialogue interrompu avec Michel Foucault, et Réflexion sur la notion de " culture de soi ", in Exercices spirituels et philosophie antique , éditions en 1987 et 1993 Institut d'études augustiniennes, dernière édition poche, Albin Michel, 2002 Pierre Hadot, Qu'est ce que la philosophie antique , en particulier chap 9, Gallimard, folio, 1995. Michel Foucault, L'herméneutique du sujet , présentation du cours au collège de France, 1982, repris dans " Dits et écrits ", Gallimard, 2001 Michel Foucault, L'herméneutique du sujet , transcription du cours au collège de France, en particulier cours du 6 janvier, du 3 février, et du 3 mars 1982, Gallimard, Le Seuil, 2001 Michel Foucault, Les techniques de soi, cours à l'université du Vermont, octobre 1982, publié dans " Technologies of the self ", 1988, repris dans " Dits et Ecrits II ", Gallimard, 2001 Michel Foucault, L'écriture de soi, in Corps écrit n° 5, 1983, repris dans " Dits et Ecrits II ", Gallimard, 2001 Michel Foucault, Usage des plaisirs et techniques de soiIn Le Débat, n°27, 1983, repris dans " Dits et Ecrits II ", Gallimard, 2001 ; préface à " L'usage des plaisirs ", Gallimard, 1984. Michel Foucault, La culture de soi, deuxième chapitre de " Le souci de soi ", Gallimard, 1984. Jacques Derrida, Apprendre à vivre enfin, Galilée. Bernard Stiegler, Prendre soin de la jeunesse et des générations , en particulier chap 7 à 9, Flammarion, 2008 L'article d'Antoinette Novara, Cultura Cicéron et la métaphore latine, a été publié par Alain Michel dans le numéro 1 -mars 1986- du Bulletin de l'Association Guillaume Budé.
Leterme méditation désigne une pratique mentale qui consiste généralement en une attention portée sur un certain objet, au niveau de la pensée, des émotions, du corps.Par exemple méditer un principe philosophique, dans le but d'en approfondir le sens.Dans une approche spirituelle, elle peut être un exercice, voire une voie de réalisation du Soi et d'éveil.
Pris dans la tourmente d’une avanche de mots, il m’arrive de penser qu’il me serait bienséant de m’allonger sur le divan du médecin spécialiste du comportement et du traitement des maladies mentales pour lui faire part du constat inquiétant de mon état de détresse morale, conséquence d’un manque de confiance totale en mes représentants politiques qui ont le don de mettre mes nerfs à fleur de peau… Et pourtant, j’ai de belles circonstances atténuantes, en effet, jamais je n’ai réellement été intéressé à donner un avis lors de discussions où le caractère politique était affiché. J’avoue humblement, plusieurs raisons et l’une d’elles tenait au fait que, jeune homme, je faisais partie du club très ouvert des handicapés de la politique, de ceux qui considèraient qu'une modeste voix ne pouvait changer grand chose, raison ou ignorance, sûrement irresponsabilité, il est tellement vrai que je faisais souvent le choix de me faire représenter par de superbes et très brillants perdants… En reflexion pure qui débouche sur une indécrottable culpabilité, je ne pouvais tenir très longtemps une telle ligne de conduite, petit à petit, je me suis positionné, fort d’une experience acquise au fil du temps, j’ai compris d’une manière prétentieuse, qu’il me fallait prendre partie en puisant dans mon éducation et en appliquant l’enseignement que j’ai reçu de mes Pères. Vaste programme qui me fait dire aujourd’hui que l'unique objet de mon ressentiment reste, quand même, d'avoir toujours le sentiment d'être exploité par des profiteurs, les vrais gagnants du système... En ce temps de reprise des campagnes électorales où se profilent les élections présidentielles de l’an prochain, je suis pris de panique à l’écoute des programmes presentés par nos élus présidentiables. J’entends tout et son contraire, c’est le temps des bilans de toutes sortes, de la construction imaginaire et sans rigueur d'une société idéale dont la réalisation est tout simplement impossible, c'est l'attaque à la personne, la recherche des priorités, de celles qui s’imposent et qui devraient faire de notre quotidien un hâvre de paix dans le plus équilibré des pays du monde. Albert Einstein dit un jour Seule une vie vécue pour les autres vaut la peine d’être vécue . » le Grand Albert avait probablement raison encore faut-il prendre en compte que tout dépend de la façon dont il interprêtait cet adage au regard de son “compte rendu” au président Roosevelt où il inquiéta ce dernier quant à l’avancée des recherches de l’Allemagne d’Adolf qui était sur le point imminent de disposer de la bombe atomique… Les conséquences furent immédiates, l’Amérique par l'intermédiaire d'un autre brillant scientifique au nom de Robert Oppenheimer , père supposé de l’arme atomique, n’hésita pas à utiliser cette terrifiante chape mortelle déformant à jamais les rapports de force d’une humanité fragile qui sait désormais être au bord du gouffre, sans garde-fou, au point de pouvoir disparaître poussée par un coup de folie… En fait, “le sage” Albert et “l’ambitieux” Robert étaient de ces savants géniaux qui ont fait progresser considérablement les rapports des hommes entre-eux… La notion de progrès étant ici obligatoirement inappropriée.... Nous pouvons très bien orienter nos actions sans pour autant oublier les autres et nous avons souvent dans notre vie fait des choix “sans regretter rien de rien, non rien de rien”… John Donne disait Nul homme est une île ». Il précisait Les hommes étaient tous des fragments de continents, faisant ainsi partie d’un tout ». Ainsi il est intéressant de dire qu’il est impossible d’être réellement heureux en ne pensant qu’à soi-même, car nous avons besoin des gens qui nous entourent. N’est-il pas juste de penser que le bonheur n’existe que s’il est partagé. Lors d’une discussion orientée sur la politique, je fût surpris d’être en accord avec mes interlocuteurs ! Nous avions ensemble admis, en conclusion à nos réflexions sur l’égoïsme, que notre vie devait être orientée en fonction de notre épanouissement personnel, mais que le besoin de rendre les autres heureux était la meilleur façon de l’être soi-même. J’ai depuis fait mienne l’adage que m’importe ce qui m’importe qu’à moi” attribué à André Malraux en réaction dans ses antimémoires "Que m'importe à ce qui n'importe qu'à moi, n'importe pas aux autres...".. Je me permets "cette parathèse" pour distraire et exciter nos neurones sans autre prétention que de mettre une barrière aux maladies qui détruisent petit à petit nos têtes, parfois bien pensantes, certes ! Mais avec toujours cette impression désagréable, de se faire manger le cerveau… Si seulement nos politiques pouvaient s’en inspirer, tout irait sûrement mieux dans ce monde de brutes encore faudrait-il que la religion, la soif de pouvoir et l'obsédant besoin de richesses ne viennent assombrir le débat en faisant place à l'hypocrisie des promesses qui ne peuvent être tenues… Rendez-vous sur objectif ! CM
Le« soi » est le pôle identitaire du « moi ». C'est pour cela qu'on dit « soi-même ». Conscience de soi c'est l'accès d'un moi qui garde son identité dans le temps et donc la conscience a besoin de la mémoire. Pour Bergson : « toute conscience est mémoire ». Saint-Augustin : « c'est dans la mémoire que je me retrouve moi-même ».
