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Pourquoi parler d’illusion fiscale ? Lorsqu’un individu dĂ©finit un phĂ©nomĂšne comme une illusion c’est qu’il perçoit ce phĂ©nomĂšne autrement que la plupart des individus auxquels il s’adresse, sinon il ne parlerait pas d’illusion mais de rĂ©alitĂ©. Le terme de fiscal, quant Ă  lui, ne se conçoit qu’en rĂ©fĂ©rence Ă  l’État, car lui seul prĂ©lĂšve obligatoirement, si nĂ©cessaire en faisant usage de la coercition physique. C’est pourquoi le concept d’illusion fiscale devrait ĂȘtre au cƓur de l’enseignement Ă©conomique, le rĂŽle principal de l’économiste Ă©tant justement de dĂ©masquer les illusions. Nous nous proposons ici – entre autres choses – de dĂ©crire les mĂ©canismes crĂ©ateurs d’illusions, mais il est nĂ©cessaire auparavant de revenir sur la façon dont on perçoit l’ l’illusion fiscale provient en premier lieu d’une dĂ©finition erronĂ©e ou fallacieuse de l’État. Chez une majoritĂ© d’économistes qui entretient une vision angĂ©lique de l’État, les interventions publiques sont habituellement justifiĂ©es par l’existence de prĂ©tendues dĂ©faillances du marchĂ© » Des crises conjoncturelles qu’il faudrait attĂ©nuer on parle alors de la fonction de stabilisation » de l’ distribution des revenus primaires inĂ©galitaire qu’il faut corriger » ; c’est la fonction dite de redistribution » de l’ externalitĂ©s non prises en compte par les agents Ă©conomiques la pollution et autres biens publics », dont la production par les mĂ©canismes de marchĂ© serait sous-optimale » on trouve encore dans des vieux manuels d’économie politique l’exemple des Ă©missions de radio et de tĂ©lĂ©vision. Des biens dits _tutĂ©laires » respectivement nocifs dont la consommation est interdite – drogue ou au contraire bons dont la consommation est obligatoire – Ă©ducation on parle alors de la fonction d’allocation de l’État ». Mais ces explications invoquĂ©es pour dĂ©finir ces biens publics » ignorent la nature mĂȘme du bien Ă©conomique elles reviennent toutes Ă  dire que l’État » saurait mieux que nous ce que nous voulons rĂ©ellement. Or, la vĂ©ritĂ© est qu’il ne le sait pas car la seule maniĂšre de le savoir consisterait Ă  observer comment nous agissons volontairement. La notion de bien est par essence individuelle seul un individu est capable de choisir et seul l’individu classe ses satisfactions sur une Ă©chelle de valeur qui lui est propre. Il n’existe pas d’échelle de valeur collective. D’ailleurs, si la notion de bien collectif Ă©tait dĂ©finissable pourquoi forcer des individus qui ne le souhaitent pas Ă  consommer et Ă  financer de tels biens » ? La seule possibilitĂ© pour une personne de se servir du bien d’autrui pour amĂ©liorer sa satisfaction tout en respectant la propriĂ©tĂ© d’autrui est de passer par l’échange sur un marchĂ© libre. En supprimant le marchĂ© par l’instauration d’un monopole rĂ©glementaire ou d’un impĂŽt, l’État supprime du mĂȘme coup le mĂ©canisme de rĂ©vĂ©lation des prĂ©fĂ©rences ainsi que le mode de financement souhaitĂ© par les individus. C’est ainsi que l’État, curieusement, gĂ©nĂšre des externalitĂ©s » alors mĂȘme qu’il prĂ©tendait y apporter un remĂšde par son intervention. Il paraĂźt donc indispensable de garder en tĂȘte ces Ă©lĂ©ments qui nous indiquent Ă  quel niveau l’illusion fiscale prend sa source. Tout l’art de l’illusion fiscale va dĂšs lors consister Ă  faire croire aux individus que l’usage potentiel de la violence par les hommes d’État produit des rĂ©sultats meilleurs que ceux de l’échange libre et consenti, et Ă  empĂȘcher les victimes de la coercition Ă©tatique de se soustraire ou d’échapper Ă  la contrainte. Une premiĂšre illusion idĂ©ologique le contrat social Pour dĂ©blayer le terrain sur lequel nous allons construire notre analyse, notons encore que le contrat social », qui serait le fondement de nos sociĂ©tĂ©s modernes, porte mal son nom puisqu’il ne saurait ĂȘtre assimilĂ© Ă  un contrat. Un contrat est toujours un Ă©change consenti de deux biens ou services prĂ©sents ou futurs entre deux individus. A l’opposĂ©, les citoyens au nom desquels les gouvernants s’expriment ne se font pas connaĂźtre individuellement et n’assument pas personnellement la responsabilitĂ© de leurs actes. Au contraire, ils dĂ©signent en secret certains d’entre eux pour user de la contrainte publique en leur nom, tandis qu’eux-mĂȘmes restent cachĂ©s. On ne peut consentir Ă  un contrat avec de parfaits inconnus, pas plus qu’on ne peut donner le nom de contrat social Ă  l’obĂ©issance des citoyens Ă  un groupe d’hommes armĂ©s appelĂ© gouvernement. Cette notion de contrat social est une pure abstraction. Le dĂ©bat sur l’illusion monĂ©taire la forme la plus complexe de l’illusion fiscale Avant d’aborder l’objet de notre propos – l’illusion fiscale Ă  proprement parler – il n’est pas inutile non plus de se reporter Ă  celui, plus connu, d’illusion monĂ©taire. Ce concept a Ă©tĂ© identifiĂ© au moins depuis Adam Smith 1776. Nous sommes victimes de l’illusion monĂ©taire Ă  chaque fois que nous partons du principe qu’un accroissement du montant de monnaie en notre possession se traduit nĂ©cessairement par un accroissement de notre pouvoir d’ grand nombre d’individus ont Ă©tĂ© victimes de cette illusion depuis que les gouvernements sont parvenus Ă  monopoliser l’émission de monnaie, oubliant que la seule vraie richesse est celle que l’on produit et consomme alimentation, habillement, logement, moyens de transports et de communication. GrĂące Ă  ce monopole d’émission, les gouvernementspeuvent, Ă  travers l’inflation qui a pour origine principale la politique monĂ©taire expansionniste de la Banque centrale, prĂ©lever une portion du pouvoir d’achat des individus sans leur peut pour cette raison ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un impĂŽt et donc ĂȘtre elle aussi l’occasion d’une forme d’illusion fiscale. Ainsi que le souligne Pascal Salin dans L’arbitraire fiscal 
 la monnaie est un pouvoir d’achat indiffĂ©renciĂ© », c’est-Ă -dire qu’elle rend d’autant plus de services qu’elle est plus apte Ă  permettre Ă  ses dĂ©tenteurs de se procurer un certain pouvoir d’achat en tout temps, en tout lieu, et sous forme de n’importe quel bien.[
] Cette monnaie est d’autant plus apte Ă  remplir ce rĂŽle qu’elle permet de maintenir stable ce pouvoir d’achat [
] Or l’inflation reprĂ©sente une dĂ©tĂ©rioration de ce rĂŽle puisqu’elle se dĂ©finit comme l’augmentation du prix des marchandises en termes de monnaie [
] Les politiques d’inflation sont donc la nĂ©gation mĂȘme du rĂŽle de la monnaie puisque celle-ci est utile dans la mesure seulement oĂč elle constitue un pouvoir d’achat en attente et puisque l’inflation diminue le pouvoir d’achat des encaisses monĂ©taires existantes. C’est pourquoi toutes les pseudo-thĂ©ories et toutes les pratiques qui considĂšrent les politiques d’inflation avec indulgence ou la recommandent mĂȘme comme stimulant nĂ©cessaire Ă  l’activitĂ© Ă©conomique sont Ă  rejeter sans examen [
]. L’inflation impose donc un transfert de ressources des utilisateurs de monnaie vers ses producteurs. C’est ce transfert qui constitue l’impĂŽt d’inflation[1]. » Lorsque les hommes politiques essayent, soi-disant, de lutter contre l’inflation, ils se gardent bien de prĂ©senter celle-ci comme un impĂŽt et prĂ©fĂšrent rejeter la faute sur les coĂ»ts » qui augmentent le prix de certains biens comme le choc pĂ©trolier 
 Mais la rĂ©alitĂ© est que l’inflation est le plus souvent la rĂ©sultante de la crĂ©ation de faux droits monĂ©taires » ; crĂ©ation qui conduit Ă  une succession de krachs boursiers avec leurs effets collatĂ©raux dĂ©pressions, rĂ©cessions. De tels Ă©pisodes apparaissent de façon rĂ©currente depuis que les hommes de l’État ont monopolisĂ© la crĂ©ation monĂ©taire. Que nos gouvernements persistent aujourd’hui encore Ă  y recourir prouve, si cela Ă©tait encore nĂ©cessaire, l’ampleur de l’illusion monĂ©taire » mais aussi la mesure de l’illusion fiscale qu’y si attache. L’origine du concept d’illusion fiscale Au 19Ăšme siĂšcle, David Ricardo pose la base de ce que nous dĂ©nommons illusion fiscale Ă  l’occasion d’une comparaison entre le financement par l’endettement public et par l’impĂŽt. Plus prĂ©cisĂ©ment, Ricardo prĂ©sente son argument au chapitre 17 de ses Principles of Political Economy and Taxation[2], paru en 1821. Reprenons l’exemple qu’il utilise en l’actualisant le gouvernement dĂ©cide d’une rĂ©duction de 50% des impĂŽts pour cette annĂ©e. Un mĂ©nage qui payait jusque-lĂ  3000 euros d’impĂŽts se retrouve donc avec 1500 euros de revenu supplĂ©mentaire. Mais, Ă  dĂ©penses gouvernementales identiques, l’État devra financer cette rĂ©duction d’impĂŽts par un emprunt. Cet emprunt consiste en des obligations arrivant Ă  Ă©chĂ©ance dans un an et rapportant un taux d’intĂ©rĂȘt rĂ©el monĂ©taire de 5%. Au bout d’un an, l’État devra rembourser capital et intĂ©rĂȘt. Il devra donc lever un impĂŽt l’annĂ©e suivante Ă©quivalent au montant de l’emprunt et des intĂ©rĂȘts versĂ©s. Si le mĂ©nage anticipe correctement que les dĂ©penses du gouvernement n’ont pas diminuĂ© d’un montant Ă©quivalent Ă  celui de la rĂ©duction d’impĂŽts, il sait que l’an prochain le gouvernement lĂšvera un impĂŽt pour payer les emprunts ! Il conserve donc les 1500 euros de la rĂ©duction d’impĂŽts, les place sur le marchĂ© des fonds prĂȘtables – il peut par exemple acheter les obligations Ă©mises par l’État -, et reçoit un an plus tard 1 575 € qui correspondront trĂšs exactement au supplĂ©ment d’impĂŽts dĂ» cette annĂ©e-lĂ . Cet exemple simple illustre le principe connu aujourd’hui sous le nom d’équivalence de Ricardo Des individus rationnels comprennent qu’une rĂ©duction d’impĂŽt financĂ©e par des emprunts est Ă©quivalente Ă  plus d’impĂŽts dans le futur. Ils annulent donc l’impact attendu de cette rĂ©duction d’impĂŽt sur la consommation prĂ©sente en Ă©pargnant la somme correspondante et en la capitalisant en prĂ©vision des hausses futures d’impĂŽt. L’analyse de Ricardo qui envisage un monde sans aucune illusion fiscale a Ă©tĂ© reformulĂ©e par Barro en 1974. Dans le modĂšle construit par ce dernier, en cas de relance budgĂ©taire financĂ©e par dĂ©ficit, les agents Ă©conomiques rationnels anticipent la probabilitĂ© d’une hausse d’impĂŽts futurs et augmentent leur Ă©pargne pour s’y prĂ©parer, ce qui diminue les effets du multiplicateur keynĂ©sien traditionnel[3]. En substituant la dette publique Ă  l’impĂŽt le gouvernement ne modifierait donc pas la valeur actuarielle des impĂŽts futurs et, de ce fait, le revenu permanent des mĂ©nages. Les individus ne seraient donc pas victimes de l’illusion fiscale puisqu’ils anticiperaient la hausse des impĂŽts futurs. Il importe toutefois de souligner que ce thĂ©orĂšme d’équivalence prĂȘte une rationalitĂ© trĂšs forte aux mĂ©nages et sans doute surestime largement la perception qu’ont les individus des obligations futures impliquĂ©es par le stock de dette existant aujourd’hui. Nous y reviendrons. Et que se passe-t-il lorsque les contribuables ne se rendent pas compte que la dĂ©pense actuelle se payera plus tard par des impĂŽts plus Ă©levĂ©s ; s’ils croient que l’État est plus gĂ©nĂ©reux » ou moins prĂ©dateur » qu’il ne l’est rĂ©ellement ? Les hommes politiques pourront en profiter Ă  leurs dĂ©pens. C’est le premier exemple d’illusion fiscale automatique que recense la thĂ©orie Ă©conomique l’illusion fiscale par la spoliation diffĂ©rĂ©e. Dans la continuitĂ© des rĂ©flexions de Ricardo, John Stuart Mill 1848[4] va lui aussi s’intĂ©resser aux dĂ©penses de l’État et Ă  l’impĂŽt, et il sera le premier Ă  souligner que l’impĂŽt direct est plus simple et plus clair pour le contribuable et qu’une mauvaise apprĂ©ciation de l’impĂŽt peut conduire Ă  des dĂ©penses publiques non voulues. Pour lui, la structure de la fiscalitĂ© directe ou indirecte influence la nature et l’importance des dĂ©penses publiques il y aurait sous-estimation du fardeau fiscal dĂšs lors que la fiscalitĂ© serait plutĂŽt indirecte que directe, affectant par lĂ  mĂȘme les choix politiques des citoyens contribuables. On retrouve la mĂȘme idĂ©e chez FrĂ©dĂ©ric Bastiat 1848[5] lorsque ce dernier distingue, en partant de l’histoire de la vitre