Se remettre en question pourquoi et comment y parvenir ? La remise en question, c’est admettre qu’à un moment peut-être nous nous sommes trompée. Que nous avons fait une erreur », que nous aurions pu faire mieux ». Parfois, ce sont les autres qui nous invitent à aller dans cette direction, celle de la remise en question, de l’introspection. Parce que nous montrons des signes de tension, de malaise, d’émotions intérieures négatives ». Notre entourage sait bien alors nous le faire remarquer 🙂 Parfois, c’est tout au fond de nous que nous sentons que quelque chose ne va pas. Une forme de malaise en sourdine, en toile de fond, que nous pouvons éprouver pendant des années. Cette impression de passer à côté de notre vie… Se remettre en question est un processus long, un cheminement continu… Et cet article a pour humble objectif de vous partager comment le faire sereinement ! Vous découvrirez notamment Les 3 étapes nécessaires à la remise en question ; Et 6 exercices très simples à réaliser. Étape 1 Se remettre en question, c’est apprendre à se connaître Savoir ce qui dicte nos choix, nos émotions, comprendre quelles sont nos attentes, nos besoins, comprendre ce pour quoi nous sommes faites. La remise en question nécessite de se connaître en profondeur. Chaque personne est différente… en apparence au-delà , tout le monde souhaite être heureux ! Au-delà de ce qui semble nous distinguer, notre personnalité, nos aptitudes, nos goûts, nos idées… Pour vivre en harmonie avec nous-même, et avec les autres, il faut comprendre ce qui se passe en nous. 5 idées de questions à se poser pour guider son introspection Se remettre en question c’est accepter que nous aurions pu penser / ressentir / agir autrement, et prendre notre part de responsabilité sur une situation pénible que nous vivons, ou avons vécue Des conflits avec quelqu’un ; Un travail insatisfaisant ; Le sentiment d’une vie trop débordée… Les raisons qui nous poussent à nous remettre en cause peuvent être nombreuses. Exercice 1 qui suis-je réellement ? La première question à se poser pour se remettre en question porte sur sa nature profonde. Imaginez que vous rencontriez une personne nouvelle, et cette personne vous demande qui êtes-vous réellement » ? On a l’habitude de se demander plutôt que faites-vous dans la vie? », et on se limite ainsi à un métier, un hobby.. sûrement parce que c’est plus simple de se définir ainsi 🙂 Mais est-ce suffisant ? D’une part, nous sommes tellement plus que ça ; D’autre part, nous sommes sous influence, conditionnées, parfois si éloignées de soi qu’il est bon de faire le point pour déterminer si nos goûts » sont réellement les nôtres ou s’ils nous ont été soufflés » par notre entourage et la société de façon générale… En pratique Et si vous essayiez l’écriture auto-analytique ? Exercez-vous à écrire un paragraphe d’une vingtaine de lignes sur celle que vous êtes réellement. Puisez au fond de vous même, pour avancer sur le chemin de la connaissance de soi ! Exercice 2 quelles sont mes qualités, quel est mon gros défaut? Il est toujours plus simple d’énoncer la liste de nos défauts que de nos qualités. Mais contrairement aux idées reçues, connaître nos qualités ce n’est pas être prétentieuxse ! C’est se connaître, et c’est une qualité essentielle à qui souhaite se remettre en question pour avancer de manière constructive. Qui plus est, prendre conscience de nos talents, c’est aussi un excellent moyen de réfléchir à la contribution que nous pouvons apporter au reste du monde ! De ce point de vue, avoir un regard objectif sur nos qualités, c’est se donner de belles occasions d’être altruiste au quotidien ! En pratique Commencez donc par lister 10 de vos qualités, puis nommez simplement votre gros défaut. Si cela vous est difficile, pensez par exemple à ce que votre entourage dit de vous. Exercice 3 parler de ses passions! Se remettre en question, c’est aussi reconsidérer ses passions ! Notre passion, c’est ce que nous aimons faire, ce que nous aimerions faire plus souvent si nous n’avions pas de contrainte de temps ni d’argent, ce qui nous procure beaucoup de joie… Parfois, il est possible de ne pas avoir connaissance de ses passions. Certaines personnes, et c’est peut-être votre cas, ont tellement pris l’habitude de se conformer qu’elles ont oublié ce qu’elles aimaient vraiment. Cette forme de conformité peut s’installer en raison de Responsabilités trop lourdes ; La peur d’être rejetée, de manquer d’amour ; Voire même, hélas, certaines formes de violences… Il est donc primordial de prendre le temps de s’écouter en profondeur pour trouver qui nous fait vibrer au plus profond de notre être ! remarque pas de pression de la passion non plus, tout ce dont vous avez besoin est là , présent en vous - En pratique Écrivez un petit paragraphe d’une vingtaine de lignes pour présenter votre passion à quelqu’un qui ne la connaît pas. Qu’est-ce qu’elle vous apporte, comment la pratiquez-vous ? Exercice 4 ce que je n’ai jamais osé dire Certains événements douloureux sont peut-être encore aujourd’hui enfouis en vous, sans jamais avoir osé les aborder, avec vous ou avec la personne concernée. Au moment de se remettre en question, pourquoi ne pas également les reconsidérer ? Il est vain de chercher à effacer ces événements. Peut-être cherchez-vous à oublier le passé, mais cela ne ferait que vous conduire à souffrir davantage. Acceptez pleinement ce que vous avez vécu et les émotions que vous avez ressenties ! Comprenez que les épreuves font partie de la vie et que, au fond, ce sont elles qui nous font grandir écouter, accueillir, choisir l’amour, et agir en ce sens pour aller de l’avant les piliers du Coaching de l’Alignement au Projet 🙂 En pratique Prenez quelques instants pour revenir sur cet événement. Et écrivez à cette personne, ou bien à vous-même, la lettre que vous aimeriez écrire, pour libérer ces souvenirs et émotions que vous avez jusque là gardés pour vous. Vous avez ensuite le choix de garder cette lettre, ou bien de l’adresser à la personne avec qui vous avez partagé cet événement. Exercice 5 les cinq pourquoi Se remettre en question peut nous inviter à abandonner des projets, ou à les recentrer. Pour cela, nous pouvons nous demander pourquoi nous poursuivons tel ou tel projet. Puis quand nous avons répondu une fois, redemander pourquoi, puis encore pourquoi, puis à nouveau pourquoi et encore pourquoi. Jusqu’à arriver à cet objectif ultime que nous poursuivons et qui est sensiblement le même pour tous nos projets. Ainsi, nous pouvons nous demander s’il n’y a pas une autre manière d’atteindre cet objectif ultime… Voilà une façon de se remettre en question, en trouvant d’autres manières d’agir. En pratique Il y a de nombreuses façons de mener votre introspection, et c’est une étape importante à ne pas négliger pour votre développement personnel en général et pour savoir se remettre en question au bon moment pour faire de meilleurs choix. Si vous souhaitez commencez ce travail, vous pouvez télécharger le kit de démarrage de la méthode CAP ! Vous aimez cet article, épinglez-le dans Pinterest pour le lire plus tard! Étape 2 se remettre en question, c’est accepter de se décentrer Bien sûr, nous voyons le monde à notre façon, avec nos perceptions et notre vécu. Mais pour accepter de prendre notre part de responsabilité dans un conflit ou une situation, il peut être intéressant de se mettre à la place de l’autre. De développer son empathie. Pour se remettre en question, il faut d’abord reconnaître que l’autre est comme nous, en ce sens qu’il a les mêmes aspirations profondes que nous être heureux. Mais il est aussi différent, ses perceptions sont différentes, ses interprétations sont différentes, son histoire est différente. Deux personnes placées devant une même image ne verront jamais exactement la même chose. Il en va de même pour toutes les situations que nous vivons ensemble. Petit exercice de programmation neuro-linguistique… Lorsque c’est un conflit ou une situation conflictuelle en général qui conduit à se remettre en question, il est intéressant de pratiquer ce petit exercice inspiré de la PNL. Il consiste à rejouer une scène conflictuelle, en se mettant Dans un premier temps à sa place, et en la visualisant avec tous ses détails ; Puis dans un second temps, à la place de l’autre, le protagoniste de ce conflit, et imaginer comment lui a vécu cette situation, avec tous ses détails. Et enfin, dans un troisième temps, à la place d’un tiers qui aurait assisté à la scène. Comment lui, aurait-il pu percevoir cette situation? Cela permet de sortir un petit peu de son cadre, et d’élargir son champ de vision. Se mettre à la place de l’autre, accepter son point de vue et sa différence, voilà également une étape importante pour se remettre en question. Étape 3 se remettre en question, c’est passer à l’action Dans le cadre d’une remise en question, il peut être intéressant d’associer des exercices d’introspection et de réflexion, avec le passage à l’action remarque le pilier n°4 du C-A-P, agir ». Se remettre en question c’est bien, à condition que cela soit suivi d’une démarche constructive, pour avancer dans la vie et ne pas rester coincée sur les mêmes blocages et les mêmes difficultés. Pour passer à l’action et avancer dans la vie, il est important d’identifier les ajustements – voire les grands changements – nécessaires suite à cette remise en question. Quels nouveaux objectifs, quels nouveaux projets vais-je dorénavant suivre pour être plus en accord avec moi-m’aime ? Prenez par exemple l’habitude de définir vos objectifs en suivant la méthode smart. Puis faites-vous un plan d’action pour atteindre cet objectif coûte que coûte. Vous pouvez notamment essayer la technique de Jack Canfield qui recommande de faire chaque jour cinq petites actions pour atteindre un de ses objectifs. Même si nous n’en faisons qu’une, c’est déjà merveilleux! Car de petit pas en petit pas, nous sommes ainsi certaines d’aller au bout de nos objectifs et autres bonnes résolutions. Se remettre en question la clé du coach… Et si le secret d’une vie enrichissante, c’était justement le fait de se remettre en question ? Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que cela nous permet de prendre du recul pour observer ce qui se passe en soi… et grandir, évoluer, s’éveiller à qui l’on est en profondeur… Apprendre à ne pas subir ce qui est, mais tirer des enseignements de chaque événement, de toute chose ! Bref, développer un état d’esprit proactif et se donner toutes les chances d’atteindre ses objectifs ! Le fait est que même si se remettre en question est parfois difficile, c’est la seule façon de dessiner et créer sa plus belle pensée sur soi-m’aime ! Pour résumer, se remettre en question c’est d’abord apprendre à mieux se connaître en passant par une phrase d’introspection, de réflexion, et si vous appréciez cela, d’écriture. Puis c’est apprendre à redonner à l’autre sa juste place car c’est bien souvent de nos conflits avec les autres que vient le besoin de remise en question. Enfin, c’est apprendre à passer à l’action pour aller de l’avant et construire une vie qui nous ressemble d’avantage. si ce thème résonne en vous, dans cette conférence, je vous partage les 8 étapes du CAP pour créer la vie qui vous ressemble. Êtes-vous passée par une étape de votre vie où il a été nécessaire de vous remettre en question ? Quel a été pour vous le déclic ? Répondez-nous en commentaire ! Comment se remettre en question professionnellement ?Se remettre en question professionnellement cela signifie de prendre un temps de recul, et se poser les bonnes questions pourquoi suis-je faite, qu’est-ce qui me fait vibrer profondément ? C’est quoi une remise en question ?Une remise en question est un temps de recul pris sur sa vie, ou sur un domaine de sa vie. Elle consiste à se poser des questions pour réenvisager d’autres possibilités. Pourquoi je me remets toujours en question ?On peut se remettre beaucoup en question si l’on souffre d’une blessure d’injustice, avec le sentiment qu’il faut être parfaite en tout, sous peine de ne pas être aimée. Comment se poser les bonnes questions ?Voici quelques idées de questions à se poser afin de se remettre en question qui suis-je réellement, qu’elles sont mes qualités et mon plus gros défaut, parler de ses passions , ce que je n’ai jamais osé, dire mes cinq pourquoi ? par exemple pourquoi avoir arrêter ce projet etc..