brisĂ©e, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas » ; car l’illusion fiscale provient du fait qu’on ne tient pas compte de l’origine de l’argent public », ni du fait que les privilĂšges nĂ©s de la rĂ©glementation, des monopoles et de la fiscalitĂ© sont forcĂ©ment octroyĂ©s aux dĂ©pens de quelqu’un. Au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle, un Ă©conomiste italien, Amilcare Puviani[6], dĂ©veloppera une prĂ©sentation systĂ©matique de l’action fiscale de l’État[7]. Il tente de rĂ©soudre le problĂšme posĂ©, dit-on, par Colbert Comment plumer l’oie, de maniĂšre Ă  obtenir le plus grand nombre possible de plumes tout en entendant le moins possible de cris ». Selon lui, plusieurs procĂ©dĂ©s permettent Ă  un gouvernement de rĂ©aliser cet objectif Utiliser des taxes et impĂŽts indirects de prĂ©fĂ©rence aux impĂŽts directs, trop directement des monopoles d’État pour gĂ©nĂ©rer des revenus pour le TrĂ©sor public. Les monopoles d’État, malgrĂ© leur inefficacitĂ© lĂ©gendaire, permettent quand mĂȘme aux hommes au pouvoir de taxer indirectement la population en gonflant artificiellement le prix des produits et services fournis. Le poids mort Ă©conomique rĂ©sultant de l’inefficacitĂ© de ces sociĂ©tĂ©s est totalement invisible mais les dividendes versĂ©s au gouvernement sont, eux, largement publicisĂ©s. Ces monopoles servent Ă©galement Ă  privilĂ©gier des catĂ©gories d’employĂ©s, leur statut public servant de prĂ©texte au versement de subventions pour des missions de service public » inventĂ©es a la dette publique pour financer les dĂ©penses de l’État. Un gouvernement qui dĂ©sire financer un grand projet ou un dĂ©ficit opĂ©rationnel peut soit accumuler des surplus ou emprunter. Comme il est politiquement plus rentable de distribuer les surplus budgĂ©taires Ă  des fins Ă©lectoralistes, rares sont les gouvernements qui accumulent des les taxes et les impĂŽts sous forme de paiements pĂ©riodiques relativement croire Ă  la population que les consĂ©quences seront dĂ©sastreuses si les revenus du gouvernement ne sont pas augmentĂ©s. En faisant croire Ă  la population que la pĂ©rennitĂ© des systĂšmes de santĂ© et de l’éducation serait en pĂ©ril, les citoyens se retrouvent Ă  supplier le gouvernement de ne pas baisser les des courants populaires pour imposer de nouveaux impĂŽts et de temporaire l’introduction de nouveaux impĂŽts et de nouvelles les transferts d’actif. Habituellement le transfert d’actif est reliĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement heureux qui amĂšne le contribuable Ă  minimiser l’aspect nĂ©gatif d’une le systĂšme fiscal et budgĂ©taire suffisamment complexe pour que personne, Ă  part quelques experts, ne puisse s’y retrouver. Aujourd’hui, tous les systĂšmes fiscaux mettent en Ɠuvre Ă  divers degrĂ©s les procĂ©dĂ©s dĂ©crits par Puviani. En matiĂšre de fiscalitĂ©, le but premier des politiciens est bien de crĂ©er l’illusion que les impĂŽts et les taxes des contribuables sont moindres que la rĂ©alitĂ©. En mĂȘme temps, ils s’efforcent aussi de crĂ©er l’illusion que les avantages obtenus par la population seraient plus grands que la rĂ©alitĂ©. Ainsi, il est possible pour le gouvernement d’imposer une fiscalitĂ© massive sans pour autant soulever l’opposition de la population. Telle est la vĂ©ritable nature des politiques de redistribution des revenus et des positions sociales de l’État. Plus rĂ©cemment des auteurs comme Baumol 1990[8], Becker 1983[9] ou encore Tullock 1967[10] ont dĂ©veloppĂ© des analyses originales de l’illusion fiscale Ă  travers les Ăąges, mĂȘme s’ils ne se rĂ©fĂšrent pas explicitement Ă  celle-ci. Ils ont constatĂ© en particulier que dans le cadre de la libertĂ© d’entreprendre il y a deux façons de devenir riche. La premiĂšre est de dĂ©velopper une entreprise honnĂȘtement, en jouant le jeu du marchĂ©, en s’efforçant de satisfaire ses clients
 Mais la mise en Ɠuvre de cette stratĂ©gie est difficile et ses rĂ©sultats alĂ©atoires. Certains prĂ©fĂšreront une stratĂ©gie gagnante Ă  coup sĂ»r. Pour cela ils vont tenter de s’acoquiner » avec l’État et de faire voter des lois leur assurant des rentes de situation confortables, aux frais du contribuable. Ainsi les entrepreneurs vont se faire concurrence pour s’accaparer des rentes qui Ă©manent des diffĂ©rentes formes d’interventions publiques. Cette course aux faveurs, ou recherche de rentes, est un jeu Ă  somme nulle, voire nĂ©gative puisque les ressources utilisĂ©es Ă  ces fins ne gĂ©nĂšrent pas de richesse et ne constituent qu’un gaspillage de ressources visant Ă  opĂ©rer un transfert de richesses existantes entre diffĂ©rents groupes ou entre diffĂ©rents agents Ă©conomiques. Ces analyses lĂšvent le voile sur les pseudo-profits et les pseudo-investissements qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des Ă©lĂ©ments constitutifs de l’illusion fiscale. Cependant leurs auteurs ne citent jamais le phĂ©nomĂšne d’illusion fiscale et paraissent mĂȘme en ĂȘtre victime puisqu’ils oublient de mentionner que les actes publics sont toujours fondĂ©s en dernier ressort sur l’irresponsabilitĂ© institutionnelle premiĂšre source d’illusion fiscale d’oĂč l’intĂ©rĂȘt de dĂ©velopper une thĂ©orie de l’illusion fiscale. Pourquoi une thĂ©orie de l’illusion fiscale ? Si les thĂ©oriciens de l’économie publique partent souvent du postulat que la structure fiscale ne fait que reflĂ©ter la demande de biens publics » par les contribuables, la thĂ©orie de l’illusion fiscale » va s’attacher pour sa part Ă  montrer pourquoi et comment la redistribution par le canal politique trompe systĂ©matiquement aussi bien ses artisans et ses bĂ©nĂ©ficiaires supposĂ©s que leurs victimes dĂ©signĂ©es. L’appareil fiscal et rĂ©glementaire engendre chez le contribuable une fausse conscience » qui consiste Ă  sous-estimer pour certains, et surestimer pour d’autres, ses charges et ses rentes, ce qui affecte Ă  son tour les dĂ©cisions publiques par l’intermĂ©diaire d’un dĂ©bat systĂ©matiquement faussĂ©. Pour avancer correctement dans ces problĂ©matiques il faudra distinguer deux dimensions de l’illusion fiscale l’une idĂ©ologique et l’autre mĂ©canique. Dans un premier temps il faut en effet se demander Ă  quel titre ceux qui pensent profiter de la redistribution politique auraient le droit » de disposer ainsi de la propriĂ©tĂ© d’autrui. Il faut aussi tenter de savoir Ă  quoi auraient effectivement consenti » les victimes. Ce type de question relĂšve de l’illusion idĂ©ologique pure et donc du traitement que la philosophie politique rĂ©serve au prĂ©tendu contrat » social censĂ© rationaliser tout cela. Le second type de questionnement porte sur la mĂ©connaissance de l’incidence rĂ©elle des impĂŽts et des subventions par ignorance des lois de l’économie. C’est un type particulier d’illusion fiscale qui consiste Ă  se tromper sur la destination effective des taxes et des subventions. Par exemple, bien que la TVA soit supportĂ©e en partie par les entreprises et que les subventions Ă  la culture se retrouvent pour une large part dans les poches des artistes cĂ©lĂšbres, la plupart des individus pensent que c’est le consommateur qui paie intĂ©gralement la TVA et que les subventions Ă  la culture profitent au plus grand nombre. Sans doute cette mĂ©connaissance de l’incidence fiscale, qui fait que la majoritĂ© de l’électorat pense qu’ elle ne paie pas d’impĂŽts_», doit beaucoup aux agissements de l’État qui suit mĂ©ticuleusement les prĂ©ceptes de Puviani. Pour reprendre les expressions de FrĂ©dĂ©ric Bastiat, l’État s’y entend pour monter en Ă©pingle la Main Douce », celle qui donne, tout en dissimulant soigneusement la Main Rude », celle qui prend et doit forcĂ©ment prendre plus que la Main Douce » qui donne. Que l’étatisme ait pu se dĂ©velopper dans les proportions que nous connaissons aujourd’hui, alors mĂȘme que nous devrions savoir que c’est notre propre argent que nous recevons de l’État, sans aucun profit pour personne le citoyen se trouvant simplement dĂ©pouillĂ© du droit de disposer librement de la moitiĂ© de son revenu, constitue en soi une illustration historique massive du phĂ©nomĂšne d’illusion fiscale. Quel raisonnement Ă©conomique peut expliquer l’illusion fiscale ? Tout acte Ă©conomique est un acte rationnel rĂ©alisĂ© intentionnellement dans le but de satisfaire des besoins, des dĂ©sirs, des impulsions. Les fins et les objectifs poursuivis sont individuels et reflĂštent les prĂ©fĂ©rences inter-temporelles du dĂ©cideur. Sa dĂ©cision se base Ă©galement sur le coĂ»t d’opportunitĂ© du choix envisagĂ© tel que ce coĂ»t est perçu par le dĂ©cideur c’est la valeur du second choix auquel il renonce, dans une situation individuelle donnĂ©e et dans un environnement informationnel donnĂ©. C’est pourquoi un individu ne peut pas choisir Ă  la place d’un autre ; tout simplement parce qu’il ne dispose pas de l’ensemble de ces donnĂ©es propres Ă  chaque individu. DĂšs lors que celui qui choisit ne porte pas les consĂ©quences de son choix la nature de la dĂ©cision changera et le systĂšme d’information gĂ©nĂ©rĂ© habituellement par des choix rationnels et individuels sera dĂ©truit. Or ce systĂšme d’information[11] est au cƓur d’un processus de coopĂ©ration libre et intentionnel qui permet Ă  tous les individus d’amĂ©liorer en permanence leur situation. Parce qu’elle nĂ©glige les perceptions individuelles des coĂ»ts et des avantages inhĂ©rents Ă  chaque choix – perceptions qui sont en temps ordinaires synthĂ©tisĂ©es par les prix de marchĂ© -, l’intervention de l’État va fausser systĂ©matiquement l’intĂ©rĂȘt que les gens ont Ă  s’informer dans un sens ou dans l’autre et donner naissance Ă  une illusion fiscale. Une chaĂźne d’erreurs va en effet s’ensuivre dĂšs lors que l’État devient dĂ©cideur La confusion entre un acte de spoliation lĂ©gale et un acte mĂ©connaissance des lois de l’incidence fiscale comme dans le cas de la TVA.Et, finalement, le fait que toute richesse dĂ©tournĂ©e de son usage responsable, c’est-Ă -dire individuel, tend Ă  ĂȘtre dĂ©truite par le processus fiscal et rĂ©glementaire de l’État si ce n’est que parce que elles seront allouĂ©es sur la base d’une fausse perception de la rĂ©alitĂ©. L’État peut tenter de pallier ce manque d’informations en Ă©valuant au prix du marchĂ© » les enjeux de la dĂ©cision publique pour les bĂ©nĂ©ficiaires, pour les victimes et pour lui-mĂȘme. C’est ce que systĂ©matise la comptabilitĂ© nationale » et que traque – parce qu’elle y voit une grave erreur – la thĂ©orie de l’illusion fiscale qui utilise Ă  son Ă©gard l’expression de sophisme comptable ». L’erreur consiste Ă  se donner pour indicateurs de la valeur et du coĂ»t d’une action des prix qui n’ont rien Ă  voir avec la dĂ©cision envisagĂ©e, soit que ces prix se soient formĂ©s bien avant, dans d’autres circonstances, sur les marchĂ©s, soit, dans le cas qui nous occupe, que ces prix ne reflĂštent pas les vrais coĂ»ts et avantages des dĂ©cisions puisque ces dĂ©cisions sont prises dans un cadre institutionnel oĂč ce ne sont pas les rĂ©elles perceptions des individus qui inspirent les dĂ©cisions. Le comble du sophisme comptable consiste naturellement Ă  supposer qu’un systĂšme de planification centralisĂ©e, oĂč les prix auraient disparu, pourrait procĂ©der Ă  des comparaisons de valeur et de coĂ»t. Rappeler que ce n’est pas possible Ă©tait le message principal de Ludwig von Mises et Friedrich Hayek. C’est aussi le tĂ©moignage de cet homme d’affaire qui, de retour d’URSS, rapportait que les planificateurs soviĂ©tiques n’ont jamais Ă©laborĂ© leurs fameux Plans » qu’en se fondant sur les prix des catalogues occidentaux. C’est parce qu’elle dĂ©connecte nĂ©cessairement – par manque d’information – la prise de dĂ©cision des coĂ»ts et avantages rĂ©els de cette dĂ©cision que la dĂ©cision publique est irresponsable. Et c’est cette irresponsabilitĂ© politique ou institutionnelle qui engendre l’illusion fiscale lorsque le dĂ©cideur public l’homme politique ou le haut fonctionnaire dispose du bien d’autrui sans son consentement, la violence destructrice apparaĂźt et avec elle la destruction d’information. L’interventionnisme de l’État permet Ă  des individus qui n’en subiront pas les consĂ©quences de dĂ©cider Ă  la place des gens qui de ce fait en sont rĂ©duits Ă  la passivitĂ©, incapables de prendre en compte les coĂ»ts et les avantages d’une dĂ©cision sur laquelle ils n’ont pas de prise. Ils ne peuvent tout-au-plus que rechercher les moyens de s’y adapter. Il en rĂ©sulte une double destruction d’information, qui est le produit inĂ©luctable de l’irresponsabilitĂ©, elle-mĂȘme produit de l’étatisme. Ces problĂšmes inhĂ©rents Ă  l’interventionnisme n’ont pas Ă©chappĂ© Ă  l’attention d’économistes perspicaces qui ne connaĂźt les quatre maniĂšres de dĂ©penser de l’argent selon Milton Friedman 1980[12] ? DĂ©penser son propre argent pour soi-mĂȘme ; dĂ©penser son propre argent pour les autres ; dĂ©penser pour soi-mĂȘme l’argent des autres ; dĂ©penser pour les autres l’argent des autres ! De mĂȘme que la prĂ©fĂ©rence dĂ©montrĂ©e le choix effectif et l’échange libre sur un marchĂ© permettent de maximiser le bien-ĂȘtre de l’ensemble des individus, de mĂȘme tout Ă©change forcĂ© ou frauduleux dĂ©tĂ©riore la situation des individus Ă©voluant dans une sociĂ©tĂ© de marchĂ© entravĂ©e. La responsabilitĂ© comme rĂšgle gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e n’existe plus et les droits de propriĂ©tĂ© sont bafouĂ©s. Il paraĂźt donc nĂ©cessaire de dĂ©finir ce concept d’illusion fiscale comme un Ă©cart entre la rĂ©alitĂ© d’un acte politique nĂ©cessairement violent » et le discours qui accompagne cet acte souvent trompeur et rassurant. Afin de mesurer l’ampleur de cet Ă©cart il est intĂ©ressant de dĂ©crire plus prĂ©cisĂ©ment l’un des procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale. Nous prendrons ici celui du dĂ©ficit public. Le dĂ©ficit public un procĂ©dĂ© d’illusion fiscale On a vu, avec les travaux de Ricardo, que des agents Ă©conomiques correctement informĂ©s sur le dĂ©ficit public le percevraient immĂ©diatement, et Ă  juste titre, comme un impĂŽt qu’il faut actualiser. Cependant, tout le monde n’est pas aussi bien informĂ©, et on peut penser que les hommes de l’État comptent bien sur cette ignorance et mĂȘme chercheront Ă  l’entretenir. De fait, en ne prĂ©levant que plus tard par l’impĂŽt l’argent qu’il dĂ©pense aujourd’hui, l’État contribue Ă  fausser la perception des contribuables. C’est pourquoi l’endettement public mĂ©rite ce qualificatif de spoliation diffĂ©rĂ©e. Ce procĂ©dĂ© pratique d’illusion fiscale fut le premier Ă  ĂȘtre reconnu historiquement ; c’est le plus dĂ©libĂ©rĂ©, le mieux compris par les Ă©conomistes voire par les politiques qui y ont recours ; celui-lĂ  mĂȘme qui a donnĂ© naissance Ă  l’expression d’illusion fiscale et auquel certains auteurs assimilent encore exclusivement celle-ci. Les gens qui se laissent prendre Ă  ce tour de passe-passe peuvent alors croire en un État qui donne plus qu’il ne prend, c’est-Ă -dire, en un État distributeur de richesses gratuites », un État corne-d’abondance ou, comme le disait Ludwig von Mises, Ă  l’État PĂšre-NoĂ«l. Ce procĂ©dĂ© peut tromper mĂȘme les statisticiens, soi-disant experts de l’impĂŽt et des dĂ©penses publiques, si ceux-ci Ă©valuent l’ingĂ©rence de l’État dans l’économie Ă  l’aune des impĂŽts qu’il prĂ©lĂšve. En effet, lorsque les gouvernements achĂštent, lorsqu’ils distribuent, ils interviennent » tout autant dans l’économie que lorsqu’ils prĂ©lĂšvent obligatoirement c’est donc Ă  l’aulne des dĂ©penses de l’État, et non pas seulement Ă  celui des recettes fiscales, qu’il faudrait mesurer ces ingĂ©rences. Le jeu de l’État est d’autant plus pervers – car crĂ©ateur d’illusion – que les hommes politiques au pouvoir espĂšrent se soustraire aux contraintes Ă©lectorales en distribuant de l’argent aujourd’hui avec l’idĂ©e que ce sera aux futurs Ă©lus d’organiser le remboursement en prĂ©levant alors les impĂŽts sur des Ă©lecteurs qui ne sont peut-ĂȘtre mĂȘme pas nĂ©s aujourd’hui. Ce ne sont donc pas leurs Ă©lecteurs d’aujourd’hui mais les Ă©lecteurs Ă  venir qu’ils vouent Ă  l’imposition sans que ces derniers ne puissent seulement participer au simulacre de consentement mis en scĂšne par les institutions supposĂ©es dĂ©mocratiques ». Les hommes de la classe au pouvoir font un large usage de ce procĂ©dĂ©. Ils ne le font pas seulement en empruntant de l’argent pour le dĂ©penser tout de suite, c’est-Ă -dire en choisissant le dĂ©ficit budgĂ©taire comblĂ© par l’emprunt ; ils le font aussi, depuis la fin du 20Ăšme siĂšcle, en s’engageant au titre de la retraite par rĂ©partition. LĂ  encore, il s’agit pour l’État de prĂ©senter faussement la rĂ©alitĂ© des comptes publics, puisque les engagements pris au titre des retraites par rĂ©partition ne sont pas comptabilisĂ©s comme une dette qui devra faire l’objet d’un impĂŽt futur. Le comptable objectera peut-ĂȘtre que, en tant que promesses d’argent prĂ©levĂ© sur d’autres, les droits » Ă  la retraite par rĂ©partition n’ont pas la consistance juridique d’un endettement[13]. Ce qui donne d’ailleurs la possibilitĂ© aux technocrates de la SĂ©curitĂ© sociale d’altĂ©rer Ă  leur guise ces prĂ©tendus engagements ». Relevons tout de mĂȘme que si un homme d’affaire quelconque venait Ă  proposer des conditions similaires Ă  celle que la retraite par rĂ©partition impose Ă  ses assujettis, il irait directement en prison pour escroquerie ! Puisqu’il n’y a mĂȘme pas de comptabilitĂ© honnĂȘte des engagements de l’État, et que celui-ci peut toujours violer les rĂšgles de type constitutionnel qui feraient obstacle Ă  l’accroissement illimitĂ© des promesses Ă©tatiques d’argent prĂ©levĂ© dans l’avenir – comme on a pu amplement et amĂšrement le constater avec le Pacte de stabilitĂ© » autrefois supposĂ© contraignant » du TraitĂ© de Maastricht -, il n’y a plus que les marchĂ©s financiers qui puissent – et seulement au moment oĂč ils commencent Ă  douter que ces promesses puissent ĂȘtre tenues – attirer l’attention sur le fait que l’endettement Ă©tatique n’est qu’un impĂŽt diffĂ©rĂ©, et qu’il consiste Ă  consommer l’épargne actuelle. On peut Ă  cette occasion remarquer que les deux types de procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale, le procĂ©dĂ© idĂ©ologique et le procĂ©dĂ© mĂ©canique, se renforcent ici mutuellement. La technique de la spoliation diffĂ©rĂ©e s’accompagne aujourd’hui d’une rationalisation qui laisse entendre que l’épargne serait une fuite » dans le circuit de la dĂ©pense. Dans la rĂ©alitĂ©, bien entendu, les entreprises, comme les consommateurs, passent leur temps Ă  faire des achats ce sont elles, par exemple, qui achĂštent le travail des salariĂ©s, et elles le paient avec de l’argent Ă©pargné  L’épargne est donc investie et permet les emplois d’aujourd’hui et de demain ; consommer l’épargne a pour effet de rĂ©duire les perspectives d’embauche et de rĂ©munĂ©ration de ceux qui veulent travailler. Exalter la consommation comme moyen de relancer l’économie » est donc un mensonge, bien pratique pour ceux qui veulent continuer Ă  pratiquer la technique de la spoliation diffĂ©rĂ©e. La spoliation diffĂ©rĂ©e n’est qu’un des procĂ©dĂ©s de l’illusion fiscale et on pourrait en identifier bien d’autres. Les thĂ©oriciens des choix publics ont insistĂ©, par exemple, sur la logique de l’action collective les avantages tirĂ©s d’une dĂ©cision publique sont souvent concentrĂ©s sur un petit nombre d’individus alors que les coĂ»ts sont largement rĂ©partis sur une large population qui de ce fait ne verra pas l’intĂ©rĂȘt qu’il y aurait Ă  se mobiliser contre tel ou tel privilĂšge, alors que dans le mĂȘme temps les privilĂ©giĂ©s potentiels s’activent. Certes, des institutions dĂ©mocratiques pourraient combattre cette tendance – on pense Ă  nos voisins suisses et au referendum obligatoire pour tout accroissement des charges publiques –, mais comment faire pour les mettre en place sachant la prĂ©pondĂ©rance des intĂ©rĂȘts qui s’y opposeraient ? Autre exemple d’illusion fiscale l’absence de concurrence pour les services monopolisĂ©s par l’État qui cache aux citoyens la mauvaise affaire que sont pour eux les services publics » qui leurs sont fournis ; c’est la Censure du Monopole. Mais il y en a bien d’autres
 Pour une dĂ©finition rĂ©aliste de l’illusion fiscale Finalement, tout comme l’a proposĂ© l’économiste François Guillaumat, notre propos consiste Ă  dĂ©montrer que l’illusion fiscale est l’écart cachĂ© entre le coĂ»t et les bĂ©nĂ©fices d’une action Ă©tatique ; qu’une politique de redistribution gaspille presque autant d’argent que l’impĂŽt lui-mĂȘme et que cette loi Ă©conomique est valable quelle que soit la qualitĂ© de la gestion de l’État. En effet, lorsque des citoyens investissent » leur temps, souvent en vain, pour tenter de profiter d’un pactole de l’État, pendant ce temps ils ne produisent pas des vraies richesses. Ces pseudo-investissements de temps passĂ© sont donc un gaspillage qui tend Ă  augmenter jusqu’à atteindre le montant du pactole Ă  distribuer. L’illusion fiscale masque, travestit chaque action de l’État spoliateur. La TVA, l’impĂŽt le plus efficace, est indolore, presque invisible. L’interdiction de concurrencer les services Ă©tatiques crĂ©e une fausse raretĂ© de l’assurance-santĂ©, de la sĂ©curitĂ©, des transports, de la monnaie, de la Justice, de l’enseignement. L’absence de concurrence cache ainsi aux citoyens le coĂ»t rĂ©el des services publics » qui leurs sont fournis. L’illusion fiscale donne ainsi Ă  penser que certains biens fournis par l’État sont gratuits ce qui est l’autre face du miroir. Nous sommes donc victimes d’illusion fiscale lorsque nous croyons que l’action de l’État rapporte plus d’avantages, ou moins d’inconvĂ©nients, qu’elle ne le fait en rĂ©alitĂ© ; que l’on tire des avantages nets des politiques Ă©tatiques, qu’en dĂ©finitive on prĂ©fĂšre marginalement ces avantages nets lĂ©gaux aux avantages nets que l’on tirerait d’un vĂ©ritable Ă©tat de droit, c’est-Ă -dire, un État oĂč la propriĂ©tĂ© privĂ©e, la responsabilitĂ© personnelle et la libertĂ© de contacter seraient respectĂ©es. Car il n’y a rĂ©pĂ©tons-le que deux moyens pour se procurer des richesses les produire ou les prĂ©lever par l’impĂŽt[14]. La troisiĂšme catĂ©gorie, la redistribution » sur laquelle les hommes de l’État prĂ©tendent justifier leur interventionnisme, n’existe tout simplement pas. Les prĂ©tentions des hommes de l’État Ă  allouer les ressources de maniĂšre efficace, Ă  les rĂ©partir de maniĂšre juste et Ă  en stabiliser la circulation n’ont tout simplement pas de sens », comme le souligne le professeur Salin dans L’arbitraire fiscal. L’influence des cascades informationnelles et la manipulation des croyances Il est possible d’influencer l’opinion publique en crĂ©ant des cascades informationnelles[15]. Si celles-ci peuvent avoir un effet bĂ©nĂ©fique lorsqu’elles ne sont pas fondĂ©es sur des informations erronĂ©es, dans le cas contraire elles contribuent Ă  une violation des droits individuels. La manipulation de l’opinion publique par les activistes des groupes de pression implique un usage intensif de figures de rhĂ©torique[16], des biais dans la perception que les individus ont des risques, de diffusion de fausses informations dans le seul but d’enclencher une cascade qui va modifier l’opinion publique en faveur de la rĂ©glementation et non pas dans le but d’éclairer le public sur les vĂ©ritables risques encourus. Cette manipulation des croyances met alors en pĂ©ril la dĂ©mocratie politique contemporaine dĂ©jĂ  si sensible Ă  l’opinion majoritaire. Enfin, outre les procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale et de formation des croyances, il faut souligner que certaines Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur le consentement Ă  l’impĂŽt – en gĂ©nĂ©ral pour justifier l’impĂŽt – ne reflĂštent pas la rĂ©alitĂ© puisqu’aucune correction n’est apportĂ©e dans ces Ă©tudes pour prendre en compte le biais liĂ© Ă  l’illusion fiscale. Le consentement Ă  l’impĂŽt est pour une large part un leurre qui, comme le leurre de la loi, fait dĂ©sirer quelque chose qui n’est en fait qu’une violation de votre droit Ă  jouir des biens et services que vous avez produits. La recherche de rentes et l’illusion fiscale L’évolution du concept d’illusion fiscale Ă  travers les Ăąges nous a amenĂ© Ă  utiliser le terme de recherche de rente » pour dĂ©crire l’éventail