Lesbienfaits du dépassement personnel. Gagner en connaissance de soi : on ne peut s’améliorer qu’en ne se connaissant soi-même. Se confronter à soi permet de se tester et de se découvrir plus en profondeur. Ce n’est finalement pas tant l’objectif en soi qui importe mais le chemin parcouru pour l’atteindre.
Cours du 18 mars 05 Qu’est-ce que le plaisir ? Le plaisir concerne l’existence, dans son irréductibilité il s’éprouve. Mais cela ne suffit pas comme pour la douleur, sa question est celle d’une insistance. Car si la douleur reste au-delà du savoir, elle le fait pour elle-même c’est-à -dire pour rien, dans la nécessité que le sensible est pour lui-même. Il en est de même du plaisir, qui n’est pas plus qu’elle connaissance ni l’estimation du plaisant ; de sorte qu’on ne pensera leur distinction la douleur est un mal, le plaisir est un bien qu’à reconnaître d’abord, sous le nom d’insistance, une première communauté d’essence. Qu’est-ce en somme qu’une insistance distinguée ? telle est formellement la question à laquelle nous devons répondre pour penser le plaisir. En quoi le plaisir est-il un bien ? La notion du bien est celle de la finalité, évidemment, mais c’est aussi celle de la représentation. C’est d’ailleurs la définition du bien moral, qu’il soit identique à la représentabilité de son sujet. On parle de bien quand la nécessité qu’un vivant est pour lui-même se réalise, et il le fait à travers un moyen où il se représente. Dire que le plaisir est un bien, c’est dire d’une part qu’il répond à la nécessité que le sujet du monde est pour lui-même – le plaisir sera donc le principe du service des biens – et d’autre part qu’il le fait à chaque fois à travers des réalités où il se représente comme ayant à s’accomplir. Sous le terme de bien, c’est donc la corrélation de la finalité et de la représentation qu’on entend, et c’est de cette corrélation qu’il s’agit dans le principe dit de plaisir, dont on peut dire qu’il définit le monde comme structure. Comme finalité, la nécessité qui définit le bien ce qui doit être » est identique à la reconnaissance d’une valeur qui fasse horizon et par là constitue en monde » son champ d’ouverture. C’est le même de dire que tout vivant est pour lui-même sa propre fin vivre, c’est vouloir vivre et de dire que tout vivant, de lui à lui, se trouve par là même avoir toujours déjà ouvert l’espace d’un monde. La finalité est la structure du monde comme tel on peut interpréter le platonisme comme thématisation de cette évidence. Le plaisir étant un bien, il revient au même de dire qu’il assure le rapport que le vivant est transcendantalement pour lui-même ou qu’il assure le monde d’être le monde. La jouissance contredit le monde et n’est donc pas du côté du bien, alors que le plaisir en est l’assurance. Plus simplement principe de plaisir », principe de vie » ou principe de mondanéité », c’est pareil tout se ramène à une nécessité qui, du sujet à lui-même, se trouve par là même nécessité de compréhension. Il y a un plaisir de comprendre c’est-à -dire de réduire l’altérité, et inversement tout plaisir est une compréhension. Dans la compréhension, c’est le sujet qui compte et non pas l’objet, de sorte qu’on peut la dire mue par le principe de plaisir. Concernant le plaisir lui-même le gâteau que j’ai du plaisir à manger m’assure qu’en lui c’est de moi comme sensibilité qu’il allait depuis toujours en secret. Bref, le principe de plaisir consiste à dire que la vérité est l’affaire exclusive du sujet en tant que, comme sensible, il est à lui-même sa propre affaire. Il est tautologique, à propos de la vie et donc de la représentation, de parler de principe de plaisir ». Principe de plaisir ou nécessité transcendantale d’une définition de la vérité en termes de représentation, c’est la même chose nécessité, pour l’étant, qu’il soit de nature mondaine. Dans le plaisir le monde est assuré comme tel, et d’abord contre l’altérité. Le gâteau n’est un autre qu’en apparence, puisqu’il était déjà fait de la nécessité que ma sensibilité était depuis toujours pour elle-même, sauf que, si l’on peut dire, il ne le savait pas. Qu’il se mette à le savoir, pour garder la même formulation, et c’est le plaisir ! Bien sûr le terme de savoir s’entend ici non pas comme la production d’un ordre idéel qu’il faudra se représenter abstraitement, mais au sens où il est impossible d’avoir mal, ou d’éprouver du plaisir, sans le savoir sans en être la reconnaissance. Au-delà de la nécessité subjective de la compréhension des choses qui définit la vie ici un aliment, là un obstacle, au-delà même de la nécessité, elle aussi subjective, de la compréhension que la vie est d’elle-même dans l’être du vivant, il va de son être, le plaisir est une inhérence de la reconnaissance de soi, de l’implication de soi en soi. La douleur aussi, rappellera-t-on avoir mal, c’est savoir qu’on a mal. Assurément. Sauf que l’opposition apparaît quand on se demande où se situe ledit savoir dans le sujet, ou dans l’objet ? Si c’est dans le sujet comme impossibilité de l’objet, on est dans la douleur, comme on le voit avec l’exemple de la plaque chauffante qui passe du chaud au brûlant. Mais ce pourrait aussi être dans l’objet, comme dans l’exemple du gâteau dont le mangeur reconnaît qu’il impliquait depuis toujours en lui sa sensibilité. Tout plaisir apparaît donc comme un plaisir de la retrouvaille celle de sa propre sensation qui s’entendait jusque là à vide, privée de son objet et qui apparaît comme la vraie nature de l’objet… J’éprouve du plaisir à manger quand je reconnais dans l’objet ce savoir très particulier dont, comme sensibilité, je découvre que j’étais fait depuis toujours, et que j’ignorais la manière dont j’étais ma propre affaire. Je découvre en effet mes goûts dans les mets qui me séduisent et je les aurais toujours ignorés si tel ami voulant me surprendre ou la carte de tel nouveau restaurant ne me les avait présentés. Mes goûts étaient donc indistinctement manque de leur objet et manque d’eux-mêmes, et c’est à partir de cela seulement que le plaisir peut être pensé. Rien là de très étonnant le goût n’est-il pas l’identité du sentant mon palais et du senti le gâteau et par conséquent, pour la réflexion dont la notion de plaisir est inséparable,indistinctement l’aperception de soi par le sujet manquant et l’aperception de son objet trouvé ? Réflexion, justement. Le sujet du plaisir est le sujet de la réflexion celui du bien. La douleur procèderait de la même indistinction ? Non. Tant qu’on est en deçà , dans le froid, le tiède et le chaud, il n’y a assurément pas de différence entre le ressenti de ma main et la qualité thermique de la plaque. Mais quand elle devient brûlante, il n’y a plus d’objet ! La qualité d’être brûlante n’est pas propre à la plaque, ni d’ailleurs celle d’être brûlée à ma main il n’y a plus ni plaque ni main, au sens où celle-ci n’est plus sentante mais simple lieu pour la douleur qui vaut pour elle-même c’est-à -dire pour rien. La douleur ne représente rien la douleur a seulement pour réalité que ça » irradie dans la main. C’est le rien – qu’on distingue donc de l’indistinction du sentant et du senti – qui se mettait à valoir pour lui-même, et donc à la fois contre le sujet et contre l’existence. Dans le plaisir, au contraire, le sujet qui s’assure de lui-même dans l’objet est réassuré je me régale j’ai bien fait de commander ce gâteau », comme est réassuré le monde il y a tout de même de bons restaurants dans cette ville ! » dans une finalité où le premier moment qu’en moi il aille de moi cause le second le monde est ouvert par la différence que je suis avec moi-même. L’objet qui cause le plaisir assure donc le monde d’être le monde dans le moment même où il atteste au sujet que les réalités du monde, appréhendées dans la réparation de leur perte, sont faites du savoir de soi dont lui-même est sensiblement fait, en tant qu’il est sa propre affaire c’est-à -dire son propre manque. Je rappelle qu’être sujet, c’est avoir à être sujet. Cette affaire », on l’a donc compris, c’est la perte de soi dont l’objet du plaisir se définit d’être partiellement la réparation. Par l’objet dont il fait la retrouvaille, le sujet qui manque de lui-même se répare partiellement, et c’est cela qui constitue le plaisir comme un bien. Car si c’est de s’attaquer au sujet comme tel, c’est-à -dire en même temps à travers la possibilité de l’objet pure brûlure et à travers la récusation de la réflexion ça » fait mal et ma réflexion a perdu tout caractère constituant, que la douleur est un mal, il apparaît que le plaisir est un bien d’en être la réparation actuelle, la pièce », si l’on peut dire, étant cette nature que la sensibilité est depuis toujours dans son rapport à elle-même et dont la séduction avoir envie du gâteau est en même temps la méconnaissance et la reconnaissance. Par quoi on mentionne l’espace de la représentation. Si l’on nomme classiquement jouissance » cette nature perdue qu’on retrouve comme la réalité même de l’objet du plaisir, il faut dire que la jouissance est première elle serait la nature du sujet mais aussi celle de l’objet, car on ne jouirait jamais que de ce qui serait déjà en soi-même jouissance et que le plaisir naît de ce qu’elle soit cantonnée dans l’objet avec lequel le sujet est en rapport – ce rapport, ou mise à distance, étant la mondanéité même du monde. Il n’y a de plaisir que mondain par opposition à la jouissance qui est toujours antimondaine, puisqu’elle récuse cette distance, et donc que comme assurance réciproque du sujet et du monde depuis ce rapport du sujet à l’objet. Plaisir que la résistance de l’objet pare à l’insistance du vrai Contrairement à ce qui se passe dans la jouissance, il n’y a de plaisir que par la distance. La distance, concrètement, c’est d’abord que l’objet résiste. Si l’objet ne résiste pas, il n’y a pas du tout de plaisir, mais s’il n’est que résistance, comme dans l’exemple d’un breuvage amer, il n’y en a pas du tout non plus. Bref, c’est la résistance elle-même qui est appropriée, dans le plaisir, qui est un sentiment, c’est-à -dire une réflexion, d’avoir cette appropriation pour objet originel. Les choses qui nous font plaisir le font donc au sens où, en maintenant la distance et donc le manque, elles permettent qu’on revienne réflexivement à soi. Tout plaisir est plaisir de la retrouvaille et ainsi de la constitution récurrente d’un manque qui soit, comme nature secrète de l’objet et méconnue du sujet, la reconnaissance que celui-ci, en tant que sujet, était de son propre enjeu à l’extérieur de lui-même. La question philosophique du plaisir apparaît ainsi l’enjeu réel du sujet lui était