des mesures de nature politique subventions, gratuitĂ© de service, exemptions fiscales, rĂ©glementation qui constituent une barriĂšre Ă  l’entrĂ©e du marchĂ©. Dans tous les cas il s’agit d’avantages accordĂ©s par voie politique qui ne pourraient ĂȘtre obtenus sur un marchĂ© libre. La rĂ©ussite d’un groupe Ă  obtenir, par cette voie, un avantage qui lui serait inaccessible par le marchĂ©, invite d’autres personnes Ă  se constituer Ă  leur tour en groupe chasseur de rentes. La concurrence politique supplante alors la concurrence Ă©conomique. Ce changement d’incitations n’est pas neutre. L’incitation Ă  l’innovation est moindre dans l’ordre politique. Les acteurs politiciens n’assument pas personnellement les suites de leurs dĂ©cisions et les sommes engagĂ©es dans la recherche de rentes » constituent une pure perte. Finalement, l’activitĂ© de recherche de rentes » fait partie de l’illusion fiscale puisqu’elle incite les individus Ă  se spĂ©cialiser dans des activitĂ©s improductives destinĂ©es Ă  obtenir des faveurs, et non dans des activitĂ©s productives destinĂ©es Ă  servir les besoins des consommateurs. Conclusion Se servir du concept de l’illusion fiscale pour assainir les structures dĂ©mocratiques Maintenant que les procĂ©dĂ©s de l’illusion fiscale ont Ă©tĂ© dĂ©masquĂ©s et analysĂ©s on pourra s’en servir pour dĂ©finir les rĂ©formes institutionnelles qui permettront, en rĂ©tablissant le lien entre l’action et ses consĂ©quences dans l’esprit de ceux qui agissent, de procĂ©der au dĂ©sillusionnement fiscal » des citoyens, quel qu’ait Ă©tĂ© leur statut dans la sociĂ©tĂ© Ă©tatisĂ©e. Comme le montrait dĂšs 2007 le calcul d’un indicateur d’illusion fiscale, on peut, Ă  la suite de l’étude Towards a Fiscal Illusion Index »[17], dĂ©finir les bonnes rĂšgles de gouvernance d’un État et attaquer les procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale. Ceci n’est pas un vƓu pieux puisque l’illusion fiscale a diminuĂ© entre 1960 et 2006, comme le montrait le calcul de l’indice d’illusion fiscale rĂ©alisĂ©e par le professeur Mourao. LĂ  oĂč la transparence et l’irrĂ©prochabilitĂ© du fonctionnement de l’ État sont garantis et lĂ  oĂč l’État se borne Ă  garantir l’appropriation, l’usage et la transmission des biens et ressources rares, l’illusion fiscale disparaĂźt. [1] Salin P., L’arbitraire fiscal. Paris Robert Laffont, 1985. LibertĂ©s 2000. [2] Ricardo D., Des principes de l’économie politique et de l’impĂŽt. Paris Flammarion, 1981. [3] Buchanan J., “Barro on the Ricardian Equivalence Theorem,” Journal of Political Economy. Avril 1976, vol 84, n°2. p. 337-342. [4] Mill Principes d’économie politique. Paris Guillaumin, 1873 ; Wagner, “Revenue Structure, Fiscal Illusion, and Budgetary Choice,” Public Choice. 1976, vol. 25, p. 45-61; Tyran et Sausgruber R., “Testing the Mill Hypothesis of Fiscal Illusion,” Public Choice, 2005, issue 1, 39-68. [5] Bastiat F., Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas choix de sophismes et de pamphlets Ă©conomiques. Paris Romillat, 1994. [6] Puviani A., Teoria della illusione nelle netrate publiche. Perugia 1897 et Puviani A., Teoria della illusione Finanziaria. Palermo 1903. [7] Lorsque James Buchanan Ă©crit Public Finance in Democratic Process Fiscal Institutions and Individual Choice, peu d’économistes s’étaient penchĂ©s sĂ©rieusement sur l’analyse de l’illusion fiscale en gĂ©nĂ©ral ; la seule Ă©tude systĂ©matique que celui-ci pouvait citer Ă©tait justement celle de Puviani. Voir, Public Finance in Democratic Process Fiscal Institutions and Individual Choice, Indianapolis, IN Liberty Fund Inc. 1967, [8] Baumol “Entrepreneurship Productive, Unproductive and Destructive,” Journal of Political Economy. University of Chicago Press, Octobre 1990, vol. 98, n° 5, part 1, p. 893-921. [9] Becker G., “A Theory of Competition Among Pressure Groups for Political Influence,” Journal of Political Economy. University of Chicago Press, AoĂ»t 1983, vol. 98, n°3, p. 371-400. [10] Tullock G., “The Welfare Costs of Tariffs, Monopolies, and Theft,” Western Economic Journal. 1967, vol 5, p. 224-232. Tullock G., The rent-seeking society – The selected works of Gordon Tullock. Indianapolis Liberty Fund, 2005. Vol. 5. [11] Ce sont les prix et les pertes et profits relatifs issus de la confrontation des offres et des demandes des individus et groupes d’individus pour l’ensemble des biens et services existants et Ă  venir. [12] Friedman M., Free to Choose. Thomson learning, 1990. [13] Il faut savoir qu’un endettement authentique est fondĂ© sur un acte de prĂȘt et qu’un individu Ă  accepter de reporter une consommation prĂ©sente pour une consommation future. Un crĂ©dit authentique est toujours basĂ© sur une Ă©pargne correspondante. Le crĂ©dit créé sans contrepartie d’épargne n’est pas un crĂ©dit c’est une illusion monĂ©taire, qui ne persiste que par les procĂ©dĂ©s de la spoliation indirecte et de la censure du monopole. [14] Salin P., LibĂ©ralisme. Paris Odile Jacob, 2000. [15] Lemmenicier B., Les cascades d’opinion ou la formation des croyances et le politiquement correct dans l’information sur les comportements Ă  risque », Journal des Ă©conomistes et des Ă©tudes humaines, DĂ©cembre 2001, vol. 11, n°4. [16] Guillaumat F., Le renard dans le poulailler » in De l’ancienne Ă  la nouvelle Ă©conomie. Aix-en-Provence Librairie de l’UniversitĂ©, 1987, [
] Pour fausser leur raisonnement, les idĂ©ologues du socialisme ont dĂ» surprendre leur bonne foi. Pour ce faire le procĂ©dĂ© est millĂ©naire c’est la perversion du langage. La plupart des gens se servent des mots sans connaĂźtre leur dĂ©finition prĂ©cise – quand ils en ont une -, et ceux qui comprennent la fonction des concepts sont encore moins nombreux. Il est alors possible d’invoquer des abstractions sans rapport avec la rĂ©alitĂ©, littĂ©ralement indĂ©finissables, des sortes d’anti-concepts qui, au lieu d’économiser la pensĂ©e et de la rendre plus claire, comme le font la plupart des concepts valides, la rendent au contraire impossible en engendrant la confusion
 » [17] Cf. Mourao P., Towards a Fiscal Illusion Index [en ligne]. Minho Gualtar Department of Economics & NIPE NĂșcleo de Investigação em PolĂ­ticas EconĂłmicas University of Minho Gualtar, 2007. Disponible Ă  Cesite vous propose une aide scolaire en philosophie. Ce site s'adresse aux Ă©lĂšves de Seconde, PremiĂšre et Terminale. Ce site s'adresse aux Ă©lĂšves de Seconde, PremiĂšre et Terminale. RĂ©sultats pour "l+art+est+il+une+illusion" illusionner s' illusionner s' [illyzjɔne] to delude sur qch about sth Dictionnaire Français-Anglais. 2013. Look at other dictionaries illusionner — [ illyzjɔne ] v. tr. ‱ 1801 ; de illusion ♩ Rare SĂ©duire ou tromper par l effet d une illusion. ⇒ Ă©blouir. Des bourgeois qu on veut illusionner » Gautier. ♱ Cour. S ILLUSIONNER v. pron. 1822 Se faire des illusions. ⇒ s 
 EncyclopĂ©die Universelle illusionner — il lu zio nĂ© v. a. NĂ©ologisme. Causer des illusions ; faire illusion. S illusionner, v. rĂ©fl. Se faire des illusions. ÉTYMOLOGIE Illusion. Ce nĂ©ologisme est acceptable ; illusionner est formĂ© comme affectionner 
 Dictionnaire de la Langue Française d'Émile LittrĂ© ILLUSIONNER S’ — v. pron. Se faire une illusion 
 Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition 1935 illusionner — S vp. , se faire des illusions s ilujonĂą, C. => pardnĂą ; s fĂ©re d ilujon 001 ; s montĂą l borichon 001 
 Dictionnaire Français-Savoyard s'illusionner — ● s illusionner verbe pronominal Se faire des illusions, se tromper sur quelque chose, quelqu un ; s abuser Tu t illusionnes sur tes possibilitĂ©s. ● s illusionner difficultĂ©s verbe pronominal Orthographe Avec deux n. De mĂȘme pour les autres
 
 EncyclopĂ©die Universelle illusionnisme — [ illyzjɔnism ] n. m. ‱ 1892; h. 1845; de illusionner ♩ Art de crĂ©er l illusion par des tours de prestidigitation, des artifices, des trucages. ● illusionnisme nom masculin Art de tromper le regard du spectateur par dextĂ©ritĂ© manuelle ou Ă  l
 
 EncyclopĂ©die Universelle ILLUSION — ILLUSI MĂ©taphoriquement dĂ©rivĂ© de la rĂ©duction psychologique des enchantements magiques et des dĂ©couvertes de l’optique gĂ©omĂ©trique, couronnant, avec Kant, la critique relativiste de l’optimisme leibnizien, le concept moderne d’illusion a conquis 
 EncyclopĂ©die Universelle bercer — [ bɛrse ] v. tr. ‱ bercier 1220; de berz → ber 1 ♩ Balancer dans un berceau. ♱ Par anal. Balancer, agiter doucement, comme dans un berceau. Bercer un enfant dans ses bras. Un canot bercĂ© par les vagues. 2 ♩ Fig. Être bercĂ© par 
 EncyclopĂ©die Universelle dĂ©sillusionner — [ dezillyzjɔne ] v. tr. ‱ 1828 p. p.; de dĂ©s et illusionner ♩ Faire perdre une illusion Ă  qqn. ⇒ dĂ©cevoir, dĂ©sappointer. Il a Ă©tĂ© bien dĂ©sillusionnĂ©. ⊗ CONTR. Illusionner. ● dĂ©sillusionner verbe transitif Faire cesser les
 
 EncyclopĂ©die Universelle iluziona — ILUZIONÁ, iluzionez, vb. I. refl. ßi tranz. Rar A ßi face iluzii; a se amăgi. [pr. zi o ] – Din fr. illusionner. Trimis de gall, Sursa DEX 98 ï»ż ILUZIONÁ vb. v. ademeni, amăgi, ĂźncĂąnta, Ăźn ßela, minĆŁi, momi, păcăli, prosti,
 
 Dicționar RomĂąn leurrer — [ lɶre ] v. tr. ‱ 1373; loirier 1220; de leurre 1 ♩ Faire revenir le faucon en lui prĂ©sentant le leurre. 2 ♩ 1609 Fig. et cour. Attirer qqn par des apparences sĂ©duisantes, des espĂ©rances vaines. ⇒ bercer, bluffer, duper 
 EncyclopĂ©die Universelle

Unefiche de lecture spĂ©cialement conçue pour le numĂ©rique, pour tout savoir sur L'Art et l'illusion d'Ernst Hans Gombrich Chaque fiche de lecture prĂ©sente une Ɠuvre clĂ© de la littĂ©rature ou de la pensĂ©e. Cette prĂ©sentation est couplĂ©e avec un article de synthĂšse sur l’auteur de l’Ɠuvre. A propos de l’Encyclopaedia Universalis :

L’art entre illusion et realite S’il est une idee qui semble aller de soi aujourd’hui, c’est bien que l’idee que l’art est un moyen d’evasion. Elle va tellement de soi, que la plupart d’entre nous ne faisons meme plus la difference entre les productions de la societe de consommation qui ont pour vocation le divertissement et les creations artistiques qui impliquent, de la part de leur createur, comme de la part de l’amateur d’art, un veritable investissement, voire une vraie voyons dans l’art une sorte de moyen de nous procurer des extases colorees, des extases musicales dont la seule fonction serait de faire oublier cette realite terne, brutale dans laquelle nous vivons. L’amour de l’art et l’eloge de la fuite un seul et meme combat ! Cependant, c’est oublier les efforts surhumains deployes par l’art pour denoncer, depasser, elever, transfigurer la realite elle-meme. C’est aussi oublier une constante, souvent retenue dans l’opinion, selon laquelle l’art veritable, c’est celui qui est sense faire passer un message », etre un art engage », ce qui contredit completement l’hypothese quoi bon chercher a se battre contre l’ignominie du monde, contre la betise de notre societe avec de la toile, des chansons, de la musique, des images, si le but de l’art est seulement la fuite eperdue ? La question de fond est donc de savoir quel rapport l’art entretient avec la realite, si il est dans son essence de la delaisser, si il est de son essence de chercher a la montrer sous un autre jour, ou si peut-etre, l’art cherche a agrandir notre perception du reel. L’art nous detourne-t-il de la realite ? A. Dimensions et degres de realite Cette question est piegee si nous ne prenons pas garde de preciser le concept flou de realite ». Si nous ne le faisons pas, nous allons nous egarer sans plus avoir en vue ce dont il est question ici. 1 Partons de l’opinion commune. Le plus souvent, la realite » est un mot qui est employe dans l’attitude naturelle pour designer l’ordre des faits et l’ordre des choses en tant qu’il est separe de moi, qu’il existe en soi, qu’il est independant de moi et surtout qu’il s’impose massivement a moi. L’attitude naturelle est spontanement chosique, et comme elle pense la realite a partir du concept de chose, elle la voit d’abord comme materielle. Je dis que la table est reelle, parce que je me cogne dedans. Je me rends au bureau et je dois retourner dans ce lieu plutot gris, affronter ce chef de service raleur, l’ambiance execrable du travail. C’est ma realite » de tous les jours. texte Il y a moi et les autres, moi et ma femme, ma belle-mere, mon patron, mon chef d’equipe, ma belle ? ur et ce cousin casse-pieds toujours la pour emprunter quelque chose sans jamais le rendre ! Ma realite quotidienne, c’est ce monde de conflits permanent, cet ennui, cette grisaille, avec parfois quelques bons moments, une sorte de repit dans la lutte quotidienne. Ma realite, c’est l’angoisse de parvenir a boucler mes fins de mois, de recevoir encore des factures imprevues, c’est d’apprehender la situation de mon fils, de ma fille en etudiants, c’est de m’inquieter pour leur avenir. C’est l’agression que je subis tous les jours a travers les evenements de l’actualite qui ne fait que confirmer le sentiment que je suis bien dans un monde de lutte, de separation, de rivalite, de violence, dans un monde qui est reel par la difficulte d’y vivre, par l’effroi permanent que l’on y eprouve. Cette realite est tres humaine, et cette representation de la realite est tellement conflictuelle, violente, cruelle, que le sens commun adjoint souvent au mot realite un qualificatif la dure realite du monde! Nous allons donner un nom a cette realite, nous l’appellerons realite empirique, ce qui souligne qu’elle est posee au niveau de la sensation, mais surtout a travers une d’opposition brutale entre le sujet et l’objet, entre moi est le choses contre lesquelles je bute, entre moi et les personnes contre lesquelles je bute aussi, contre tout ce qui est dans l’ordre de ces evenements qu’il faut affronter, et devant lesquels je dois finalement m’incliner. Il y a un implicite dans la representation de la realite dans l’attitude naturelle. Que voulez-vous mon bon monsieur, c’est comme ca ! C’est la realite et on n’y peut rien ». On ne fait que subir cette realite. La realite, c’est oppressant par nature. Elle est terne, monotone, abrutissante, souvent absurde, mais c’est comme ca, il faut s’incliner. Ce defaitisme, on le sent deja tres present chez l’eleve qui apprehende d’entrer sur le monde du travail au lycee, on est un peu protege, mais une fois qu’on en sort, c’est la dure loi de la realite ! La loi de la jungle, la lutte pour la vie. Alors, il faut s’armer et etre pret a combattre ! Il est sous-entendu que la realite, telle que nous la pensons dans l’attitude naturelle, tient dans une formule, la vie est une lutte. Comme si seuls les plus fort pouvaient s’en tirer, tandis que les plus faibles devaient etre broyes. Le mot meme de realite, prononce dans l’opinion n’a pas du tout de connotation positive, c’est plutot un constat accablant. Il implique aussi une conception du sens de la vie qui est d’un impayable conformisme a en croire tous ces gens qui se disent realistes », tout ce qui compte, c’est de s’integrer » a la societe, de mettre en place chacun comme une brique dans un mur like a brick in the wall, Pink Floyd ! . Les implications de cette representation de la realite sur la valeur attribuee a l’art sont tres claires. A partir du moment ou on pense la realite de cette facon, on est oblige de trouver une porte de sortie pour evacuer le malaise et la difficulte a exister dans cette realite. Il faudra donc justifier la fuite et l’art nous donnera une jolie porte de sortie, qui plus est, une porte de sortie socialement admissible. De la a voir dans l’art seulement une sorte de vengeance et de compensation contre la realite, il n’y a qu’un pas qui sera vite franchi. Cependant, avant d’examiner ces consequences, il nous faut examiner le fondement de cette representation. La realite empirique n’existe pas toute seule. Ce n’est pas une idee innee » que celle de la realite empirique. Elle est constituee de l’interieur par la conscience. Elle est pensee, choisie, voulue, elle est aussi l’effet d’un conditionnement social. Cela nous l’oublions trop souvent. Nous pensons que la realite va de soi. Comme si l’ensemble des choses qui ont une existence objective, l’ensemble de tout ce qui peut faire l’objet d’une constatation ne faisait jamais intervenir notre propre subjectivite. Mais a y regarder de pres, chose », existence objective », constatation », tout cela n’existe que dans la conscience que j’en prends. texte Et comment ? En entrant dans la vigilance. Je m’eveille le matin, je chasse les brumes du reve, je me dis quand c’etait desagreable, ouf, ce n’etait qu’un reve ! » Je reprends pieds dans ce que j’appelle la realite » en revenant a l’etat de veille. Je dis que la chaise au pied du lit est reelle », parce que je ne reve pas. Mon chien peut la faire tomber, mon petit frere peut la deplacer. A l’etat de veille, les choses n’apparaissent pas et ne disparaissent pas toutes seules. Elles sont plantees la, et je dois en tenir compte. Une chose, ce n’est pas une simple image. Cependant, ce que j’oublie, c’est que la subjectivite est encore la dans l’etat de veille, justement dans la maniere dont j’apprehende le reel. La chaise est reelle pour Jacques, comme moi, car il est lui aussi dans la veille, parce qu’il peut y avoir entre nous un consensus d’experience pour la decrire. L’objectivite des choses, des faits, des evenements est fondee sur l’intersubjectivite. Elle suppose des observateurs humains, une experience humaine, un systeme nerveux humain. Un peuple d’abeille n’aurait pas du tout la meme definition de la realite que la notre. L’abeille n’est pas sensible aux memes couleurs que nous. Mais le peuple d’abeilles pourrait avoir, comme pour nous, une definition de la realite a partir du consensus d’experience des abeilles. Ce que nous appelons reel est le resultat d’un consensus present dans la conscience collective. C’est ce consensus que l’on appelle notre realite. Au Moyen-Age, en Occident, il paraissait realiste de penser que la Terre etait plate, que les moustiques pouvaient apparaitre par generation spontanee dans l’eau croupie. Dans les temps modernes, il est realiste d’admettre que la terre est ronde, de penser qu’il n’y a pas de generation spontanee d’organismes. Ce que nous appelons reel est determine par le savoir admis et les paradigmes recus. Ce que nous appelons la science est fondee sur l’approche objective de la connaissance. De la science, nous attendons la confirmation de la realite de tel ou tel phenomene ou de son irrealite. Quand je dis que ma chaise est reelle, j’attends une confirmation objective de la part de la theorie scientifique. Bon, cela marche, on me dit qu’elle est faite de molecules qui ont des proprietes objectives. Mais le savoir que la science nous donne est aussi relatif. Il depend d’un consensus passe entre les membres de la communaute des savants et ce consensus est historique. De plus, il n’est meme pas evident que ce que le sens commun tient comme reel, le scientifique le tienne aussi pour reel. Du point de vue qui est le mien a l’etat de veille, la chaise est dure, solide, resistante. Mais au niveau le plus subtil de la matiere, ce n’est que du vide en mouvement, un champ, qui ne fait qu’apparaitre dur et solide du point de vue de l’etat de veille de l’observateur. Or cette realite » dont parle la science est aussi incertaine. On ne saura jamais definitivement ce qu’elle est. Bref, cette realite » des gens soi-disant realistes », elle est bien trop petite pour etre la Realite ! Pour rendre justice a la realite, je ne peux pas seulement compter sur la representation objective. Il est par contre indispensable de considerer toute la complexite de l’experience subjective. Et si notre perception habituelle dans la vigilance etait bornee ? Tronquee ? Appauvrie ? texte Et si notre vision etriquee de la realite venait de la ? Et si la realite etait de part en part subjective ? Que se passerait-il si notre perception etait completement changee ? Que se passerait-il si la coupure drastique entre sujet/objet prenait fin ? Si notre perception etait bien plus eveillee qu’elle n’est ? Notre conception de la realite ne pourrait-elle pas alors etre completement modifiee ? Et puis, juste une idee est-ce que, par hasard, changer notre perception du reel, est-ce que ce n’est pas ce qu’au fond l’art recherche ? B. L’art et l’eloge de la fuite Pour l’instant, laissons libre cours a l’opinion commune. L’art, dit-on, est a meme de nous procurer des moyens d’evasion. Il l’est d’autant plus que nous avons fait de la realite une prison, ce qui suppose necessairement des moyens d’evasion. . 1 Pour echapper a une realite bien trop decevante, on se tourne donc vers une representation qui releve du fantasme. C’est un peu comme si, par le biais de l’art, nous cherchions a reintroduire le monde du reve dans l’etat de veille. D’ou l’idee que l’art est la pour transporter le spectateur dans un autre monde, un monde qui n’est pas le monde reel, mais un monde irreel, tisse par le desir. Le cinema est en ce sens le prototype postmoderne de l’art comme eloge de la fuite. Dans la salle obscure, le spectateur se coupe de la realite, il laisse les soucis, les angoisses, la lutte continuelle de sa vie quotidienne pour se donner l’extase d’un reve eveille. Les images qui defilent sur l’ecran, ces images qui nous emportent dans une courte hallucination, nous tirent dans un monde autre que le monde reel avec toutes ses miseres. Voir la delicieuse Julia Roberts dans Pretty woman dans sa condition de prostituee metamorphosee en femme du monde au bras d’un playboy richissime, c’est grisant. C’est un conte de fees, cela fait rever, rever celui ou celle qui se retrouve seul le soir, qui a du mal a se regarder dans le miroir et dont la vie est desesperement miserable et sans amour. C’est une douce ivresse et une evasion. Un roman peut jouer le meme role, inviter l’imagination du lecteur dans un autre monde, ou tout est plus juste, plus sense, un monde ou la cruaute est abolie, ou la noblesse du c? ur est recompensee. Ce que l’on trouve rarement dans le monde reel. On en dira autant du ravissement procure par la musique, de ces extases qui font que le temps d’un concert, on se sent transporte dans un autre monde, reconcilie avec toutes choses ; avant que la trivialite reprenne le dessus, que la concierge vous injurie pour avoir laisse la poubelle sur le palier, avant que l’on constate que la baignoire a une fuite et qu’il est impossible d’obtenir le plombier ! Bref, avant que la realite nous rattrape !! avec le poids de ses soucis, des ses urgences, et le tourbillon de ses luttes permanentes. Et quand la vie reelle est insupportable, on peut decider d’aller camper a demeure dans l’irreel passer sa vie au cinema, s’enfermer dans les livres, hanter les salles de concert. Il y a des auteurs qui ont mis cela en pratique pour en faire une regle de vie fondee sur l’eloge de la fuite. Kundera titre l’un de ses romans La Vie est ailleurs. Arthur Miller se donnait comme regle de vie la fuite devant la realite dans la recherche des formes du plaisir. C’est un lieu commun de la postmodernite nous avons besoin de rever et ce besoin trouve sa realisation dans l’art. Le titre du livre de G. Bachelard L’art de rever est un manifeste de notre temps. Nous n’avons aucun mal a regarder l’art comme une evasion toute notre culture de la consommation nous y encourage en permanence, elle qui exalte les fuites exotiques, les extases psychedeliques, les evasions romantiques, les sublimes delires de la science-fiction