extérieur, il ne le savait pas, mais il le reconnaît dans le moment même où il en nie l’altérité le gâteau, on le mange. Telle est la leçon du plaisir, comme tension entre l’insistance de l’existant le goût du gâteau et l’appropriation subjective je le mange parce qu’elle est une réflexion, c’est-à -dire une appropriation de soi par soi la nature secrète du gâteau – il faut le manger pour s’en rendre compte – est la nature méconnue du sujet. Insistons sur cette appropriation de soi par soi que j’indique en opposant le goût secret du gâteau à la méconnaissance de son propre goût par le sujet – indication qui m’est évidemment suggérée par le double sens, objectif et subjectif, de la notion de goût ». Et certes, chacun sait qu’avoir du goût, c’est savoir goûter ce qui a du goût que la matérialité insistante du sensible, et précisément en tant qu’insistante il y a des choses qui n’ont pas de goût elles ne sont que ce qu’il y a à savoir qu’elles sont, amène le sujet à se tenir dans sa propre formalité réflexive. La question du plaisir renvoie ainsi à celle du sens que le sujet est, comme sujet, pour lui-même – dont l’insistance n’est pas la douleur mai la souffrance. Parce qu’il concerne toujours une réalité qui vaut par sa signification et non pas par elle-même, le plaisir renvoie à la souffrance plutôt qu’à la douleur. C’est la faim qui est douloureuse, par exemple, et non pas l’absence du gâteau telle qu’on la découvre, ou plus exactement telle qu’on la constitue rétrospectivement, dans le plaisir qu’on a de le manger. Cette absence est alors une souffrance qu’il faut dès lors considérer comme inhérente au plaisir lui-même. Plus simplement l’objet retrouvé apparaît par là même comme l’objet perdu et que c’est de soi comme souffrant depuis toujours de cette perte il s’agit bien d’une souffrance et non d’une douleur qu’il est la satisfaction. Et si l’on éprouve un plaisir particulier à manger quand la faim commence à nous tenailler, c’est que cette douleur est aussi une souffrance un manque de sens il me faut des aliments or il n’y en a pas que la réponse en termes de plaisir à la question de la vie viendra combler. Dans la souffrance, c’est le sens qui manque. Tout se passe donc comme si le plaisir comblait ce manque non pas avec du réel, comme quand on parle de la satisfaction du besoin, mais avec des réalités qui suscitent la position imaginaire de soi inhérente à la mondanéité de l’étant disponible je rappelle que le monde est l’ordre de la compréhension, ou le domaine du signifié, ou de la disponibilité originelle de l’étant. Pour qu’on parle de plaisir, il faudra donc que l’objet produise un effet de restauration pour une existence subjective dont l’indéfini renvoi de tout à tout ce qu’on peut nommer le sens, par opposition à la signification est la perte. L’image la signification, la compréhension pare à ce renvoi et c’est ce qui procure du plaisir. Sans image, pas de plaisir possible. La compréhension de l’objet, précisément en tant que compréhension et donc institution de soi en sujet imaginaire, vient parer au manque. C’est le procès de parer au manque de sens qui est le plaisir proprement dit – lequel ne résout donc pas la souffrance, mais la repousse au sens où l’imaginaire obture l’irréductibilité de la vérité au savoir. Le plaisir ne réside absolument pas dans la réduction des tensions, non seulement parce qu’il y a des tensions agréables, ainsi que Freud l’admet lui-même, mais surtout parce que cette réduction, cause possible et non pas nature du plaisir, produit un retour du sujet à lui-même – la tension étant au contraire un éloignement de soi. C’est la retrouvaille de soi comme restauration de la dimension représentative des choses, dont on peut à la limite concevoir qu’elles soient remplacées par leur hallucination comme dans l’exemple du sein pour le nouveau-né, que réside le plaisir s’il n’y a à la limite que de l’hallucination, alors le sujet n’est rien d’autre que son propre imaginaire et c’est d’avoir trouvé dans le sein le chemin de cette autarcie que le bébé le constitue en objet de plaisir. Le rapport à l’objet du plaisir est expressément un rapport de compréhension. Dans tous les sens du terme. Non seulement c’est la définition même de l’agréable qu’on le recherche pour importer du plaisir dans notre vie, mais encore l’appropriation elle-même – avec la retrouvaille et donc la perte qu’elle suppose – est un plaisir. Cela signifie qu’il appartient au plaisir d’être son propre redoublement, conformément au concept du sensible qui n’est pas simplement sensible aux réalités mais qui l’est d’abord à sa propre sensibilité. Un vivant est affecté d’abord par ceci qu’il s’affecte lui-même en étant affecté par les réalités extérieures. Le plaisir n’est pas seulement inhérent au compris l’agréable mais encore à la compréhension elle-même dans laquelle le sujet est dès lors assuré, indistinctement par l’objet et par lui-même, d’être sujet pour cette compréhension. Il y a donc une dimension représentative du plaisir, et c’est pourquoi il s’entend expressément à l’encontre de toute vérité. Je disais que la douleur ne peut être réfléchie autrement que comme une menace il se peut toujours que cela devienne pire. Puisque le plaisir relève de la même insistance, il faut indiquer en quoi il consiste. Sa dimension réflexive en est indication il se peut toujours que cela devienne moins réel. Je veux dire qu’il appartient à tout plaisir de nous mettre sur la pente de l’hallucination, et qu’on ne le comprendrait pas sans cette nécessité dont le paradoxe est qu’elle concerne l’existence comme telle – autrement dit la résistance de l’objet à sa compréhension. Car l’objet du plaisir n’est pas un simple existant, mais c’est un insistant au sens où son existence s’entend contre sa compréhension, laquelle se déploie actuellement elle-même comme objet originel du plaisir pour cette raison, précisément. Là même où l’indépendance de l’objet insiste contre une compréhension qui interdirait, à la limite, de distinguer le rêve et la veille, s’impose l’éventualité qu’il ne s’agisse finalement plus que de représentation. C’est que la finalité est inséparable du plaisir, comme tout le monde sait, mais l’essentiel est pour nous d’indiquer que cette finalité est en quelque sorte régressive, puisque la fin du plaisir est l’hallucination l’existence de l’intuitus intellectus où il n’y aurait pas de différence entre concevoir et intuitionner et où l’intuition serait l’assurance que le sujet se donnerait actuellement à lui-même de sa réalité de sujet. Les notions de plaisir, de finalité et de mondanéité sont en stricte corrélation, et la référence au dieu d’Aristote et à son statut de cause finale est particulièrement propre à éclairer cela. En toute réalité agréable, il s’agit qu’elle finalise le monde. Mais en quoi consiste cette finalité ? Réponse en ce que l’insistance qui constitue l’objet du plaisir sans elle la compréhension ne serait pas un acte de réduction ne diffère plus de son intuition, puisqu’en cet objet ne compte que le plaisir qu’il importe, justement, et non pas lui-même. Il appartient donc au monde d’être finalisé sur un accomplissement divin » du sujet à l’horizon des finalités se profile l’éventualité que rien ne compte que soi comme sujet sensible. Ce qui revient bien à rassembler dans cette sensibilité à la fois la conception et l’intuition. C’est pourquoi il appartient bien au plaisir d’être finalisé sur l’hallucination, comme on le voit dans l’exemple du nouveau né pour qui rien ne compte que lui-même comme être sensible, comme être originellement autoaffecté avant de l’être par des réalités qui, de toute façon, ne comptent pas par exemple la mère ou l’hallucination de la mère, pour lui, c’est équivalent. Tel est l’horizon constitutif du plaisir résorber l’insistance dont il procède, comme la douleur où s’en éprouve l’irréductibilité, et faire que rien ne compte que soi. Les êtres voués au plaisir nous donnent cette figure extrême de la misère qu’ils aient réussi à bannir jusqu’à l’éventualité que la notion de vérité, et donc celle d’être mis au pied de son propre mur de sujet, puisse avoir un sens. Non seulement le vrai ne dépend pas des aléas de notre compréhension, mais surtout ce n’est pas d’elle qu’il dépend pour être vrai c’est d’une autorité dont la compréhension est par définition bannie, puisqu’on ne peut pas plus comprendre qu’on autorise l’artiste ne signe qu’en étrangeté radicale à lui-même qu’on ne peut comprendre, pour ce qui s’impose comme vrai, qu’il le fasse. Et certes, s’il y a des raisons à la vérité, alors il n’y a pas d’autorité et ce n’est donc pas la vérité pas de décision singulière mais seulement un choix commun. Personne n’a jamais ignoré que le principe de plaisir » était éthique avant d’être descriptif, et qu’il était la constitution éthique du commun en tant que tel, par opposition au singulier où la question est toujours celle de s’autoriser de soi. Que le plaisir, par la saturation d’imaginaire qu’il engage, réponde à la souffrance et non pas à la douleur, c’est ce qu’on indique également en disant qu’il n’y a de plaisir que du sens – tel que l’unité de l’image peut brusquement le saturer. Pas de plaisir sans image, je viens de le dire, et pas d’image sans que le sens ne soit obnubilé par l’écran et par l’instantanéité. Bien entendu les images qu’on pourrait dire vraies » s’entendent de déconstruire d’abord cette première nécessité elles surprennent par un point d’absence qui les travaille secrètement, mais dont on pourrait dire que la fonction de l’imaginaire, et donc de l’éventuel plaisir, est de l’effacer. Car les vraies images ne sont agréables qu’en tant qu’images c’est par exemple un paysage paisible dans lequel on imagine qu’on pourrait vivre, leur vérité passant dès lors par une déception de cet agrément, par la mise en évidence qu’il reposait sur un malentendu …et brusquement, on aperçoit dans un coin un personnage qui regarde fixement le spectateur !, mise en évidence à partir de quoi seulement on pourra parler de vérité. On le fera hors d’un plaisir qui ne subsistera que comme un moment non vrai, ou alors comme une parade de second degré, comme dans le plaisir paradigmatique de l’intellectuel satisfait d’avoir décodé le tableau, et par là d’y avoir échappé il a été un en tant que » par exemple un professeur brillant alors que le tableau le mettait au pied de sa responsabilité de sujet – puisqu’il le sommait de décider de son statut d’œuvre c’est-à -dire de chose vraie, hors de toutes les raisons qui en disaient la plus ou moins grande valeur. N’oublions pas en effet que du tout venant des