 contre la laideur grise de la realite dans laquelle nous vivons d’ordinaire. Nous avons besoin d’un au-dela de la vie pour nous faire oublier la vie. Mais fuir la realite, n’est-ce pas la le signe d’un profond malaise installe au c? ur de la vie ? Cette representation de l’art n’a-t-elle pas un caractere nevrotique ? Le besoin de fuir la realite dans l’art n’est-il pas le symptome d’une sorte de maladie de la vie ? Les theses de Nietzsche sont sur ce point assez radicales. Dans un monde domine par la representation objective de la science, dans un monde ou la verite devient accablante, dans un monde ou le nihilisme montre son visage hideux, nous avons, dit Nietzsche, besoin de l’art pour nous sauver de la verite ». L’art masque la verite blessante du monde, il est le terreau d’illusions qui permettent a la vie de supporter sa propre realite. Nietzsche justifie l’art comme illusion en disant que sans illusion, la vie serait insupportable, l’illusion repondrait alors a une necessite de survie et l’art serait donc une sorte d’exutoire, permettant de conjurer les tendances du nihilisme. Notre monde postmoderne est-il a ce point malade qu’il ne puisse rechercher dans l’art qu’une compensation ? La these de Nietzsche trouve un prolongement remarquable dans les vues d’une autre psychologie du soupcon, celles de Freud l’artiste, comme le nevropathe cherchent l’un et l’autre dans l’art l’expression des fantasmes inconscients. La quete eperdue du desir sexuel n’obeit qu’au principe du plaisir qui gouverne les pulsions. Parce que le desir ne trouve pas de satisfaction dans la realite empirique, le sujet tend a compenser la frustration dans les marges, dans le reve. L’artiste, comme le nevropathe, s’etait retire loin de la realite insatisfaisante dans ce monde imaginaire », mais Freud dit tres etrangement, que l’artiste, par la creation peut reprendre pied dans la realite » ? , tandis que le nevropathe est condamne a rester dans la sphere privee de ses fantasmes, pour leur donner une satisfaction imaginaire. Il ne fait aucun doute que Freud ne remet pas un seul instant en question la realite empirique. Freud prend pour argent comptant la representation de la realite de l’attitude naturelle. C’est a partir de la qu’il pose son principe de realite en opposition avec le principe du plaisir. Il est clairement entendu que la realite insatisfaisante » est la seule realite et que la vie sociale n’est possible que si le nevropathe est ramene par les efforts de la civilisation » a s’y adapter. texte Il n’y gagnera pas le bonheur, mais au moins il sera mieux integre » au monde reel, a ses limites, a ses contraintes, ses violences, a son caractere definitivement insatisfaisant. C’est la dure experience vitale » de la realite qui oblige l’homme a apprendre a renoncer au desir, a comprendre que la realite est indifferente a ses desirs. Il faut donc hermetiquement separer le fantasme du monde onirique, etat de reve et son caractere hallucinatoire, de la vie pratique etat de veille reglee par les principes de la morale, l’autorite des lois. Il s’ensuit que la psychanalyse freudienne, a partir du principe de realite, considere la folie comme une deviance, ou meme une regression vers le mode de comportement domine par les pulsions inconsciente, pulsions qui ne connaissent qu’une loi, le principe du plaisir. L’interet que le nevropathe porte a l’art est donc ambigu en apparence, il semble y chercher la beaute, l’elevation et la grandeur, la celebration de la vie. Mais pour Freud, la beaute n’est qu’une prime de seduction ». L’interet esthetique est plus trivial les ? uvres d’art » sont les satisfactions imaginaires de desirs inconscients, tout comme les reves ». Ce qui sourdement nous attire dans l’art, ce qui attire le nevropathe vers l’art, c’est la liberation du principe du plaisir, l’effet de compensation imaginaire qu’il permet. La realite est decevante, la vie est frustrante, mais il y a l’art pour nous en delivrer pour nous permettre de rever, de satisfaire sur le plan imaginaire les desirs inconscients. L’artiste s’en tire mieux que le nevropathe, il peut compter sur la sympathie des autres hommes, etant capable d’eveiller et de satisfaire chez eux les memes inconscientes aspirations du desir ». Creer est pour lui une delivrance, car il peut sublimer ses pulsions, sous la forme d’une ? uvre et d’une certaine facon, il devrait alors pouvoir trouver le chemin » du retour a la realite, et etre plus adapte ». L’art, dans sa pratique, peut ainsi avoir fonction therapeutique de reeducation » a la realite » ! 2 Et bien, c’est contre cette realite » que l’art lui-meme s’est revolte ! Contre cette realite objective, cette realite auquel il ne faudrait que ce conformer sans la changer, parce qu’elle est habillee en costume cravate parce qu’elle allonge des chiffres et des statistiques en prenant des airs serieux et convenus, cette realite des technocrates epris d’ordre social, de productivite et de systeme. A bas le realisme petit-bourgeois et sa techno-science, vivre le surrealisme ! Comment s’est affirme en effet le surrealisme ? Par une opposition a toutes les conventions sociales, logiques et morales. Pour casser cette fausse coherence de la realite », le surrealisme a trouve son inspiration dans les puissances inconscientes de la vie, l’instinct, de desir et la revolte, parce qu’il cherchait, selon la definition d’ Yvan Goll la transposition de la realite sur un plan superieur ». Le plan artistique. La realite peut-etre elevee a sa majeste fondamentale, a ses dimensions cachees, de telle sorte que la Vie se trouve elle-meme, sans plus se chercher au-dela d’elle-meme l’au-dela, tout l’au-dela est dans cette vie ». Or, l’au-dela trouve dans cette vie, c’est son immanence radicale. A. Breton l’exprime tres clairement Tout ce que j’aime, tout ce que je pense et ressens, m’incline a une philosophie particuliere de l’immanence d’apres laquelle la surrealite serait contenue dans la realite meme, et ne lui serait ni superieure ni exterieure. Et reciproquement, car le contenant serait aussi le contenu. » Et cela veut nettement dire que si l’art a une quelconque valeur, c’est pour autant qu’il permette a la vie et l’intelligence de se rencontrer dans une ? uvre C’est dire si je repousse de toutes mes forces les tentatives qui, dans l’ordre de la peinture comme de l’ecriture, pourraient voir etroitement pour consequence de soustraire la pensee de la vie, aussi bien que de placer la vie sous l’egide de la pensee ». L’art doit pouvoir faire surgir un monde sous le detail le plus insignifiant, une profondeur inouie de la rencontre d’un papier dans le caniveau et d’une roue de bicyclette, d’un foulard qui tombe sous les pas d’un inconnu, un monde de coincidences, de rapprochements, de mysteres et de signes le surreel texte au c? ur du reel. La metapoesie en lieu et place de la perception de la soi-disant realite » pour s’eveiller a la perception et a la Realite, comme dirait Stephen Jourdain. Meme si la cause etait entendue et qu’effectivement nous n’avions plus d’autre interet pour l’art que le besoin d’aller dormir en fuyant la realite, il y aura toujours des artistes pour nous empecher de dormir, en nous renvoyant, comme une paire de gifles, les images insoutenables de cette realite dont nous ne voulons plus. Le peintre qui choisit de montrer l’abime de l’horreur des camps de concentration, l’ecrivain qui trempe sa plume dans le sang pour decrire page apres page ce qu’a ete l’ecrasement de la vie dans un regime totalitaire, ne cree pas pour offrir un gentil moyen d’evasion. Il y a des cris de revolte que nous avons besoin d’entendre pour nous sortir de la torpeur douillette de nos habitudes. L’art engage en ce sens, procede exactement a l’inverse de la recherche d’une fuite, d’un exercice parfois desespere de lucidite. Picasso n’a assurement pas peint Guernica pour proposer une sorte d’evasion, mais pour faire exploser sur la toile la violence de la guerre civile en Espagne. Le cinema, que l’on devalue communement en y cherchant seulement le di-vertissement, la possibilite de se de-tourner de la realite, a aussi cette vertu. Dans Il faut sauver le soldat Ryan, Spielberg ne menage personne et n’idealise rien, il ne fait pas l’apologie de la guerre et ne propose pas une esthetisation seduisante. Il ne donne pas a rever. Cette realite pathetique de la guerre elle est la, celle du champ de bataille, des soldats morts, des membres coupes, du sang repandu, des maisons detruites, des femmes et des enfants qui pleurent, du carnage. Celle de l’absurdite d’une mission ou on envoie une compagnie d’etre humains a l’abattoir pour sauver un homme. La scene du debut est a ras de terre, dans le champ de vision du soldat. On n’a pas le zoom panoramique pour contempler tout cela de loin. Le sang gicle de tous les cotes avec les eclats d’obus et les balles de mitrailleuse. Pour vous donner la nausee et vous vider de toute vision idealisee de la guerre, c’est radical. Si l’art etait seulement fait pour nous detourner de la realite, alors il faudrait beaucoup sabrer dans la creation artistique pour parvenir a ne conserver que le superflu pour continuer a croire que l’art est une forme d’evasion ! peut-etre justement sabrer ce qui est le plus representatif, et peut-etre meme eliminer l’essentiel de l’art contemporain. Ne retenir que le superflu reviendrait alors a croire que l’art et le divertissement ne sont qu’une seule et meme chose. Mais le divertissement et l’art n’ont pas la meme finalite, ni la meme origine. Le propre de la societe de consommation et le caractere le plus saillant de la postmodernite, resident la promotion du divertissement. La consommation fait de l’objet, un objet d’usage qui n’a qu’une duree ephemere, qui est jete, detruit assez vite apres avoir ete produit et consomme. Il est par essence rapidement obsolete, demode. A la difference, l’? vre d’art est creee pour s’installer, comme le dit Hannah Arendt, dans une immortalite potentielle, soustraite a la temporalite de la consommation, comme a la temporalite de l’action. Parmi les choses qu’on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabrique par l’homme, on distingue entre objets d’usage et ? uvres d’art ; tous deux possedent une certaine permanence qui va de la duree ordinaire a une immortalite potentielle dans le cas de l’? uvre d’art. En tant que tels, ils se distinguent d’une part des produits de onsommation, dont la duree au monde excede a peine le temps necessaire a les preparer, et d’autre part, des produits de l’action, comme les evenements, les actes et les mots, tous en eux-memes si transitoires qu’ils survivraient a peine a l’heure ou au jour ou ils apparaissent au monde, s’ils n’etaient conserves d’abord par la memoire de l’homme, qui les tisse en recits, et puis par ses facultes de fabrication ». L’art ne se range pas dans la categorie des objets qui alimentent le circuit de la relation entre les besoins vitaux et leur satisfaction sur le marche economique. Les oeuvres d’art sont d’emblee inscrites dans le champ de la Culture et ne sont pas redevables directement du domaine d’interet de l’homme vital. Des ? uvres d’art il faut dire, que, non seulement, elles ne sont pas consommees comme des biens de consommation, ni usees comme des objets d’usages mais elles sont deliberement ecartees des proces de consommation et d’utilisation, et isolees loin de la sphere des necessites de la vie humaine ». Il faut dire que nous vivons dans une societe qui a fait de la promotion du divertissement, non seulement une industrie prospere, mais qui entend aussi nous persuader qu’il est une forme de culture. Culture de masse. Tout ce qui est superficiel, leger, petillant, fluo, tout ce qui joue sur la derision, l’immediat, la mode, le jeu des images et les images du jeu, est tres postmoderne. L’art qui cadre donc le mieux avec le monde de la consommation, c’est l’art derisoire, l’art qui ne fait que jouer la provocation, qui cherche le gag, comme dans les pitreries bouffonnes de la publicite. Il est ainsi entendu, pour tous ceux qui ont ete soigneusement conditionnes par les valeurs de la societe postmoderne, que les artistes ne font que s’amuser ». Pour le telespectateur, il n’y a pas de difference entre ces jolies jeunes filles a peine pubere que l’on presente sur les plateau tele dans les emissions de variete, un micro a la main pour faire danser et se pamer de plaisir les moins de douze ans et un ecrivain ou un sculpteur de renom. On le dit. Ce sont tous les artistes » ! Ils sont la pour nous divertir » ! La preuve, ils passent a la tele ! Ils defilent en images a la tele, soumis aux memes lois que toutes les images. Ils sont aplatis dans les images et leur defile incessant. La tele, il faut que cela bouge sans cesse, comme les images oniriques du reve, la tele, cela marche d’autant mieux que cela ressemble a du reve, que cela permet de fuir la realite. Pour l’homme vital, y a-t-il une vie apres la tele ? Non. Le plaisir de la postmodernite sa culture ? c’est la vie coincee devant la tele, c’est-a-dire la vie qui reve la vie
 au lieu de la vivre. C. Les fetes du sensible et les noces du reel De ce point de vue, Platon n’avait donc pas tout a fait tort de se mefier des artistes quand il condamnait dans La Republique l’artiste pour son illusionnisme. La critique porterait a plein contre l’art commercial » qui est le notre aujourd’hui, l’art voue a la pure et simple consommation de masse. Cet art la n’est-il pas souvent un leurre donne en pature au peuple, au peuple qu’il faut nourrir avec du pain et des jeux ? 1 Par art Platon entend tout a la fois la creation divine, qui rassemble les manifestations variees de la Nature, et la creation humaine. Si la creation humaine est seulement un art de copier la Nature ; une copie, restera une simple imitation cherchant a reproduire les proportions et les couleurs de son modele. Mais la Nature fera toujours mieux que ce que l’art produit par simple imitation. Ou bien l’art est une maniere de creer des simulacres, comme une fausse porte peinte qui donne tellement une impression de verite, que l’on se dirigerait vers elle pour sortir. Le simulacre donne l’illusion de l’objet quand celui-ci ne peut-etre purement et simplement copie. Mais l’intention dans l’art de creer des illusions est encore plus discutable que celle de produire des imitations, car c’est l’intention de plonger le spectateur dans une representation qui n’est qu’un fantasme. Ce type d’art ne vise que le plaisir de seduire, de flatter, de plaire pour seulement distraire au moyen d’illusions qui remplacent la realite. Il est donc sophistique par essence. Ce n’est plus seulement du mensonge, c’est une volonte de de-tourner du reel, de dis-traire, de di-vertir dans un monde d’illusion le spectateur, l’irreel prenant alors le pas sur le reel. Il est assez evident que nous disposons aujourd’hui de moyens techniques extraordinaires de produire de l’illusion. Et c’est pourquoi la critique de Platon porte a plein sur nos productions postmodernes. Mais si justement, nous refusons de manger de ce pain la, de reduire l’art a une puissance de divertissement, si nous sommes d’accord pour reconnaitre a l’art une puissance d’eveil de notre sensibilite, alors nous verrons l’art pour ce qu’il est, un element essentiel de la Culture. texte L’art n’est certainement pas fait pour seulement procurer des illusions et une evasion hors de la realite. Puisque le mot realite » comporte une ambiguite, alors preferons lui un autre mot, la Vie. Dis autrement l’art n’est pas la pour nous detourner de la vie, mais au contraire, pour nous y ramener par le biais de sensibilite. Tel est le sens de la formule de Proust si mal comprise la vraie vie, c’est la litterature ». Ce n’est pas, comme on pourrait le penser, qu’il faille fuir cette vie qui est la notre pour nous refugier dans un autre monde abstrait et irreel qui serait celui des la litterature. Non, le travail de l’ecrivain est precisement de transporter dans le sensible la tonalite vivante et pathetique de la vie, lors meme que cette vie tend la plupart du temps a s’oublier sous le poids ecrasant de la realite ». Cette vie est identiquement la meme en l’ecrivain et en chacun de nous. Proust le formule ainsi La vraie vie, la vie enfin decouverte et eclaircie, la seule vie par consequent pleinement vecue, c’est la litterature. Cette vie qui, en un sens habite chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l’artiste. Mais ils ne la voient pas parce qu’ils ne cherchent pas a l’eclaircir ». Eclaircir, pour l’ecrivain, c’est ecrire et ecrire, c’est manifester cette vie invisible que chacun porte en soi en sorte que dans l’? uvre se rassemblent tout a la fois la sensibilite la plus haute et l’intelligence la plus deliee. Ce qui nous manque cruellement dans la soit-disant realite », dont on nous parle si souvent, cette realite qui n’est l’expression d’une vie qui manque de presence, cette vie dont la definition est si etroite, qu’elle ne tient comme le dit Proust, que dans ces buts pratiques que nous appelons faussement la vie ». Le travail de l’artiste, de chercher a apercevoir sous de la matiere, de sous de l’experience, sous des mots, quelque chose de different, c’est exactement le travail inverse » du mouvement qui nous detourne de nous-meme pour nous confiner dans l’ordre des objets dit reels ». Detourner » prend tout son sens quand il s’agit de savoir si oui ou non l’art est tourne vers la vie. Ce quelque chose » de si mysterieux, dont Parle Proust, que cherche a voir l’artiste, Michel Henry l’appelle la Vie. Et ce voir tres sensible de la Vie est l’essence meme de ce qui est rendu dans le style d’un ecrivain. Ainsi, le style pour l’ecrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision ». Proust rejoint ici exactement ce que dit de l’ecrivain son exact contemporain Bergson ainsi, ceux qui ont le talent de l’ecrivain se replieront plutot sur eux-memes. Sous les milles actions naissantes qui dessinent au dehors un sentiment, derriere le mot banal et social qui exprime et recouvre un etat d’ame individuel, c’est le sentiment, c’est l’etat d’ame qu’ils iront chercher simple et pur». En cela l’ecrivain rejoint par la musique de son style, le travail de ceux qui sont musiciens. Des musiciens, Bergson dit que Sous ses joies et ces tristesses qui peuvent a la rigueur se traduire en paroles, ils saisiront quelque chose 
 certains rythmes de vie et de respiration qui sont plus nterieurs a l’homme que ses sentiments interieurs, etant la loi vivante, variable avec chaque personne, de sa depression et de son exaltation, de ses regrets et de ses esperances. En degageant et en accentuant cette musique, ils l’imposeront a notre attention, ils feront que nous nous y insereront involontairement, comme les passants qui entrent dans une danse. Et par la, ils nous ameneront a ebranler aussi, tout au fond de nous, quelque chose qui attendait le moment de vibrer ». La musique est presentee par Bergson comme l’art le plus intime, car lie a l’ecoulement interieur du vecu depouille de toute representation, l’ecoulement de cette vie qui est toute entiere dans l’epreuve immanente de soi en chacun de nous. En deca de tout visible, en deca de toute representation est la Vie qui cohere avec soi, cette Vie dont la tonalite pathetique nous est si bien rendue par la puissance, la beaute, la douceur, la gravite, la joie vivante de la musique. Ce n’est pas par hasard et ce n’est pas pour rien que l’on parle de petite musique » reconnaissable dans le style d’un ecrivain. Il y a une musique reconnaissable entre toute, dans le style de Giono et cette musique n’est pas la musique du style d’Albert Cohen, de Sylvie Germain, de Saint-Exupery, de Rousseau, de Rabindranath Tagore, d’Herman Hesse ou de Balzac. Il ne faut que quelques page de lecture d’un roman pour se rendre compte assez vite si oui ou non nous avons affaire a un ecrivain, car la musique du style sera la. Quand elle n’y est pas, il peut y avoir des informations, un jeu de divertissement, mais ce n’est pas vraiment de l’art. C’est le genre de livre que l’on lit un jour et qui est immediatement oublie le lendemain, qui ne laisse rien parce qu’il n’y a pas cette vibration secrete de la Vie dans un style, cette vibration qui est au c? ur de l’art qui seule est capable de nous toucher vraiment. Mais etre touche, etre touche au fond de soi, etre bouleverse durablement, n’est-ce pas cela qui est essentiel dans notre rapport direct ou indirect a la Vie ? Dans notre rapport direct ou indirect avec l’essence meme de la realite ? Dans notre eveil ? Il y a dans les textes de Stephen Jourdain des indications remarquables dans ce sens. Dans Voyage au centre de soi, au chapitre VII, intitule l’exigence de l’ecriture, il dit ceci de sa propre vocation d’ecrivain Je n’exerce pas un sacerdoce, je ne remplis pas une mission. Et surtout, je ne transmets pas d’information. Ici sur Terre, ca va mal. Pampas et cornemuses excisees, defilent devant les ambassades. L’oiseau piaille, les mots devoyes pissent l’information. Il n’est plus d’ecrivain. Rien ne m’est plus etranger que la notion d’utilite. Asservir ’ecriture a une fonction, serait-ce celle de faire jaillir dans mon semblable l’etincelle de l’eveil, equivaudrait a mes yeux a detourner a mon profit – et l’ecriture et l’eveil. On ne communique pas un secret, on l’exprime dans un chant ». C’est l’art lui-meme qui est designe ici a travers l’ecriture comme pure expression d’un chant en dehors de toute utilite et de toute volonte d’adequation a la realite » convaincante des faits et des chiffres. Reciproquement, le voyage dans la lecture n’a pas non plus a etre asservi a une utilite, ni a une stricte adequation a la realite. Le voyage dans la litterature est une rencontre qui s’atteint dans la commotion interieure qu’en nous l’ecrivain provoque. Cette commotion que secretement tout lecteur recherche est eveil. Il y a une relation subtile entre l’art et l’eveil, entre l’eveil de la sensibilite et l’eveil tout court. Pour cela, il n’est peut-etre pas indispensable de s’interesser a la litterature. Mais enfin, le terrain doit etre prepare, le jardin cultive, la sensibilite eduquee
 On ne peut meconnaitre l’importance de la culture au sens le plus profond du terme». Ce qu’il dit ensuite est assez etonnant. Meme si la litterature participait a un certain degre au sommeil et a l’illusion, il reste que l’on ne peut bien s’eveiller que si on sait correctement rever ! Bien sur, la litterature, Rimbaud, Proust et tutti quanti participent aussi de l’hallucination et du sommeil ; mais c’est une bonne facon de rever. Et l’on ne saurait s’eveiller si l’on reve mal ». C’est encore la meme lecon, la preparation de la sensibilite est essentielle pour qu’au sein de la fete du sensible l’esprit rencontre le Reel. Ce que nous oublions toujours, c’est que la donation du Reel est a chaque instant presente dans la donation vivante du present. S’il est une mission de l’art, expliquait Bergson, c’est bien de rendre cette donation plus accessible. Quand je me rends dans un musee, et que je m’arrete devant une splendide buste d’un bouddha souriant, si je suis reellement saisi par le rayonnement, la presence de la statue, je ne vais pas pour autant me mettre a rever pour m’evader de la realite, pour la bonne et simple raison que la statue dont le mystere m’enveloppe, que cette statue est la realite. Le reel est ce qui est toujours-deja la et jamais ailleurs. Le Reel est toujours-deja la de maniere intemporelle. Si la Realite est intemporelle, l’art, en tant qu’expression de la Realite est egalement intemporel. * * * La question de savoir si l’art nous detourne ou pas de la realite est une question piegee, car elle presuppose la reference a une realite » indubitable qui n’est aucunement mise en question. Il faudrait d’abord savoir ce qu’est la realite avant de se demander en quoi l’art peut oui ou non nous en detourner. Ce qui est bien actuel dans cette question, c’est sa resonance dans la culture postmoderne axee sur le divertissement. Aujourd’hui, l’opinion selon laquelle l’art a pour fin une evasion est a ce point recue que, meme parmi les specialistes de l’art, il est admis que l’art repond a une quete evasive de l’ailleurs. Cette idee est martelee dans les media, repetee immediatement et sans reflexion par le lyceen qui doit composer sur l’esthetique et l’etudiant qui fait de l’histoire de l’art. C’est un sous-entendu qui fait echo au monde ambiant la realite, elle nous ennuie, elle nous deprime, elle nous agresse. Alors, tous les moyens sont bons pour fuir dans un ailleurs plus agreable. Au fond entre la drogue et l’art pas de difference, le but, c’est de s’eclater » dans une ailleurs. Et finalement, l’art, cela sert a cela, autant dans la creation, que du point de vue de la contemplation. Il y a heureusement des esprits assez perspicaces pour avoir compris que l’art, loin d’etre le vehicule de la fuite, pouvait etre ce pas de danse qui nous emporte et nous ramene au sein du Reel. La ou nous sommes. Au sein de la Vie, de sa Joie d’etre et de ses souffrances, de son eternel jeu avec elle-meme et son experience pathetique.