productions à l’œuvre, la différence n’est pas de degré mais d’autorité. Le plaisir esthétique, pour rester dans le fil de cet exemple, a expressément pour fonction de barrer cette nécessité quand je reconnais en moi la disposition répondant à la nécessité dans laquelle une certaine œuvre est supposée être plaire universellement, je m’estime quitte de la question de la vérité. Et certes j’éprouve sur le mode de la légitimation que je suis n’importe qui le propre du beau, c’est bien qu’il ait à plaire à n’importe qui au sujet de la réflexion là où, comme vraie c’est ce qu’a produit un auteur, l’œuvre me sommait de changer ma vie », c’est-à -dire, précisément, de cesser de trahir ma propre singularité – la promesse que je suis depuis toujours sans le savoir. On aperçoit donc la fonction métaphysique du plaisir que l’irréductibilité de la vérité au savoir soit occultée par le rapport à l’objet, en tant que ce rapport se met à valoir pour lui-même – puisque c’est la compréhension avant le compris qui est l’objet originel le plaisir est un sentiment. En quoi nous retrouvons la structure qui rend la douleur intelligible que le sensible soit affecté par le fait même d’être sensible avant de l’être par l’objet. Sauf qu’ici il s’agit non pas de la douleur mais de la souffrance, où en effet le sensible s’est toujours déjà affecté lui-même. Dans le plaisir il s’agit que l’imaginaire pare au non sens comme place du sujet en acte. Le sujet de la compréhension n’est pas ce sujet, puisqu’on n’est sujet que sans le savoir et que l’évidence de l’avoir été, dans les décisions, n’apparaît qu’après coup. Etre consciemment sujet, comme on l’est dans ses choix dont le principe de plaisir est toujours le moteur, c’est être un semblant de sujet qu’on ait paré à l’éventualité que le savoir soit faillé. Disons-le autrement la fonction du plaisir est de parer, pour le sujet, à sa propre impossibilité – qui est son existence même de sujet, par opposition à sa vie de semblant. Car tel est l’enjeu du principe de plaisir », dont on peut dire en ce sens qu’il est l’ordre a priori du monde comme tel qu’il n’y ait pas de vrai !Et le vrai, forcément, il insiste à la compréhension. La résistance de l’objet qui conditionne le plaisir doit donc, pour nous, se penser à l’encontre de l’insistance du vrai dans la vie. C’est pourquoi il convient de rapporter la question du plaisir non pas à celle de la douleur, comme on aurait pu l’imaginer en pointant une opposition triviale, mais bien à celle de la souffrance. La vérité et la finalité qui définit le plaisir s’excluent. Cela ne veut évidemment pas dire qu’il faut éviter le plaisir puisqu’il est le principal des biens, mais que le principe de plaisir » nomme l’exclusivité à la vérité propre. Dire que nos vies sont gouvernées par le principe de plaisir, c’est dire qu’elles sont à chaque fois la vie de n’importe qui ou, si l’on préfère, qu’elles sont sans vérité. Le surcroît comme distinction de l’insistance La douleur insiste parce qu’elle excède l’existence et que c’est justement cet excès, la pureté du rapport qui n’est plus rapport parce qu’il n’y a plus de termes qui se rapporteraient l’un à l’autre la plaque, la main, qui la constitue comme mal elle vaut en quelque sorte pour elle-même, c’est-à -dire pour rien, depuis l’en deçà de l’existence. La condition première du plaisir étant la résistance de l’objet, on parlera de la même insistance, en ce qui le concerne. D’un autre côté, la dynamique du plaisir est qu’il tende à l’hallucination, à ce que l’existence ne compte plus. Eh bien, c’est à partir de cette contradiction qu’il faut penser la réalité du plaisir, qui ne s’estime mais qui s’éprouve et dont la limite serait – non sera – que les choses agréables ne soient plus rien d’autre, dans leur réalité, que des stimulations cérébrales. Identique à sa propre insistance, le plaisir est le réel de cette contradiction. On devine ce qui est en cause ici le fameux surcroît » dont nous parle Aristote en pointant que l’accomplissement de l’action est, en plus, surajoutée pour rien à sa perfection, le plaisir qui couronne ainsi l’effectuation de l’agent comme agent. Tout le monde est d’accord sur cette observation, qui vaut notamment pour le plaisir de travailler alors que la notion de travail est au contraire plutôt celle de la peine. Or on méconnaît habituellement ce qui est impliqué là que le plaisir est paradoxalement exclusif de la finalité ! Car enfin, c’est l’action qui est faite de finalité, et lui, il vient en plus. Pour rien, donc. Le plaisir a pour caractère paradoxal d’échapper à la finalité qui le constitue pourtant. Ainsi la question de la nature du plaisir répond-elle à celle de sa réalité que je viens d’indiquer. Et certes, la nature du plaisir ne saurait s’entendre extérieurement à sa réalité, puisque le plaisir, c’est qu’on éprouve du plaisir…Bref, mon idée est qu’à l’excès de l’existence qui définit la douleur correspond un excès à l’essence pour la plaisir, précisément en tant qu’il n’y a pas d’essence du plaisir sinon comme celle de l’épreuve de l’identité, à travers la retrouvaille dont on a parlé entre une sensibilité secrète de l’objet et une sensibilité méconnue du sujet. Entendons-nous je ne suis pas en train d’imaginer on ne sait quelle hypostase qui, sous le nom d’essence, aurait assez de réalité et une réalité toute métaphysique ! pour être excédée par quelque chose qui, d’être éprouvé et non pas jugé, relève assurément de l’existence. Je parle ici de la résistance de l’objet au sujet, dans et au-delà de la communauté de nature dont le plaisir est la reconnaissance je reconnais comme la nature secrète du gâteau le rapport de sensibilité que j’étais avec moi-même, mais cette reconnaissance est une épreuve et non un jugement, en ce sens que cette nature secrète du gâteau, je ne puis la reconnaître qu’à la méconnaître, puisque c’est bien du gâteau qu’il s’agit, et pas de moi. La résistance du gâteau, qui existe bien en lui-même et n’est en rien comparable à une annexe de mon palais, a ma propre méconnaissance de sa nature secrète » pour répondant. C’est d’être séparé de cette nature qui est pourtant la mienne que je dois l’éprouver et non pas simplement la reconnaître comme je reconnais de loin une personne dans la rue. Le plaisir est une épreuve de la division subjective en même temps qu’il est l’expérience de sa réparation. A propos de l’objet cette épreuvequ’on fait du méconnu en tant que tel est en même temps l’expérience de sa reconnaissance. Tel est donc le secret, qui permet enfin de penser ce surcroît » dont nous avons compris qu’il correspond à l’insistance de la douleur au-de là de chacun des termes du rapport brûlure comme rapport entre un brûlant et un brûlé, alors qu’il n’y a plus de plaque et que la main est un pur lieu. L’épreuve et l’expérience, comme je l’ai dit souvent, sont exclusives l’une de l’autre et j’ai l’habitude de l’indiquer en rappelant que l’épreuve marque alors que l’expérience enrichit. Eh bien dans le plaisir, on ne niera pas qu’on ait quelque chose comme un enrichissement et, contrairement à ce qui se passe dans la douleur, absolument pas une marque si le plaisir marque, c’est qu’il était en même temps, et le plus souvent de manière inconsciente, jouissante on a été subverti de jouir. D’un autre côté, il n’y a de plaisir que par la résistance de l’objet, et donc que par l’épreuve qu’on fait de son altérité. Altérité pure, par conséquent, et expressément réflexive. Kant nous a faire reconnaître la nécessité de maintenir la dimension réflexive du plaisir. J’en déduis que l’épreuve ne concerne absolument pas l’objet, mais – dans la pure réflexion, donc – son altérité. L’objet, lui, on n’en fait pas l’épreuve on en fait l’expérience. Or comme il n’y a pas de réflexion de la nature de l’objet, tout entière mobilisée qu’est la réflexion par l’altérité en tant que telle, autrement dit par la résistance dudit objet, cette expérience qui devrait donner lieu à un savoir ne le fait évidemment pas. Reste donc un enrichissement, qui est le reste réflexif de l’expérience, mais qui n’est pas un savoir, puisqu’il n’y a pas de position pour soi de la nature de l’objet. L’expérience enrichit à cause de sa dimension réflexive, et ici la réflexion ne trouve rien qui la détermine le plaisir ne fait pas connaître. Eh bien je propos de voir dans cet enrichissement pur – qu’on pourrait aussi désigner à travers l’oxymore d’une expérience sans le savoir » la nature propre du plaisir. J’insiste sur l’idée d’oxymore une expérience est une mobilisation de savoir en vue d’un surcroît de savoir. Eh bien je dis que c’est expressément de ce surcroît qu’il s’agit dans l’indication donnée par le Philosophe le surcroît du savoir résultant sur le savoir mobilisé, sauf qu’ici, la résistance de l’objet à tout savoir le plaisir ne se donne pas à penser mais à éprouver non dans le concept mais dans l’existence fait de ce surcroît un pur surcroît. Ce que j’indique donc en parlant d’expérience sans le savoir. Nul ne peut nier que le plaisir, qui n’enseigne rien de la nature des choses, ne soit un bien qu’on ait à s’approprier. Une richesse, donc ce qui reste de l’expérimenté… quand le savoir ne compte pas alors même qu’on est en train de l’identifier à la vérité puisqu’on est dans l’horizon de l’expérience. On ne peut donc suivre entièrement Aristote qui dit que le plaisir vient par surcroît celui-ci n’est pas la modalité de sa survenue le plaisir, qui reste alors impensé, viendrait on ne sait d’où ni pourquoi pour couronner l’action accomplie mais sa nature même la distinction actuelle de l’épreuve et de l’expérience. Dans un vocabulaire différent, je forgerais alors la notion de secondarité de la jouissance ». A mon avis, cette définition serait juste elle indiquerait que la jouissance est originaire et que le plaisir s’entend d’une secondarité conquise sur elle, dans l’exclusivité à la détermination dont elle est littéralement faite et que la réflexion reprendrait alors. Mais elle me semble trop abstraite. Ayant pensé le plaisir à partir de l’insistance propre à la douleur et l’ayant rapporté à la souffrance, je préfère articuler sa définition à la question du savoir, telle qu’elle apparaît dans les paradoxes de la réflexion qui est à la fois épreuve et reconnaissance. Je parle donc de l’écart, dont la subjectivité est forcément faite d’où le principe de plaisir » comme nécessité transcendantale, entre l’épreuve et l’expérience. Voilà . Je pense avoir répondu aux principales questions que posait la notion de plaisir. Nous reviendrons à la souffrance dans les prochaines séances. Je vous remercie de votre attention.
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Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu où tout le monde a tôt ou tard besoin d’aide supplémentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles. Plus tôt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour réussir ce jeu stimulant et notre site Web est là pour vous fournir des CodyCross Action faite de soi-même, sans réflexion réponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le développeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et déroutants. Si vos niveaux diffèrent de ceux ici ou vont dans un ordre aléatoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Arts culinaires Groupe 138 Grille 1SPONTANEE
Celaposé, pour trouver en quoi consiste l’identité personnelle, il faut voir ce qu’emporte le mot de personne.C’est, à ce que je crois, un être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion, et qui se peut consulter soi‑même comme le même, comme une même chose qui pense en différents temps et en différents lieux ; ce qu’il fait uniquement par le sentiment qu
Le mot auto-tromperie fait référence aux phénomènes de mensonges envers nous-mêmes. Il s’agit de l’un des grands pièges de l’esprit. L’auto-tromperie se retrouve dans ces situations où nous essayons de nous convaincre d’une réalité qui est fausse, mais nous le faisons de manière différence entre le mensonge et l’auto-tromperie réside dans le fait que, dans le mensonge, la personne est consciente de ne pas dire la vérité. En revanche, dans l’auto-tromperie, on accepte comme vraie une réalité erronée, mais sans en être d’autres termes, celui/celle qui se trompe lui/elle-même ne se rend pas compte qu’iel est en train de le faire, ou du moins iel ne le réalise pas toujours c’est là que se trouve le pouvoir de l’auto-tromperie. Puisque nous ne nous en rendons pas compte, l’auto-tromperie déploie son pouvoir, d’une façon que nous pourrions qualifier de silencieuse et existe différents types d’auto-tromperie, certains étant plus fréquents que d’autres. Par ailleurs, chacun d’eux a des effets psychologiques différents. Nous allons vous décrire les quatre types d’auto-tromperie les plus fréquents et leurs principaux effets au niveau Auto-tromperie fonctionnelleL’auto-tromperie fonctionnelle s’observe dans des situations au cours desquelles la personne se ment en cherchant à se convaincre que sa décision est correcte. L’exemple le plus connu d’auto-tromperie fonctionnelle est celui de la fable du Renard et des cette fable, le renard caractérisé par son astuce se sent attiré par une succulente grappe de raisins et essaye de l’atteindre en sautant plusieurs fois. Après plusieurs tentatives infructueuses, le renard abandonne et fait face à sa frustration en se mentant. Il se convainc de ne plus vouloir manger de raisins en pensant que la grappe n’était pas suffisamment décrire dans la fable du Renard et des Raisins s’appelle l’auto-tromperie fonctionnelle. Elle a une fonction très claire et c’est pour cela qu’elle porte ce nom l’acte de se mentir est très utile au renard car il évite ainsi de ressentir du mal-être après avoir échoué à satisfaire ses besoins problèmes de l’auto-tromperie fonctionnelleL’auto-tromperie fonctionnelle à court terme est adaptative ; à long terme, en revanche, elle n’est ni positive, ni bénéfique. L’effet psychologique qui en découle est dû au fait que la personne décide de transformer une vérité ne pas être capable d’atteindre un objectif en un mensonge qui la tranquillise cet objectif n’en vaut pas la peine.Selon le psychologue Giorgio Nardone, toute bonne intention, à force d’être répétée, devient négative et contre-productive. En d’autres termes, tout ce qui est fonctionnel et est prolongé à l’excès ou pris à fortes doses, produit l’effet contraire à celui cette façon, la personne qui utilise l’auto-tromperie fonctionnelle ne prend pas de risques et reste dans sa zone de confort de manière constante. Car au lieu de se préparer pour acquérir les capacités nécessaires à l’atteinte de l’objectif qu’elle souhaite, elle continue à se mentir en pensant que ce qu’elle désirait n’a plus autant de valeur ou ne mérite plus qu’on fasse des efforts pour l’atteindre.“Mentir est un jeu de langage qui requiert d’être appris, comme tout autre.”-Ludwig Wittgenstein-2. Donner de la valeur pour croireL’auto-tromperie qu’on appelle “donner de la valeur pour croire” surgit du besoin d’en finir avec la dissonance cognitive. Elle se caractérise par la conviction que si quelque chose nécessite beaucoup d’argent, de temps ou d’efforts, alors nous lui donnons beaucoup plus de valeur qu’une chose pour laquelle nous n’avons pas payé si cher. C’est pour cela, par exemple, que nous donnons plus d’importance au fait d’appartenir à un groupe dans lequel nous avons eu du mal à entrer. Tout autre groupe, en comparaison, n’aurait que peu de des situations où la personne doit faire beaucoup d’efforts pour atteindre un objectif, que cet objectif lui soit important ou non, son attention se concentre d’une manière sélective sur tout ce qui confirme que son objectif a de la valeur. Elle finit donc par croire que son but est important pour justifier tous les efforts fournis. Sinon, la dissonance dont nous parlions au début vient l’auto-tromperie ?Etant donné que, psychologiquement, les êtres humains ne peuvent pas garder très longtemps une contradiction dans leur système cognitif des croyances, des pensées et des idées et leur système comportemental des actions et des comportements, l’auto-tromperie “donner de la valeur pour croire” apparaît comme une manière de résoudre la principal effet psychologique de cette auto-tromperie est que la personne continue à faire des efforts pour atteindre un objectif qui ne correspond pas souvent à son système de principes et de valeurs. C’est une auto-tromperie qui a une date d’expiration car son effet ne dure pas éternellement. À long terme, la personne finit par se rendre compte de cette tromperie et, d’une certaine manière, se sent Auto-tromperie consolanteL’auto-tromperie consolante est l’étoile des auto-tromperies et est fréquemment observée chez les personnes souffrant de jalousie maladive. Le mensonge consolant se retrouve dans des situations où la personne se ment pour faire culpabiliser un agent externe et pour qu’on la exemples d’auto-tromperie consolante seraient de penser que l’on a une phobie parce que “ma mère m’a transmis sa peur des chiens” ou de penser “je suis très jaloux-se parce que mon/ma petit-e ami-e me donne des raisons de l’être”. Il s’agit de pensées que la personne extériorise fréquemment pour trouver de la l’auto-tromperie consolante fournit une protection à l’auto-estime et à l’ego. Elle nous fait croire que rien de ce qui arrive n’est de notre faute et que nous sommes victimes de la situation. D’un côté, il s’agit d’un fait positif car, très souvent, nous ne sommes pas à 100% responsables des circonstances que nous affrontons. Cependant, recourir à des causes du passé et à des facteurs qui nous sont externes nous immobilise face au piège de l’auto-tromperie consolanteLe mensonge consolant nous protège. Le problème d’une protection qui dure trop longtemps est qu’il nous empêche de grandir d’un point de vue psychologique. L’effet psychologique de cette auto-tromperie est de nous empêcher d’affronter les problématiques qui nous font nous sentir mal et de nous confirmer qu’il est impossible de les Mentir aux autres pour se convaincre soi-mêmeL’une des manières les plus subtiles de se tromper soi-même est de mentir aux autres afin de se mentir personnellement. Nous faisons ici référence à ces situations où la personne transmet des histoires, des situations et des perceptions qui sont biaisées. Au début, on est conscient-e de cette petite distorsion de la réalité puis, petit à petit, la personne finit par être absorbée par son récit et son personnage.“Celui qui dit un mensonge ne sait pas quelle lourde tâche il a entamé car il sera obligé d’en inventer vingt de plus pour que le premier soit enfin crédible.”-Alexander Pope-Si ce mécanisme qui consiste à mentir aux autres se répète plusieurs fois, le mensonge se transforme en vérité, même pour celuicelle qui l’a créé. Une possible explication de ce phénomène réside dans le fait que le cerveau s’adapte à la malhonnêteté et que le mensonge est vécu comme une comme si la personne oubliait qu’elle avait construit une fausse vérité. Même devant l’évidence empirique de leur propre mensonge, ces individus continuent à nier la réalité, non pas par manque d’honnêteté, mais à cause de l’effet d’ n’est à l’abri de l’auto-tromperie, il s’agit d’un phénomène psychologique très fréquent et, jusqu’à un certain point, normal. Être libéré-e de tout mensonge requiert une grande réflexion personnelle. Plonger à l’intérieur de notre être, apprendre à connaître nos valeurs, idéaux et désirs est le premier pas pour nous protéger de toute auto-tromperie et pour nous consacrer à des objectifs que nous voulons réellement atteindre.