Lavérité est une illusion et l'illusion est une vérité. de Rémy de Gourmont - Découvrez une collection des meilleures citations sur le thÚme 30 citations sur les illusions
Exemple de sujet L’art nous dĂ©tourne-t-il de la rĂ©alitĂ© ? Le problĂšme consiste ici Ă  remarquer que le statut de l’art est ambigu. L’art procĂšde initialement d’un travail technique qui a pour but de produire une reprĂ©sentation esthĂ©tique, c’est-Ă -dire une oeuvre qui se montre. Mais, pour autant une oeuvre d’art n’est jamais totalement autonome dans le sens oĂč elle reprĂ©sente toujours quelque chose, que cette chose soit une rĂ©alitĂ© physique un objet du monde par exemple ou une idĂ©e abstraite qui dĂ©cide l’auteur de l’oeuvre Ă  la crĂ©er. L’art est donc une forme de langage qui n’est pas vraiment autonome, mais qui re-prĂ©sente ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©. En ce sens, si une oeuvre traduit ce qu’un auteur, un artiste a cherchĂ© Ă  y montrer, l’oeuvre d’art n’est jamais vraiment elle-mĂȘme sans pouvoir non plus ĂȘtre autre chose qu’elle-mĂȘme, sans pouvoir se substituer Ă  ce qu’elle montre ou dĂ©crit. Se poser la question du rapport de l’art Ă  la rĂ©alitĂ© traduit ce paradoxe puisqu’il semble que l’art est Ă  la fois une production autonome qui a une existence esthĂ©tique propre et une illusion qui ment sur elle-mĂȘme et se fait passer pour une rĂ©alitĂ© qu’elle n’est pas et dont elle dĂ©tourne.... [voir le corrigĂ© complet]
BeautyIs In the Eyes of the Collective est le nouveau travail de Steven Morgana. Cet Australien de 30 ans, basé à Londres à choisi de revoir la perception d'un arc-en-ciel.
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 5 lettres et commence par la lettre M Les solutions ✅ pour ART DE L'ILLUSION de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "ART DE L'ILLUSION" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
\n\nl art est l illusion d une illusion
Pourqui l’art est-il « l’illusion d’une illusion » ? Platon Baudelaire Wilde. Chez Kant, le jugement esthĂ©tique est : Universel Subjectif Individuel. Quel auteur a dĂ©clarĂ© : « La beautĂ© est une promesse de bonheur » ? Kant Stendhal Hegel. Qui a dit : « Le beau n’a de valeur que pour l’homme » ? ValĂ©ry Kant Baudelaire. Oscar Wilde est un auteur : Anglais Écossais L'ART ET L'ILLUSION, Ernst GombrichFiche de lectureCarte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisAncien directeur et professeur de l'Institut Warburg, Ernst Gombrich 1909-2001 se prĂ©sente avec insistance dans L'Art et l'illusion comme un disciple d'Ernst Kris, historien d'art et psychanalyste ayant menĂ© avec lui des expĂ©riences sur la perception physionomique dans les Ɠuvres d'art c'est dire que l'intention est ici d'utiliser les rĂ©alisations et les problĂ©matiques des artistes occidentaux, depuis les Égyptiens jusqu'Ă  l'op art, pour Ă©tudier les phĂ©nomĂšnes de la perception visuelle et les aspects psychiques de la crĂ©ation artistique ; et, en contrepartie, de porter un regard neuf, dĂ©barrassĂ© de certaines illusions, au sens de naĂŻvetĂ©s, sur l'histoire de l'art occidental, en l'envisageant du point de vue de la perception du rĂ©el et de sa transcription. Les trois PrĂ©faces aux Ă©ditions successives mettent l'accent sur la fĂ©conditĂ© heuristique des dĂ©cloisonnements universitaires, et l'on perçoit, Ă  travers les rĂ©fĂ©rences bibliographiques de l'auteur, le considĂ©rable investissement intellectuel opĂ©rĂ© pour croiser de façon pertinente les approches des sciences expĂ©rimentales et la culture historique. Gombrich a conservĂ© Ă  l'ouvrage la forme d'une sĂ©rie d'essais dĂ©veloppĂ©s Ă  partir de confĂ©rences tenues en 1956. L'ensemble ne compose pas une thĂ©orie systĂ©matique, mais apporte des Ă©clairages divers sur des aspects gĂ©nĂ©raux de l'art, et Gombrich met lui-mĂȘme en application la conception de l'esprit comme projecteur mobile » qu'il doit Ă  Karl Popper, un esprit qui construit progressivement ses repĂšres et ses vĂ©ritĂ©s » par une sĂ©rie d'expĂ©rimentations, conscientes ou non, d'hypothĂšses et de corrections, progressant prudemment du familier Ă  l'inconnu. Ces Ă©tudes tournent ainsi autour de la notion d'illusion illusion de vĂ©ritĂ© que produisent les peintures de paysage, illusion de ressemblance pour les portraits, illusions optiques particuliĂšres dues aux types de perspective et aux procĂ©dĂ©s de trompe-l'Ɠil, mais aussi illusion des impressionnistes, convaincus de ne coucher sur leurs toiles que leurs pures images rĂ©tiniennes ».1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 3 pagesÉcrit par ancienne Ă©lĂšve de l'École normale supĂ©rieure de SĂšvres, maĂźtre de confĂ©rences en histoire de l'art des Temps modernes Ă  l'universitĂ© de ProvenceClassificationArtsHistoire de l'art occidentalHistoriens de l'artHistoriens de l'art, de 1950 Ă  nos joursArtsThĂ©ories de l'artThĂ©oriciens de l'artThĂ©oriciens de l'art et esthĂ©ticiens, xxe s. et xxie aussiMIMÉSISRÉALISME artREPRÉSENTATION DANS L'ARTRecevez les offres exclusives Universalis Pour citer l’articleMartine VASSELIN, L'ART ET L'ILLUSION, Ernst Gombrich - Fiche de lecture », EncyclopĂŠdia Universalis [en ligne], consultĂ© le 25 aoĂ»t 2022. URL Artisteillusionniste Mentaliste / ScĂ©nographe / ComĂ©dien Autonome et autodidacte, il se caractĂ©rise par une parfaite maĂźtrise de ses mains et d'une grande dextĂ©ritĂ©. Maitrise qu'il met au service de la crĂ©ation artistique dans son sens le plus large : sculpture, peinture, illusion, etc.
L'art reprĂ©sente un domaine de l'activitĂ© humaine liĂ© Ă  la fabrication, qui prend des formes historiques diverses. Au sens large, c'est tout ce que l'homme ajoute Ă  la nature. Faut-il opposer art et nature ou les voir comme complĂ©mentaires ? I L'art imite ou suit la nature L'art doit imiter la nature. C'est ce qu'affirme Aristote Nous prenons plaisir Ă  contempler les images les plus exactes des choses dont la vue nous est pĂ©nible dans la rĂ©alitĂ©, comme les formes d'animaux les plus mĂ©prisĂ©s et des cadavres » PoĂ©tique. L'imitation mimĂȘsis en grec d'une rĂ©alitĂ©, mĂȘme repoussante ou effrayante, apporte un plaisir Ă  l'esprit humain. C'est la fonction de l'art figuratif, qui s'efforce de donner l'illusion du rĂ©el. Dans l'AntiquitĂ©, le peintre Zeuxis imitait si parfaitement les raisins peints sur les murs que les oiseaux, dit-on, venaient se casser le bec sur sa peinture. Platon condamne cet art de l'illusion si l'art produit de belles apparences trompeuses, il est moralement condamnable et les artistes doivent ĂȘtre chassĂ©s de la citĂ©, car ces poĂštes ne crĂ©ent que des fantĂŽmes et non des choses rĂ©elles. » Dans la Critique de la facultĂ© de juger, Kant voit la nature comme la source de l'art La nature donne ses rĂšgles Ă  l'art. » Pour lui, l'artiste est un interprĂšte ou un porte-parole de la nature. II L'art est une crĂ©ation de l'esprit Voir en la nature sa seule source, n'est-ce pas rĂ©duire l'art Ă  un jeu stĂ©rile et Ă  une pure virtuositĂ© technique ? L'art, par l'intermĂ©diaire de la main et des outils, est une crĂ©ation de l'esprit qui transforme notre perception du rĂ©el et nous Ă©lĂšve Ă  une rĂ©alitĂ© proprement spirituelle. 1 L'art est dans la forme À noter Le grec dispose de deux termes que nous traduisons par art » la technĂš, qui a donnĂ© technique », dĂ©signe la production ou la fabrication Ă  partir de matĂ©riaux ; la poĂŻesis, qui a donnĂ© poĂ©sie », dĂ©signe la crĂ©ation de quelque chose de nouveau. Pour Platon, l'art ne doit pas reprĂ©senter la rĂ©alitĂ© telle qu'elle est, mais l'idĂ©aliser pour Ă©lever l'Ăąme vers la contemplation des IdĂ©es. Il a un rĂŽle d'Ă©ducation de l'Ăąme, qui doit s'Ă©lever des apparences sensibles aux IdĂ©es intellectuelles. Le beau prĂ©figure le vrai. Plotin, disciple de Platon, insiste sur la forme qui idĂ©alise la matiĂšre sensible Il est clair que la pierre, en qui l'art a fait entrer la beautĂ© d'une forme, est belle non parce qu'elle est pierre [
], mais grĂące Ă  la forme que l'art y a introduite. » La valeur de l'art est dans la belle forme, quel que soit l'objet reprĂ©sentĂ©. Ainsi, Rembrandt peint une carcasse de bƓuf Ă©corchĂ© et Goya des grotesques » hideux. Ce qui fait dire Ă  Kant que la beautĂ© artistique est une belle reprĂ©sentation d'une chose. » Le beau est donc dans la forme de la reprĂ©sentation, et non dans la chose elle-mĂȘme. 2 L'art est une production libre de l'esprit Cette importance de la forme libre, indĂ©pendamment de l'objet, fait voir dans l'art une production libre, par opposition Ă  la production nĂ©cessaire et mĂ©canique de la nature et de la technique En droit, on ne devrait appeler art que la production par la libertĂ© » Kant, Critique de la facultĂ© de juger. Hegel insiste sur l'histoire de l'art comme progrĂšs de l'esprit vers des formes d'expression de plus en plus immatĂ©rielle, des pyramides Ă  la musique et la poĂ©sie. Toute Ɠuvre de l'esprit, soutient cet auteur, mĂȘme l'invention du clou, est infiniment supĂ©rieure Ă  la plus habile imitation de la nature. Notre regard sur la nature est imprĂ©gnĂ© par l'art, au point que Hegel ou Oscar Wilde affirment que c'est la nature qui imite l'art quand on admire le chant du rossignol, c'est qu'il nous semble exprimer des sentiments humains.
26Tj9Jo.
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