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Manager, diriger une Ă©quipe, quelle sinĂ©cure ! On observe un dĂ©samour pour la fonction car elle semble pleine d’embĂ»ches, de risques, de peurs de diriger, de perte de crĂ©dibilitĂ©, d’anxiĂ©tĂ© en tout genre, de peur de prendre le pouvoir… Et pourtant, combien de professionnels, experts postulent encore dans tous les MBA ou autres Masters du monde entier, pour venir dĂ©crocher le sĂ©same qui constitue pour elles ou eux la clĂ© pour accĂ©der Ă des postes de managers, dirigeants ? Combien de jeunes aussi rĂŞvent un jour de diriger une Ă©quipe ? Et surtout, toute entreprise a besoin de managers pour fonctionner ! Manager fait peur mais cela reste primordial pour l’organisation, que ce soit manager avec ou sans autoritĂ© formelle. Alors comment l’enseignement supĂ©rieur et les entreprises peuvent-ils faire en sorte de mieux accompagner les futurs managers ? Peter Drucker nous a envoyĂ© un message depuis longtemps Success in the knowledge economy comes to those who know themselves – their strengths, their values, and how they best perform » HBR, 1999. Et encore avant, Mintzberg nous informait sur le fait que L’efficacitĂ© des managers est influencĂ©e de façon significative par leur regard d’introspection sur leur propre travail » p. 50 dans Mintzberg on management Inside our strange world of organizations », 1989. Pourtant, la connaissance de soi n’est pas encore au cĹ“ur des programmes de formation des UniversitĂ©s ni des entreprises. En effet, les formations visent aujourd’hui, en AmĂ©rique du Nord et de plus en plus en Europe, au dĂ©veloppement de compĂ©tences clĂ©s pour devenir manager, sans totalement passer par la phase se connaĂ®tre », qui semble pourtant une condition sine qua non Ă tout dĂ©veloppement. Quelles sont alors les limites que l’on observe aujourd’hui dans les formations au mĂ©tier de manager et quelles sont les pistes que l’on peut proposer pour intĂ©grer les conseils de Drucker et Mintzberg parmi tant d’autres dans les formations au management ? Les limites des formations au management Une des premières limites se situe certainement dans l’aspect normatif des formations qui figent le manager dans un idĂ©al-type. Ensuite, il semble que les formations s’appuient encore trop peu sur des techniques d’accompagnement au dĂ©veloppement de compĂ©tences. Aujourd’hui, nous sommes pourtant dans une phase de transition avec la nouvelle rĂ©flexion qu’apporte l’approche en termes de soft skills. Des formations normatives au bon manager » Quelles que soient les formations au management, on peut dĂ©tecter un aspect normatif, un chemin tout tracer entre le dĂ©part le formĂ© et l’arrivĂ©e une destination préétablie, le bon manager. L’on donne certains attributs au manager combatif, directif, laissant ses Ă©motions Ă la maison, visionnaire, sachant s’entourer, habile politiquement, collaboratif, ayant du tact en communication… le manager parfait ! Faites un petit dĂ©tour par le Net, rechercher les compĂ©tences du manager » et des dizaines de qualificatifs issus de recherches vous permettront de vous rendre compte de l’étendue du modèle. Vous trouverez par exemple le manager-coach, le manager-leader doivent dĂ©velopper une Ă©coute active, le sens des responsabilitĂ©s, la disponibilitĂ©, le dynamisme, la bienveillance, le respect, etc. La littĂ©rature universitaire n’est pas en reste pour proposer les contours du manager-type. On peut observer dans les discours des Ă©tudiantes en management programmes MBA ou Master et mĂŞme Bachelor que cet imaginaire est bel et bien rĂ©el et partagĂ©. C’est un des points majeurs expliquant Ă la fois l’attirance, la peur de devenir manager et l’insatisfaction rĂ©currente des managers en poste l’attirance vers un poste incarnant le pouvoir et les qualitĂ©s humaines ; la peur car le modèle est trop parfait, donc inatteignable ; et aussi l’insatisfaction permanente et les risques psychosociaux qui en dĂ©coulent chez les managers en poste qui se voient toujours Ă©loignĂ©s du modèle. Il y a donc un enjeu pour l’enseignement supĂ©rieur et les entreprises Ă sortir de ce modèle de transmission normatif. Un manque de techniques d’accompagnement au dĂ©veloppement des compĂ©tences Toutes les formations visent au dĂ©veloppement de ces compĂ©tences managĂ©riales mais elles sont encore trop peu dotĂ©es des techniques d’accompagnement de ce dĂ©veloppement. Deux conditions sont importantes en accompagnement une approche expĂ©rientielle qui permet de mettre l’étudiant-e en situation et une approche rĂ©flexive qui permet en amont d’évaluer oĂą se situe le besoin et en aval de mesurer les Ă©volutions dans le dĂ©veloppement. Les universitĂ©s et grandes Ă©coles sont assez fortes sur l’approche expĂ©rientielle et dĂ©veloppent de nombreuses innovations pĂ©dagogiques de type mises en situation, serious games, improvisation, théâtre, etc. Par contre, l’approche rĂ©flexive est encore trop peu intĂ©grĂ©e pour accompagner ce dĂ©veloppement. C’est une dĂ©marche qui accompagne l’étudiante dans le dĂ©veloppement, pas seulement de ses compĂ©tences mais de sa conscience et de son autonomie dans la prise en charge de son dĂ©veloppement personnel et professionnel. Une dĂ©marche assez lourde, qui explique aussi la grande difficultĂ© Ă intĂ©grer une approche rĂ©flexive dans les formations au mĂ©tier de manager. Les soft skills encore des limites mais le dĂ©but d’une transition Progressivement, la communautĂ© universitaire s’est questionnĂ©e sur la difficultĂ© dans la transmission des compĂ©tences clĂ©s du manager car il est clair Ă prĂ©sent qu’elles ne peuvent s’apprendre sur la base d’une approche normative. Ces compĂ©tences sont appelĂ©es aujourd’hui en Europe comme en AmĂ©rique du Nord, les compĂ©tences douces, les soft skills. Introduire la notion de soft skills semble ĂŞtre un premier pas face aux limites constatĂ©es dans les formations actuelles. En effet, l’utilisation de la notion de soft skills permet de la diffĂ©rencier de celle de hard skills compĂ©tences techniques. Cette prise de conscience est importante et constitue le socle vers le changement de paradigme en matière de formation au management. En effet, avec cette nouvelle notion, s’ouvre une rĂ©flexion sur les modalitĂ©s de sa transmission. Cela oblige Ă sortir d’une approche pĂ©dagogique normative pour aller progressivement vers une approche pĂ©dagogique rĂ©flexive. C’est une vĂ©ritable avancĂ©e dans le monde des formations en management, une avancĂ©e qui poussent les UniversitĂ©s et les entreprises Ă innover, Ă chercher des solutions nouvelles pour former et accompagner aux fonctions managĂ©riales. Toutefois, avoir pour objectif de dĂ©velopper des soft skills ne suffit pas et peut mĂŞme renforcer l’approche normative et l’idĂ©al-type du manager… en plus des compĂ©tences vues plus haut, le bon manager aurait 15 compĂ©tences clĂ©s selon Forbes la rĂ©solution de problèmes, la confiance en soi et aux autres, l’intelligence Ă©motionnelle, l’empathie, la communication, la gestion du temps, la gestion du stress, la crĂ©ativitĂ©, l’esprit d’entreprendre, l’audace, la motivation, vision, visualisation, la prĂ©sence, le sens collectif, la curiosité… cette liste ajoute une pression supplĂ©mentaire aux managers. Cela renforce la logique d’idĂ©al inatteignable. La rĂ©flexion sur les soft skills ne rĂ©sout pas tout en soi, mais constitue une transition vers un changement de posture de formation au mĂ©tier de manager. Manager comme je suis. Photo by Ĺ tefan Ĺ tefanÄŤĂk on Unsplash Les pistes pour les formations au management se manager soi-mĂŞme Pour permettre le dĂ©veloppement de ces soft skills, il est donc nĂ©cessaire de dĂ©construire l’approche normative et construire les modalitĂ©s d’une formation intĂ©grant une approche rĂ©flexive. Transformer les croyances pour dĂ©velopper une posture active des Ă©tudiantes Penser des formations sur le dĂ©veloppement de compĂ©tences managĂ©riales suppose de s’arrĂŞter sur des croyances qui limitent le dĂ©veloppement de nouvelles compĂ©tences. Il est alors nĂ©cessaire de passer un temps Ă les identifier pour les transformer. Par exemple, beaucoup de managers pensent encore que le leadership est une compĂ©tence innĂ©e. D’autres misent beaucoup sur l’expĂ©rience on devient manager en manageant »… Edward Celle dans Learning to Learn from Experience 1984 leur rĂ©pondrait Sometimes someone will say they’ve had 25 years of experience, when the truth is they’ve had one year of experience… repeated 24 times. » Une partie des croyances est Ă©galement vĂ©hiculĂ©e par les idĂ©aux-types du managers. Sans en faire un objectif pĂ©dagogique central, il semble pourtant important de prendre conscience de ces croyances. Elles sont limitantes car elles empĂŞchent de manière inconsciente les Ă©tudiantes de jouer un rĂ´le rĂ©ellement actif dans leur formation si je n’ai pas les compĂ©tences, Ă quoi bon ? J’ai 15 ans d’expĂ©rience de management, je sais de quoi je parle. Je n’ai jamais eu de conflit avec mes Ă©quipes, je suis bon ! Travailler sur ces croyances va ĂŞtre une Ă©tape importante pour permettre aux Ă©tudiantes de prendre conscience du rĂ´le actif qu’il doivent jouer dans la formation et de la nĂ©cessitĂ© de s’ouvrir Ă l’apprentissage. Proposer une approche inductive Je dirige comme je suis » Ils prendront d’autant plus consciente de leur rĂ´le dans ce processus formatif que la formation proposera une approche plus inductive. Cela suppose donc de ne pas partir des compĂ©tences clĂ©s visĂ©es pour devenir un bon manager mais d’intĂ©grer le paradigme suivant je dirige comme je suis. En partant de ce principe conducteur, l’on rejoint enfin les propositions de Drucker ou de Mintzberg de dĂ©velopper la connaissance de soi par l’introspection. Il ne s’agit donc plus de viser un modèle, mais de s’arrĂŞter un instant sur soi pour construire son propre modèle de management. De fait, chacune portera un regard singulier sur ses apprentissages et les intĂ©grera Ă sa manière car manager est Ă©troitement liĂ© Ă la personnalitĂ© de chacune. Par exemple, la compĂ©tence communiquer » pourra prendre autant de formes qu’il y a de managers. Les habiletĂ©s politiques nĂ©cessaires au manager seront Ă l’image des capacitĂ©s de chacune Ă crĂ©er des liens, Ă aller chercher de l’information, etc. Chacune va ainsi dĂ©velopper un mode de management très singulier car il ou elle va diriger comme il ou elle est… Les travaux actuels sur le leadership authentique sont des supports intĂ©ressants pour penser ce type de formations. L’idĂ©e Ă©tant de permettre Ă chacune de s’appuyer sur ses forces, valeurs, objectifs, Ă©motions, etc. pour construire son modèle de management. La notion d’authenticitĂ© comporte bien sĂ»r son lot de contraintes comme notamment la volontĂ© de vouloir se dĂ©velopper, d’éviter de justifier ses actions par des arguments naturalistes je suis comme je suis, il faut me prendre tel quel » et donc d’accepter de se regarder avec honnĂŞtetĂ© pour sortir de l’illusion de soi-mĂŞme ». Une approche pĂ©dagogique basĂ©e sur la rĂ©flexivitĂ© L’approche rĂ©flexive semble alors un incontournable ou tout du moins une piste Ă tester davantage. L’objectif de cette approche est d’accompagner les Ă©tudiantses dans une rĂ©flexion sur qui il est, qui elle est et plus spĂ©cifiquement sur l’analyse de ses forces et faiblesses dans l’acte de manager. Pourquoi semble-t-il si clair que se faire des alliĂ©s est la stratĂ©gie Ă suivre mais que ce n’est pas si facile Ă faire pour lui ? Pourquoi les grands principes de communication ne lui sont pas si aisĂ©s Ă appliquer ? Qu’est-ce qui fait qu’elle a du mal Ă Ă©tablir sa crĂ©dibilitĂ©, qu’il ne parvient jamais rĂ©ellement Ă dĂ©lĂ©guer, qu’elle fait du micromanagement, etc. ? La rĂ©flexivitĂ© a un objectif assez simple finalement comprendre de quoi est faite la terre dans laquelle on veut planter. Est-ce qu’elle est suffisamment fertile pour accueillir de nombreux apprentissages ? ou nĂ©cessite-t-elle plus de lumière, ou d’eau pour favoriser de nouvelles pousses ? Cette phase d’auto-diagnostic est une Ă©tape centrale, qui manque notamment dans les approches plus normatives de la formation au management. Accompagner le dĂ©veloppement d’une attitude rĂ©flexive invite donc Ă travailler sur le mindset des Ă©tudiantes. L’idĂ©e est de leur faire prendre conscience que certaines conditions sont nĂ©cessaires au dĂ©veloppement de nouvelles compĂ©tences. Par exemple, apprendre Ă bien communiquer suppose d’avoir conscience de la prĂ©sence plus ou moins forte des phĂ©nomènes de projections dans leur comportement. Leur capacitĂ© Ă dĂ©lĂ©guer si souvent enseignĂ©e sera confrontĂ©e Ă leur capacitĂ© Ă faire confiance, Ă leur besoin de contrĂ´le et plus profondĂ©ment aux croyances qu’ils ont sur les autres. La crĂ©dibilitĂ© auprès de leur Ă©quipe viendra en partie de la croyance qu’ils ont sur leurs propres capacitĂ©s et peut-ĂŞtre aussi sur leur rapport Ă d’autoritĂ©. D’ailleurs cela sera intĂ©ressant de savoir comment s’est construit leur modèle d’autoritĂ© ? Sur la base de modèles de managers du passĂ© ? Et quel types de modèles ? La rĂ©flexivitĂ© en formation suppose donc de partir d’expĂ©riences de travail ou de management passĂ©es et faire de l’analyse de pratique pour faire ressortir des patterns, des situations rĂ©currentes, qui ne demandent qu’à être analysĂ©es pour ĂŞtre transformĂ©es. Des techniques de co-coaching ou de co-dĂ©veloppement peuvent Ă cet Ă©gard ĂŞtre mobilisĂ©es. L’on vise ainsi Ă former des managers responsables responsables de leur Ă©quipe cela va sans dire et surtout responsable d’eux-mĂŞmes. Quelques conseils pour des formations au management Apprendre Ă construire son style personnel. Jonathan Velasquez/Unsplash L’objectif d’un cours au mĂ©tier de manager serait donc de permettre Ă chacune de construire son style personnel de management en s’appuyant sur ses forces propres et en travaillant sur ses faiblesses pour dĂ©velopper de nouvelles compĂ©tences. C’est Ă ce niveau que l’approche normative peut ĂŞtre couplĂ©e Ă l’approche inductive-rĂ©flexive. En effet, les modèles de compĂ©tences managĂ©riales ou de soft skills peuvent ĂŞtre utilisĂ©s, comme cadres thĂ©oriques ou comme guide au service de l’accompagnement – mais Ă cet usage seulement et après la phase d’auto-analyse. Les plus grands programmes de MBA ont intĂ©grĂ© des dĂ©marches pour favoriser la rĂ©flexivitĂ© autant pour devenir managers que pour bien gĂ©rer les transitions professionnelles. La rĂ©flexivitĂ© est ainsi une voie vraiment fertile qui mène Ă se manager soi-mĂŞme pour manager les autres. En rĂ©sumĂ©, voici les pistes que nous avons explorĂ©es pour dĂ©velopper des formations au management inductives-rĂ©flexives Concevoir des situations de formation favorisant l’engagement authentique des Ă©tudiantes dans une dĂ©marche de rĂ©flexion Fournir des cadres conceptuels pour alimenter la rĂ©flexion et encourager leur mobilisation dans le processus rĂ©flexif Stimuler les processus d’analyse, d’autonalyse et d’ analyse croisĂ©e Soutenir les dĂ©marches de jugement Favoriser la rĂ©fĂ©rence Ă l’expĂ©rience individuelle et collective Miser sur le cycle action expĂ©rience, rĂ©flexion, action Encourager une rĂ©flexion sur les dimensions profondes de l’action croyances, valeurs, conceptions, identitĂ©, enjeux, etc. De nombreux auteurs ont sensibilisĂ© et dĂ©montrĂ© l’importance de la rĂ©flexivitĂ© dans le dĂ©veloppement de compĂ©tences managĂ©riales et soft skills. Mintzberg, Drucker bien sĂ»r, mais aussi Hill et Lineback Management begins with you – who you are as a person… Each day people examine your every word and action to uncover your intentions and motives. They want to know whether they can trust you ». p. 33 in Hill, L. A., & Lineback, K., 2011. Being the Boss The Three Imperatives for Becoming a Great Leader. Harvard Business Press. Il ne reste plus qu’à se donner encore plus les moyens d’accompagner le management de soi Ă l’UniversitĂ© et en entreprise. Cela suppose aussi une rĂ©flexion sur l’évolution du mĂ©tier d’enseignant dans ce type de formation…
OHWyoF. krsfoa021c.pages.dev/351krsfoa021c.pages.dev/119krsfoa021c.pages.dev/215krsfoa021c.pages.dev/130krsfoa021c.pages.dev/100krsfoa021c.pages.dev/391krsfoa021c.pages.dev/170krsfoa021c.pages.dev/174krsfoa021c.pages.dev/306
action faite de soi meme sans reflexion